1

442 27 15
                                    


Il faisait nuit noir. Aucun moyen de voir à plusieurs mètres à la ronde. Pourtant malgré son handicape sensoriel, le seul humain en ses lieux, avançait sans prudence, n'ayant crainte d'un quelconque piège ou embûche.

Sa voix s'éleva dans les airs sans qu'il n'ait à ouvrir la bouche et pour seule réponse, il eut sa propre phrase en revers et écho. Quel endroit étrange, démuni de tout mais surtout de sens.

Un flash trop violent lui parvint et il dut plisser les yeux et s'accommoder à une telle luminosité en se cachant légèrement de sa main. Des rires lui tintenrent enfin aux oreilles, d'abord enfantins puis déviant progressivement pour devenir plus mûrs et roques, pour finir sur un mélange entre le rire et la toux de personnes âgés.

Parmi ces bruits qui auraient dû lui donner une certaines euphorie et le faire au moins sourire, il entendit une jeune voix douce et chaude à la fois. Une voix qu'il pensait connaître par cœur mais qu'il n'arrivait pas à retrouver.

« Tu crois qu'on vit réellement ? »

Cette courte phrase résonna comme le tonnerre, les rires jeunes comme vieux se stoppèrent et la lumière se dissipa en une fraction de seconde. Tout s'arrêta autour de lui pour redevenir aussi noir que le charbon et ce fait le rendit tellement anxieux qu'il se réveilla.

La pièce était encore plongée dans l'obscurité quand il ouvrit en grand ses yeux. Son cœur battait étrangement et il se sentait frigorifié de l'intérieur, comme si on avait éteint sa propre source d'énergie. Pourtant, il était bel et bien vivant et plus que jamais réveillé.

C'était une fois de plus cet étrange rêve et qu'il soit mauvais ou bon, ce dernier laissait toujours derrière lui, une étrange sensation de vide au receveur qui n'arrivait pas à le traduire.

Un léger grognement s'évapora du dessous de la couette et le réveillé, ne voulant déranger sa compagne encore dans ses songes, se leva. En sortant de la chambre et vérifiant son téléphone, il souffla légèrement.

Il avait eu une bonne idée de se réveiller et se lever maintenant puisque de toute façon son réveil l'aurait fait dans quelques petites minutes. Et il était plus confortable de se réveiller de soi-même plutôt que par un bruit stressant.

Ne voulant pas tout de suite allumer la lumière dans la pièce de vie car trop proche encore de la chambre, il se dirigea vers la cuisine à l'aide de sa lampe sur son téléphone et alluma la petite lumière de la hotte.

Il mit un peu de temps à comprendre tout de même que c'était déjà le matin et qu'une nouvelle journée avait déjà pointé le bout de son nez et s'est en soufflant une deuxième fois, qu'il alluma sa machine à café.

Le rêve qu'il venait de faire et qui l'avait plongé dans un étrange et inconnu mais familier état interne, se dissipa aussi rapidement que son envie d'aller travailler. Ce n'était pas la première fois qu'il le faisait et si cela recommençait encore, ça voulait dire qu'il le vivrait sûrement de nouveau dans le futur.

La machine préparant la boisson chaude se tut dans son boucan, exprimant quelle venait de finir son travail. Et c'est avec une main fatiguée que le propriétaire attrapa sa tasse pleine et s'installa au bar.

Il scruta le café noir avec un drôle d'air et avala une gorgée, tout en se disant qu'il n'avait jamais aimé cette boisson mais qu'étant lui-même un adulte, il avait juste reprit les gestes habituelles de son frère et il avait finit par s'en accommoder.

Le bruit d'une porte s'ouvrit mais ne l'interrompit pas dans sa pensée et laissa dévoiler dans une pénombre se dissipant, une jeune femme en pyjama se grattant les yeux avec latence. Cette dernière sourit quand elle eut finit, en voyant au loin dans la cuisine son compagnon, qu'elle partit rejoindre.

Let's get fucked up [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant