2. Délicieux

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Lorsque le bain fut prêt, Alefsen porta le jeune esclave jusqu'à la salle d'eau. Edgar avait beau posséder un corps plutôt athlétique ce ne fut pas difficile pour le mage de le transporter jusqu'à là-bas. La salle de bain était plutôt grande ainsi que spacieuse et comportait en son centre une grande baignoire rempli d'eau fumante. Les murs de la pièce étaient d'un blanc éclatant et décorés de colonne faîtes de marbre ressemblant à celles de l'Antiquité. L'éclairage quand à lui était tamisé et donnait à la salle des tons orangés grâce à des bougies allumées et disposées tout autour du bain. Le tout était couronné d'une agréable odeur de rose et d'amande qui se dégageait de l'eau. L'ambiance était intime, agréable et surtout adéquate pour ce qui allait suivre. Le Ravaudeur déposa délicatement l'esclave brisé puis fit signe à ses serviteurs de s'en aller. Alefsen se doutait qu'Edgar dans l'état actuel où il était s'en fichait d'être vu nu ou laver par quelqu'un. Mais il devait commencer progressivement à le ravauder et ce dans l'intimité la plus absolue. Prenant l'éponge qui était dans un bol à proximité, le Ravaudeur mouilla l'ustensile et l'enduisit d'huile et de savon.

-Edgar, je vais te laver. Si quelque chose te gêne ou te dérange, fais le moi savoir. D'accord ? Avertit Alefsen en commençant à passer l'éponge sur son corps.

Ainsi le mage le lava avec précaution et observa en détails son corps. Il n'avait pas vraiment fait attention au corps du jeune homme puisque pour lui, il était tout à fait commun et normal de voir des esclaves nus. Alors qu'il frottait doucement le dos d'Edgar pour retirer la saleté qu'il avait sur lui, le Ravaudeur remarqua un détail plutôt affligeant.

-Des...Coups de fouets. Quel genre de maître peut être aussi barbare... ? Murmura Alefsen les yeux écarquillés.

Il déposa un baiser tel une caresse voluptueuse sur sa nuque dans un signe de compassion. Cela ne faisait qu'à peine une heure qu'ils étaient ensemble qu'Alefsen redoutait déjà les profondes et horribles raisons qui avaient amené Edgar dans cet état. A quel point avait-il souffert pour dissocier sa conscience de son corps... ? Certes, ce n'était pas la première fois qu'il ravaudait un esclave mais tout de même... Voir des marques de violence physique sur ces objets si précieux à ses yeux était toujours aussi éprouvant pour lui...

Pendant ce temps, Edgar ne disait rien et n'opposait aucune résistance. Le brun se contentait de regarder le sol sans jamais dédaigner lever les yeux ou la tête. Il fixait son reflet dans l'eau bleuté et se laissait manipuler telle une poupée désarticulée. Arrivait-il a pensé à quelque chose dans cet état ? Etait-il conscient d'où il était et ce qui se passait ? L'esprit d'un esclave brisé était comme un coffre fermé à double tour dont on avait jeté les clés. La conscience était enfouie au plus profond, la douleur rendue comme irréelle et lointaine pour mieux supporter les traitements atroce qu'on faisait subir au corps. Mais contrairement aux autres, Alefsen avait senti chez Edgar un brin de conscience. Un faible mais puissant espoir qui subsistait. Peut-être que le choix désespéré qui avait forcé Edgar à être dans cet état était tout aussi fort que son envie de vivre et de liberté.

Terminant de laver son dos, Alefsen remonta l'éponge le long de ses épaules et descendit sur son torse. Étrangement, le jeune garçon n'était pas paré et ne possédait aucune marque mis à part celle de sa maltraitance. C'était plutôt inhabituel et cela montrait à quel point l'ancien maître de l'humain avait été négligeant envers lui. Inconsciemment, la mâchoire du mage se serra en reflétant sa colère et son mépris.

-Un mage démiurge... Sérieusement, n'avait-il aucun respect pour toi ? Je jure sur Arkeha que si je le croise, je lui ferais goûter à mon épée. Jura Alefsen en reposant l'éponge dans la bassine d'eau à ses côtés.

Il remarqua ensuite l'accélération du cœur d'Edgar avec surprise. Il l'avait entendu ? Et compris ? Ou peut-être avait il fait ressurgir de mauvais souvenir ? Prenant un air désolé, Alefsen attrapa avec une infinie douceur sa main puis la caressa avec des mouvements circulaires pour l'apaiser.

Le RavaudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant