AMPHIBIENS

5. 𝐊𝐈𝐌 𝐒𝐔𝐍𝐎𝐎 : 𝐈

V CHAPITRE CINQUIÈME V

SUNOO... | TROIS SEMAINES PLUS TARD,,,

Je chaussai mes chaussures, posai délicatement l'élastique du masque qu dessus de mes oreilles et je sortis du dortoir en saluant mes aînés qui ne partaient pas à l'école. J'étais suivis de Jungwon et Jay, nous étions assez coordonnés et n'avions besoin de n'attendre personne bien trop longtemps.

Nous entrâmes dans notre véhicule et je fis mes selfies du matin pour les publier dans ma kakao story. J'espérai que Joie les perçoive après son réveil, il faisait nuit en France, je lui souhaitai donc un doux sommeil dans mes commentaires et profitait de regarder le ciel partiellement nuageux en ôtant mes yeux de mon écran un peu plus tard.

Lorsque nous atterissâmes à l'école, l'animation débuta. Mes nombreux camarades vinrent me saluer, rien qu'en passant ou bien volontairement. Je dus me séparer de mes frères pour rejoindre ma classe déjà assez remplie, je croisai leurs regards et constatai leur bonne humeur. Le sunoo que je suis est désormais content de la journée qui va passer, aucune mauvaise surprise ne risquerait de surgir non ?

« Deonu ! »

Je pivote instinctivement,

« Mh ? Euh, on se connaît ? »

Une fille incroyablement petite m'avait fait sursauter derrière moi, et son visage n'avait rien qui puisse me faire réagir. J'avais juste la certitude que je ne l'avais jamais croisée auparavant, que me voulait-elle donc, en me surnommant ainsi ?

« Deonu-ssi ! Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis celle qui vous envoie tout mon soutien sur weverse ! Vous m'avez répondu plusieurs fois ! Je m'appelle Joie ! C'est moi la joie ! Hihi. »

Elle sautillait en s'aggripant à mon bras. Que ce fut ennuyant d'entendre des mensonges. Je lui offrait un petit rire ironique en prenant soigneusement le temps d'écarter mon bras de son contact inapproprié.

« Oh ! Mais bien sûr, bien sûr...

- Vous ne me croyez pas ? Pourtant...

- Pourquoi être si respectueuse ? Joie et moi sommes de la même année. De plus, je l'aie déjà vue en fancall, ce n'est pas toi. Tu es définitivement plus jeune que moi, et même si tu sembles européenne, tu n'est pas elle.

- Attendez ! Qu'est-ce qui vous plaît chez elle, qu'est-ce qu'elle a de plus que les autres filles ?! »

Je me permis de la dévisager. Croyait-elle vraiment que je n'avais pas compris son jeu ? Je plongea ma main dans la poche de son veston, et vérifia mon hypothèse. Effectivement, son téléphone était sur la fonction d'enregistrement de voix.

« Eh ! Je ne t'ai jamais autorisé à prendre mon téléphone come ça !

- Tiens, tiens. Je voulais juste vérifier. Tu enregistrais hein, je suis observateur ! Bref, je ne te dirais rien. Et ne te fait pas passer pour quelqu'un que tu n'es pas, tu ne pourras même pas lui ressembler. »

Sur mes paroles je tournis les talons et dégageai du seuil de la porte pour m'installer à ma place. Certains de mes amis me consultèrent sur ce qui venait de se passer, je leur donne de brèves réponses pour ne pas aller dans les limites de l'approdondi. On risque de me questionner sur Joie, et mon but ne fut pas de la rendre célèbre mais déjà de la garder pour moi.

○○○

Il était maintenant dix-heures et quelques, ce fut la récréation. Je me dirigeai vers l'épicerie de l'école quand, un soucieux sentiment commença à s'emparer de mon esprit et à me tourmenter la tête. Alors que personne ne m'accompagnait, je m'assieds sur une des marches de l'escalier en calant mes mes paumes sur mes paupières. Un chagrin douleureux et une version de peur, d'effroi, hantaient tout mon être comme si je vivais un événement horrible. Je perdais peu à peu l'équilibre et la vision, celle-ci se troubla et m'offrit un échantillon de rêve ou de cauchemar pendant un court instant.

Je compris aussitôt.

« Joie ! »

Les mains tremblantes, j'obtiens mon téléphone et me rendis directement sur kakao. J'envoie d'abord un message, puis deux et trois, et décide de passer aux vocaux,

« Joie, est-ce que ça va !? Il se passe quelque chose ?? Répond moi dès que tu lis le vocal s'il te plaît ! »

J'attendis une trentaine de seconde et ce dernier termina lu, mais sans aucune réponse. Mes vocaux s'enchaînèrent mais cette fois-ci une poussée de tristesse terrible m'accabla, ce qui voulait dire que Joi souffrait intensément. Malgré que je ressente ses émotions fortes, je tente de me contrôler et de tout mettre en œuvre pour lui porter secours. Je lançai un appel, priant les cieux qu'elle décroche.

Elle exécuta sous mes peines, et je l'entendis éclater en sanglots.

« É-Écoute moi Joie-ya, c-calme toi, tout ira bien, tout ira bien je suis là. J'essayai d'être le plus différent d'elle, de ne pas la brusquer davantage. J'optai alors pour une appellation affectueuse, Chérie... Écoute Sunoo qui te parle, ne pleure pas, tout va bien. »

Son affolement semblait peu à peu décliner.

« Ça va mieux ? S'il te plaît, regarde ton téléphone, je suis là ! Et montre moi ton visage s'il te plaît.

- N-Non... Je, je suis bien trop moche...

- Ne dis pas ça. Je t'ai déjà vue pleurer. Ce n'est pas parce que de l'eau coule de tes yeux que des vers sortent de t'es narrines ! »

Je l'entendis rigoler dans ses pleurs. Joie relève désormais son téléphone et je pus distinguer son visage et le décor après qu'elle eut allumé la lumière. Je souris.

« Tu as fais un cauchemar ? Laisse moi te chanter une chanson pour une conscience tranquille, d'accord ? »

Elle hocha vivement la tête. J'étais désormais serein, et dévoué à la faire rêver, je pris donc une inspiration avant de me mettre à chanter une chanson reposante en coréen. Petit à petit, son expressivité se stabilisa, elle n'avait plus cet air grave au milieu de la chanson mais paraissait somnolente. Je l'endormis à nouveau et lorsque ses yeux se fermèrent complètement, je baissai le volume et achevait mon chant en lui disant que je l'aime et qu'elle est magnifique, puis, je raccroche malgré moi.

Joie... J'ai de plus en plus envie de la voir.
Ça se pourra... Elle l'eut dit, que c'était nécessaire. Alors je l'attendrai.

Joie, tu es mon unique joie.