4. Encore

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Ce fut en fin de matinée que l'esclave dédaigna enfin ouvrir ses yeux bleutés. Le soleil qui s'était levé aux aurores était déjà haut dans le ciel. Un peu perdu et surtout désorienté par le fait d'être dans un lit bien douillet, Edgar se redressa et son premier réflexe fut d'observer ses poignets. Pas de menotte... Ni au cou et aux chevilles. Bien qu'il était encore un peu méfiant envers Alefsen, le soi-disant Ravaudeur avait la qualité d'être un bon maître. Rapidement sa faim fut attisée par la douce odeur de plat fumant se trouvant sur la table. L'esclave se redressa et resta assis sur le bord du lit, la tête baissé en attendant un quelconque ordre. Il avait mangé la veille à la même table que son maître... Mais peut-être n'aurait-il pas le droit à un repas puisqu'il avait mangé hier ? Une voix vint interrompre le courant de ses pensées ainsi qu'une main rassurante qui se logea dans sa longue chevelure brune.

-Tu es réveillé ? Viens manger, mes servants ont préparé un bon repas.

Sans tarder, Edgar se leva simplement et alla s'assoir à la même place. Il attendit patiemment que son maître l'autorise à manger avant d'entamer le repas. Tout était allé si vite maintenant qu'il y réfléchissait... Il s'était retrouvé sur un marché après avoir vécu un calvaire auprès de ce mage démiurge puis avait été recueilli par un chevalier nommé visiblement Lancelot qui l'avait emmené jusqu'ici. Chez le fameux Ravaudeur... A l'époque où il était encore libre, les exploits d'Alefsen était conté dans tout le pays de Clémis. On vantait ses qualités ainsi que sa douceur envers les esclaves. Jamais Edgar n'avait pensé un jour être à ses bons soins et encore moins lui en être autant reconnaissant. La fin justifiait les moyens et la dissociation de son corps et de son esprit avait été la décision la plus difficile qu'il avait pris. Son envie de vivre avait primé sur son honneur ainsi que sa fierté. Tant qu'on était en vie, on pouvait accomplir de grande chose. Après la mort il n'y avait rien, ni paradis, ni enfer, juste le néant d'après lui. C'était quelque chose d'à la fois effrayant et très rassurant. De se dire que peu importe ses actions après la mort nous n'étions ni châtié ni récompensé. Mais se dire qu'après ça, il n'y avait plus rien... poussait à vivre sa vie du mieux qu'on le pouvait. Et de faire tout son possible pour vivre.

Une fois le repas terminé, Alefsen remarqua la mine étrangement dépité de son esclave. Que pouvait-il bien valoir un visage pareil ? Edgar était si séduisant avec un visage timide ou en proie à du plaisir... Voulant être sûr de l'état d'esprit de son protégé, le mage passa sa main sur sa joue d'un air soucieux. Alefsen avait toujours ces gestes, ces mimiques et expressions qui lui donnaient l'air d'un père un peu trop protecteur envers ses esclaves. Il n'eut pour réponse qu'un simple frisson suivi d'un discret soupir. Que pouvait-il bien se passer pour qu'Edgar puisse soupirer ? Le repas était-il mauvais ? Avait-il froid ? Ou peut-être qu'il n'était pas heureux ici...

-Hm, Edgar si par hasard être ici ne te conviendrait pas... Je peux t'accompagner chez quelqu'un d'autres... Tu sais, l'affectif et la relation entre un Ravaudeur et l'esclave doit être basé sur la confiance. Si tu n'es pas...

Tout à coup, son discours fut coupé par le geste que venait d'effectuer le brun. En effet, il venait de poser sa main sur la cuisse d'Alefsen pour le rassurer. Visiblement, le mage était comme lui. Il réfléchissait parfois trop et se prenait la tête sur des choses inutiles. Bien qu'une nouvelle pensée avait traversé l'esprit de l'esclave... Depuis qu'il était ici, il avait accompli énormément de progrès. Mais était-ce grâce à ses efforts ou bien à cette huile miraculeuse... ? L'huile c'était à présent dissipé et il craignait que s'ils reprenaient le dressage... Qu'Alefsen soit déçu. Et étrangement, cette perspective le rendait... Triste.

Alefsen qui avait été rassuré par Edgar remarqua la mine chagriné de son esclave. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre cette fois la raison de son tracas car il l'avait vu à mainte reprise sur les visages des esclaves qu'il avait ravaudé.

-Edgar et si nous reprenions là où nous nous sommes arrêtés ? Proposa-t-il en se levant et ordonnant par la même occasion de débarrasser le repas puisqu'ils avaient terminé.

Alefsen invita Edgar à s'allonger sur le lit et referma les rideaux pour donner à la pièce une ambiance intime et tamisé. Le rythme du ravaudage dépendait en générale de l'esclave. Mais il était aussi bon de faire parfois quelques pauses notamment pour rassurer son protégé et lui redonner confiance. Et quoi de mieux que de tendres et douces caresses ?
Le Ravaudeur vint se placer au-dessus du jeune homme, ses cheveux retombant en une longue cascade immaculée autour de lui. Le tout ne laissant à Edgar que la vue du corps caché d'Alefsen derrière ses vêtements amples. D'un geste délicat, le mage vint caresser sa joue. Sa peau était claire et semblait étonnamment très sensible. Peut-être qu'appliquer l'huile dès le premier jour n'avait pas été un choix très judicieux...

-Je sais ce à quoi tu penses Edgar. Mais détrompe-toi, l'huile n'est qu'une aide. Tout ce que tu ressens, tu le dois à toi et tes efforts. Murmura-t-il d'une voix rassurante à son oreille.

Et comme pour appuyer ses dires, le Ravaudeur glissa très lentement sa main sur son torse et vint effleurer ses bourgeons de chaires. La réaction fut minime, une simple inspiration plus profonde que les autres mais elle avait été là. Cherchant ses points sensibles, Alefsen vint poser ses lèvres dans son cou et embrassa chaque centimètre de sa peau. Puis il s'arrêta à sa clavicule. Edgar avait lâché un soupir de plaisir... Pouvait-il donc en déduire qu'il s'agissait là d'un de ses points érogènes ?

Continuant son exploration, Alefsen découvrit tout au long plusieurs choses. Tout d'abord que les gémissements qu'Edgar était capable de poussé était adorable et ensuite, qu'il était très sensible au niveau du creux des reins ainsi qu'aux oreilles. Riant d'une voix mélodieuse, fier de ses découvertes, le mage vint déposer un énième baiser empli de douceur sur sa clavicule.

-Tu es vraiment... Un être... Très sensuel et désirable Edgar.

Sur ses mots, il vint glisser très lentement sa main sur sa colonne vertébrale et eut le plaisir de le voir cambrer son dos. C'était un spectacle des plus érotiques... Si bien qu'il se surprit à le désirer. Que pouvait bien être la sensation d'être en Edgar ? Ce devait être la meilleure sensation qui soit... Mais malheureusement, il n'y goûterait jamais.

-Passons à l'étape supérieur, ne soit pas effrayé et fait-moi confiance... Tu t'en es très bien sorti jusqu'ici et sans huile qui plus est.

Suite à cela, il alla chercher un bout de tissus qu'il attacha autour des yeux de l'esclave. Il était bien connu que si on se privait d'un sens, les autres se retrouvaient être renforcée. Alefsen lui fit relever les cuisses et vint se baisser vers son entrejambe. La dernière fois, il n'avait utilisé que ses mains. Aujourd'hui, il allait passer à l'étape supérieure.

Il déposa un baiser sur le membre tendu du brun et le lécha sur toute sa longueur. Honnêtement, maintenant qu'il s'y attardait... Edgar avait un membre tout à fait correct pour un humain. Et qui plus est, plutôt mignon même ! Souriant à cette pensée, le Ravaudeur vint le prendre en bouche et massa l'intérieur de ses cuisses avec ses mains. Il ne tarda pas à faire de lent et doux va et vient, imposant un rythme ni trop rapide ni trop lent pour Edgar. Le but était qu'il apprivoise ce plaisir petit à petit et non qu'il en soit submergé brusquement.

-A-Aah...~!

A...Avait-il bien entendu ? Etait-ce la voix... D'Edgar ? Edgar venait-il réellement de gémir aussi fort ?! Les pensées du Ravaudeur vinrent se bousculer les unes aux autres et rapidement ses gestes se furent plus précis involontairement. L'excitation mêlée à l'envie d'entendre de nouveau sa voix eut raison du professionnalisme d'Alefsen. Et le résultat ne se fit pas attendre, ce fut à peine une dizaine de seconde plus tard que le blanc reçu la semence nacrée de l'esclave. Avalant le tout pour ne pas gâcher, le Ravaudeur releva sa tête et défit le bandeau pour regarder Edgar droit dans les yeux d'un air désolé.

-Je n'ai pas su me contrôler, je suis désolé Edgar... Est-ce que tout va bien ?

-En..Encore...~ Murmura-t-il d'une voix suppliante en haletant.

Le RavaudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant