Magalie

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Magalie tirait sur ses chaînes afin de se rapprocher d'Arthur. Ce gosse souffrait le martyre et était affalé sur le sol déjà souillé d'un liquide pourpre. Il respirait toutes les 10 secondes et son visage était encore plus pâle que la mort. Il n'allait pas tarder à  en finir avec lui.

A cause de ce fou, elle avait pu voir tout ce qu'il lui avait fait subir. Tout. Toutes ses expériences.

Arthur avait à peine 7 ans et il était évident qu'il allait mourir. Comme eux bientôt. Magalie savait que le petit nouveau qui était en train de se débattre entre ses chaines pour pouvoir jouer avec sa peluche, obtiendrait le même traitement.

Qu'est-ce que le Fou allait vouloir faire de lui ? C'était le plus petit de la bande, cela sautait aux yeux. Il y avait aussi Lapi, 8 ans... Mais les autres étaient, eux aussi, adolescents.

Magalie était prisonnière d'ici depuis plus longtemps que quiconque. Un an pour être exact. Mais ce n'était pas aussi long pour une personne qui y était habituée, à être enfermée.

Sa mère était très protectrice envers elle depuis que son père avait été tué dans un attentat. Elle avait donc décidé d'enfermer Magalie dans la maison. École à la maison. Le seul moyen de se tenir au courant était la télé. Et encore, elle beuguait toutes les minutes.

Alors, un jour où elle était prête à se suicider, elle demanda à sa mère de l'emmener dans un pré. Ou un champ. Un lieu où l'herbe pouvait toucher la plante des pieds. Où le ciel était bleu et non en béton ou vu par la fenêtre. Où l'air était pur et agréable, autre que l'oxygène de la ville.

Et étrangement, elle avait accepté. Elles avaient démarré et Magalie avait été stupéfié de pouvoir monter dans un vraie voiture, comme dans les films. Pendant plus de 2 heures sans arrêt elles avaient traversé le monde des films de Magalie.

Mais tout avait basculé à cause d'une seule petite biche. Sa mère avait dérapé. Dans un fossé, la petite Peugeot s'était transformé en gros bout de ferraille à la peinture écaillée. Magalie avait touché le bras de sa mère en un ultime réflexe mais avait compris qu'il était trop tard. Juste la vue du sang sur le pare-brise gauche lui avait tout dit. Sa mère était morte.

Sa portière avait été ouverte en grand et un homme l'avait porté dehors.
"Un sauveur ? " avait espéré Magalie. Trop beau pour être vrai.

Elle s'était alors réveillée attachée par le cou et les poignets. Fermement. Trop pour elle. Ses crises d'angoisses étaient sûrement dues à tout ce traumatisme qu'elle avait vécu.

L'homme l'observait. Mais...plus elle le fixait, plus elle se rendit compte qu'il n'était pas dans la même pièce qu'elle. Son simple regard pouvait apercevoir à travers les épaisses couches de matière dure.

L'homme prenait des enfants pour en faire ses cobayes. Il leur faisait subir des opérations pour tenter de comprendre si les pouvoirs et les dons existaient vraiment si l'on stimulait le cerveau et le corps.

Au même moment, le Fou entra dans la pièce et les fit frémir rien qu'en passant devant eux (sauf Théodore qui lui fit un signe de la main).

Magalie retourna vite près du mur, faisant partir aux oubliettes les quelques millimètres qu'elle avait réussi à faire malgré son collier au cou.
"Comme les chiens"  pensait-elle amèrement.

Il attrapa sèchement Arthur qui tenta de crier, mais à bout de force eut un murmure silencieux à la place. Le Psychopathe aggripa un couteau déjà ensanglanté, souillé par d'anciens prisonniers.
"De toute façon il ne me sert plus à rien cet idiot" songea-t-il avant de planter la lame dans le ventre osseux de sa victime.

Arthur était une de ces expériences ratées.

"Le grand monsieur" 🧒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant