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Ma gorge se serra. Je ne savais ni où j'étais, ni qui m'a ramené ici. J'ai la chair de poule. Il fait tout noir. J'essaie de bouger, mais deux mains me tiennent fermement au sol, m'empêchant de faire quoique ce soit. Ca ne servirai à rien de crier, étant donné que je suis maintenant bien isolée du centre ville. 

- Allume la lumière. ordonna une voix masculine

Une lumière du plafond s'alluma, me laissant voir cinq garçons, ou plutôt cinq hommes, dont un qui me retient et quatre autres qui me font face. Je les regarde attentivement. Ils semblent tous tatoués de partout, ayant des piercings aux oreilles, aux sourcils, au nez, au niveau de la bouche... En gros, le style parfait d'un tatoueur / motard. Enfin, pour ma part, ils y ressemblent. Mais c'est bien loin de me rassurer.

- Qu'est-ce qu'on en fait ? en demande un.

- Tu crois qu'elle ramènerai combien ? demande un autre.

Comment ça combien ? J'essayai de me rassurer, et d'éviter de penser qu'ils pourraient être des trafiqueurs. Mais je ne pourrai pas me mentir à moi-même pour longtemps. Un des hommes s'approche de moi, et prends mon menton pour m'observer. 

- Je compte pas la vendre. lui répondit-il.

- C'est vrai, on est pas obligé de toutes les vendre. On peut se garder un peu de marchandise aussi, après tout. rajouta le quatrième.

Comment ça "marchandise" ? je suis pas un sachet de sel ou je ne sais quoi, moi ! Il n'y a qu'une réponse possible : je me suis mise dans du trafic d'humains. Et là, je suis dans la merde. Même si il décide de me garder ici, je n'ai aucune envie de rester avec eux. Mon envie de fuir augmente à chaque seconde, mais le cinquième homme est beaucoup trop fort pour moi. 

Soudain, la porte de la vieille boutique s'ouvre sur une grande figure, un homme aux cheveux noirs. Je pris quelques secondes avant de le reconnaître. Mais qu'est-ce qu'il fout dans ce genre d'affaires ?!

- Désolé, on a tout vendu mon gars ! lui dit le troisième, toujours en tenant fermement mon menton.

- Elle. Combien. demanda Taehyung froidement, voyant bien qu'on s'était tous les deux reconnus.

- Ah désolé, celle-là, elle est à nous !

Taehyung serra les poings et se dirigea vers l'un des deux en lui prenant la gorge, le soulevant du sol. J'ouvrai grand les yeux, face à sa violence. Je n'aurai jamais pensé qu'il était mêlé à ce genre d'histoires. Il resserra sa prise, faisant suffoquer l'homme dans ses mains.

- Combien tu dis ? réessaya-t-il, faisant frissonner les trois autres à côté.

- T-Taehyung, tu nous en as déjà pris cinq ce mois-ci ! O-On pourrait s'arranger, non ? commença l'homme qui me tenait le menton, qui m'avait d'ailleurs lâché.

Attendez... Cinq... Filles ? Non, je peux pas y croire, pas lui. Après tout, je ne le connais que de tête, je ne connais ni ses activités en dehors des cours, ni ce qu'il aime faire. Mais le fait qu'il soit dans ses histoires-là me fait frissonner. Je crois que je ne le verrai plus jamais comme avant. 

- Je la veux, à 7 000 000 Won. 

Il regarda dans les yeux l'homme à mes côtés, tandis qu'il resserrait encore plus ses mains autour du cou de l'autre. On pouvait entendre ses courtes respirations.

- D'accord d'accord d'accord t-tiens ! 

On me releva et j'atterris dans les bras de Taehyung. Il balança les billets aux cinq gars, tandis qu'il partait déjà, me prenant le poignet. On sortit de la vieille boutique et on avança dans le silence vers les rues du centre ville. Je ne savais pas quoi dire, j'étais, comment dire, sur le cul. 

Plus on marchait, plus le blanc entre nous semblait gênant et inquiétant. Je l'observai. Ses yeux semblaient concentré sur le chemin, mais des veines apparaissaient déjà dans son cou et sur ses mains. Il faisait, je l'avoue, légèrement peur.

- T-Taehyung ? je commençai doucement, en essayant de capter son attention.

Il ne répondit pas et continua à marcher. Je réussis à me libérer de son emprise sur mon poignet, et m'arrêtai. Il continuait pourtant d'avancer. Alors je me décidai à tenter quelque chose.

- Je croyais que tu voulais me faire vivre un enfer ? Criai assez fort pour qu'il m'entende.

Il se stoppa d'un coup, et se retourna vers moi. Son regard perçait le mien, me fusillant. Je ne baissai pas les yeux pour autant. Il fallait qu'il m'explique ce qu'il se passait. Et surtout, pourquoi et comment était-il lié à tout ça. Il recula en ma direction, puis couru et me plaqua violemment contre l'une des façades. Ses yeux semblaient plus noirs que d'habitude, sa mâchoire contracté, ses mains me bloquant le passage de chaque côté de ma tête.

- T'as pas intérêt à demander à le vivre, ton enfer. Parce que crois-moi que, si tu dépasses les bornes, non seulement tu ne le supporteras pas, mais je me ferai également un plaisir d'en rajouter une couche. 

Je ne sais pas ce qu'il insinuait, mais j'en avais déjà des frissons rien qu'à m'imaginer ce qu'il pourrait se passer. J'avalai difficilement ma salive. Il se détacha de moi et me reprit le bras avant de continuer le chemin. 


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DarkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant