Héritage d'un empire

{8} « Putain c'est orgasmique ce truc »

En passant dans le salon pour récupérer une bouteille d'eau fraîche dans le frigo j'aperçois Hugo en train de discuter avec quelqu'un dans le canapé. Plus je m'approche, plus la silhouette dos à moi prend forme jusqu'à ce que je reconnaisse la personne.

- Tiens quand on parle du loup !

Le cretino se retourne et me reluque de la tête au pied.

- Tu vas t'entraîner ? me demande Hugo

- Ouai j'ai besoin de frapper dans quelque chose pour me défouler et ne pas le faire sur quelqu'un je répond en fixant Matteo

- Tu vas faire un combat ?

- Non je pense pas

- Dommage, je voulais prouver a Matteo que t'es la meilleure au corps a corps

- Juste au corps à corps ? je demande, joueuse

- Non aussi au tire il ajoute

- Et au maniement des armes blanches

- Non ça c'est moi il conteste

- Tu te voiles la face je ris en allant chercher ce pour quoi je suis venu

En repassant dans le salon le cretino m'interpelle :

- Je te propose un truc

- Mhhh

- Toi contre moi, si je gagne tu renonces à être Parrain

- Alors là tu rêves

- Bah je croyais que t'étais la meilleure ?

- Je le suis

- Donc de quoi t'as peur ?

- Rien du tout

- Alors tu n'y vois pas d'inconvénient

- T'es pas en tenue pour ça

- Moi je veux bien lui prêter mes vêtements ! intervient Hugo enthousiaste à l'idée de nous voir nous battre

Je lui lance un regard noir et marmonne dans ma barbe. Je lui glisse en passant à côté de lui :

- Tu vas me le payer cher, très cher

Il glousse et monte dans sa chambre suivi de mon adversaire.

***

Après 20 bonnes minutes de combat, j'arrive enfin à mettre le cretino à terre. Je le bloque ainsi d'une clé de bras et lève la tête vers la foule qui s'est formée autour de nous. Quelques uns de mes hommes mais surtout la majorité des personnes étant présentes à la réunion, ayant décidé de séjourner ici me sondent. Je laisse le perdant se relever et le nargue d'un regard, un rictus scotché au visage. On descend du ring et je pars boire un coup.

- Ok tu te bats tres bien mais ça ne fait pas tout

- Ah bon ? Jure, putain Mia! Arrête de jurer comme une charretière !

Ta gueule la conscience.

- Il faut savoir tirer à la précision

Je ris et lui demande de me suivre.

- Non pas que je doives te prouver quoi que ce soit mais j'ai envie de t'entendre avouer que j'ai toutes les capacités requises pour être Parrain

Je m'équipe et entre dans une salle, celle où des mini cibles apparaissent de tout les côtés et au bout de trois secondes si elles ne sont pas touchés me tirent dessus. Je laisse les spectateurs à la vitre. Oui parce que maintenant tout le monde veut voir mes prouesses. J'enclenche le mécanisme et dès que la première cible apparaît je tire en plein centre, à peine une seconde plus tard une seconde apparaît et je fais de même. Au bout de la trentième, le mécanisme s'arrête et j'invite les personnes à venir voir par eux même. Une fois que Matteo a fait le tour de toutes les cibles que j'ai évidement touchées en leur centre, il se retourne vers moi éberlué. Je laisse les autres dans la salle, débattre sur mon cas. Certains sont en mode « respect » et d'autre en mode « oui mais ça veux rien dire gnagnagnagna.. » dont le cretino apparement :

- Ok mais il faut aussi faire preuve sang froid, ne pas avoir peur de se salir les mains, ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus et n'avoir peur de rien, des horreurs tu vas en voir et devoir en faire

C'est plus fort que moi je pars en fou rire.

- En ce qui concerne les émotions ou sentiments comme tu veux, l'une des deux seules personnes que j'aimais sur cette terre est morte sous mes yeux il y a quelques jours. Est-ce que je laisse une quelconque marque de ma tristesse apparaître ? Est-ce que durant la réunion quand j'ai parlé de lui j'ai défaillir ne serais-ce qu'un millième de seconde ?

Il ne répond rien.

- Je vais devoir diriger la cérémonie de son enterrement moi même. Tu verras bien à ce moment si mes émotions prenne le dessus

- Quand au supposées horreurs dont tu parles je reprend après quelques secondes de silence tu n'as jamais entendu parler de « la ragazza del diavolo » ? Parce que ma réputation parle pour moi

Il blêmit.

- C'est toi ?

- Je l'ai dit pendant la réunion

- Je pensait que tu bluffais

- Faut croire que non

Je me retourne et m'en vais, le laissant là, planté au milieu du couloir, sous le choc. Lorsque je croise Hugo je lui conseille :

- Vas chercher ton nouveau copain, je crois qu'il a bugé

***

Après le combat, la séance de tire et surtout la tronche que tirait le cretino quand je suis partie la douche glaciale que j'ai pris à finit de me faire redescendre. Pour continuer dans cette foulée je descend dans la cuisine des employés.

- C'est moi qui fait à manger ce soir, Rosa vous pouvez prendre votre soirée ! je m'exclame en entrant dans la pièce

- Ne vous embêtez pas madame, je suis là pour ça

- Oui et moi j'ai envie de le faire aller ça ne sera pas tout les jours que je vous ferais cette offre avec le travail qui m'attend

- Vous êtes sûre madame ? Ça ne me dérange pas de...

- Shht aller oust ! En plus une dure journée vous attends demain, avec la réception de plusieurs centaine de personnes après l'enterrement vous en aurez pour des heures et des heures alors autant vous reposer !

- Merci madame

Elle me souris avant de s'en aller. Ce soir, c'est pizza, y'en a un qui va être content. J'ai laissé tomber ma vengeance quand j'ai éprouvé une satisfaction extrême à prouver à Matteo qu'il avait tord. Je retourne dans ma cuisine, je l'adore ! Cuisiner dans cette merveille c'est juste incroyable ! (Non non j'exagère pas) Putain ça y'est elle devient euphorique ! Je prépare la pâte a pain et la met de côté avant de commencer la préparation de la sauce tomate. Je vais avoir besoin des deux fours de la cuisine des employé et du mien pour que ça soit prêt plus vite. J'ai prévu d'en faire une bonne vingtaine donc j'ai du pain sur la planche. Je laisse mijoter la sauce et je pars demander a Amanda (chef du personnel) de prévenir nos invité que si ils veulent manger ici, il va falloir qu'ils commandent. Oui je sais meilleure hôte de tout les temps ! Je suis déjà gentille de mettre une aile de la Casa à leur disposition faut pas abuser non plus. Oh oui excuse nous sainte Mia ! Je monte dans mon bureau faire un peu de paperasse avant de finir les pizza et les enfourner. Hugo déboule dans la cuisine comme un fou.

- Ca sent trop bon ! C'est de la pizza ?

J'acquiesce et il saute dans tous les sens comme un gamin de cinq ans quand sa mère l'emmène jouer au parc. D'ailleurs, ma mère n'a jamais fait ça, en même temps pas étonnant puisqu'elle n'était jamais là. Tout les enfants souffrent de l'absence de leurs parents mais moi je ne me suis jamais aussi bien portée que durant les années où ils étaient que très rarement là. Bref passons, je sort la dernière fournée et le gosse m'aide à tout mette sur la table. À peine assis, il enfourne une part fumante dans sa bouche et hurle :

- Putain c'est chaud

Je ris légèrement face à son comportement et m'installe à mon tour tandis que les autres arrivent un à un. Une fois sa part légèrement refroidit il n'en fait qu'une bouchée en poussant un grognement.

- Putain c'est orgasmique ce truc