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Natt était dans son lit. Elle avait regardé William partir le soir même par la fenêtre. Leurs regards s'étaient croisés, elle avait levé sa main pour le saluer mais il ne l'avait pas répondu. Sa famille n'était pas venue lui demander la raison de son départ précipité, du moins pas encore. Elle ne savait pas s'ils étaient aux courant des engagements brisés, mais William avait promis d'écrire un courrier. Après un petit temps bien sûr.

La brune savait que c'était difficile pour lui, vu que c'était difficile pour elle aussi. Elle n'allait pas forcer, et elle allait lui laisser le temps qu'il aura besoin avant de lui réécrire. Elle espérait sincèrement qu'il pourra être heureux et ne le haïra pas, malgré la tournure de leur relation .


Après cela, les jours se déroulèrent calmement. Natt passait la moitié de ses journées à la mer, cheveux au vent. Elle digérait ses émotions lentement, et regardait distraitement la mer. L'air salé lui piquait les yeux mais prenait avec lui tous ses tourments. Chaque jour elle se sentait de mieux en mieux, bien que la tristesse ne la quittait pas totalement. La nuit, elle repensait à Louise, qu'elle n'avait pas croisée depuis ce fameux soir. Voulait-elle encore d'elle ? Miss Davins tentait de n'y pas penser, elle viendrait si elle en avait envie, il ne fallait pas précipiter les choses.

Pour l'instant, Natt voulait profiter de sa nouvelle liberté. Plus d'engagement, plus de mensonges, elle n'avait plus à avoir peur de blesser quelqu'un. Elle se sentait invincible, sirène de l'océan. Tout semblait enfin s'accorder dans une harmonie parfaite. Le regrets restaient amer, mais si elle ne s'en était pas voulu, ça aurait été étrange, car William valait la peine de pleurer.



C'est quand Natt défaisait ses nattes dans sa chambre, en robe blanche en lin léger pour dormir, que quelqu'un vint la déranger en toquant trois fois la porte. Natt prit un peignoir pour cacher la transparence de son vêtement et alla ouvrir. Ses yeux étaient habitués à l'obscurité, et était toujours fatigués des pleurs de ces derniers jours. Mais ce qu'elle vu balaya toutes ces traces, comme un vent sur le sable.

Louise était devant sa porte.

- Louise... Fit la voix de l'autre femme, en chuchotant et souriant comme elle ne l'avait pas fait depuis plusieurs jours. La blonde sourit en retour, mais avec moins d'éclat.

Natt se perdit dans sa contemplation, comme la première fois qu'elles s'étaient vues ici même, devant la porte. Elle se souvenait avoir pensé que c'était comme si le destin l'avait poussé à sa rencontre. Elle était sortit, avec précipitation, avec un besoin de bouger, comme si, inconsciemment elle savait qu'elle la rencontrait.

En sois, certaine chose n'avait pas changé. Bien qu'elles aient apprit à se connaître, la brune n'en restait pas moins intimidé. La pauvre hôte de la suite 6 passa nerveusement une main sur sa tenue et passa une mèche derrière son oreille rapidement.

-Natt...

-Veux-tu entrer ? dirent-elles en même temps.

Il eut un silence pesant dans les couloirs. Une famille qui passait les regardèrent, et elles attendirent qu'ils passent pour parler de nouveau.

- Oui.Dit la blonde dans un souffle si léger que l'on aurait dit le murmure d'une brise. Mais le lieu était bien clos, et la réponse, bien déterminée.


Natt titillait nerveusement ses doigts. Elle avait le dos tourné et fermal a porte. Elle resta quelques secondes face à l'entrée. Que se passerait-il lorsqu'elle se retournerait ? Sûrement pas ce qu'elle s'était imaginée.

Louise pris son visage entre ses deux mains et l'embrassa à pleine bouche. Natt n'avait pas pris de respiration et se sentait comme sous une eau glacée. Elle avait les ongles violet et tremblait de tout son être. Mais cette fois-ci, elle n'avait plus peur, c'était ce qu'elle souhaitait. Son corps correspondait au siens, ses doigts passaient sous les manches de sa nuisette de nuit et enclenchait des frissons, son parfum l'embaumait, son regard sur elle la couvrait du plus belle habit qu'elle aurait pu avoir, celui de l'amour.

Natt ne pouvait se permettre de regarder autre part, c'était elle qu'elle voulait voir. Ne pas manquer un instant de son visage, connaître chacune de ses expressions et savoir les lire ses rides avec passion. Parcourir sa peau, avoir l'honneur de caresser cette étendue beige luisante.

La lumière quittait le ciel, mais les nuages étaient tendres. Il ne pleuvait plus depuis quelques jours, et pourtant la plage était tout de même vide. Si l'on se concentrait, on pouvait entendre le va et vient de son chant.

Les deux femmes étaient toujours devant la porte d'entrée. Natt se détacha un peu et haletante, elle ne pouvant plus retenir son souffle. Les mains de Louise étaient sur ses avants bras et les deux se souriaient, les yeux brillant d'une ardeur enflammée. Leur peau était recouverte de petit point et l'air était électrique entre elles.

-Est-ce que c'est ce que tu veux- ? Demanda Louise, le regard vacillant bleu mélancolique.

Nattre prit en force, l'embrassant. Ses baisers migraient, tel des oiseaux sur sa peau. Toutes deux entamèrent ce voyages, avec pour seul bagage, elles deux.

Doucement, elles progressèrent vers le lit, qui craqua légèrement lorsqu'elles tombèrent dessus. Les cheveux bouclés, foncés comme les boucles de la nuit, ou clairs, comme les rayons du soleil, au dessus d'elles. La peau nue lisse au touché des paumes. Il n'y avait pas de cicatrices, comme une page vierge d'un livre qui n'attendait plus qu'on y écrive.

Elles faisaient abstraction du temps qui passait, tout ce qui comptait, était l'autre. Aucune ne souriait à présent, mais le regard était dilaté de plaisir et les lèvres engourdies de baisers délicats. Il y avait tant de promesses, tant de secrets à découverts, le corps exposé pour la première fois à l'autre, recouvert d'un léger draps blanc qui s'arrêtait en bas du dos. La fraîcheur de l'extérieur ne pouvait les attendre, puisqu'elles consumaient le carburant de leur amour qui les réchauffaient suffisamment.

Les doigts parcouraient des distances, sans haltes, pour venir se loger chez l'autre. Les habits n'étaient plus que ce rempart abattu par la force de leur union, par la force de cette romance qui avait été pendant longtemps, sans paroles.

Lettre à Louise - histoire originaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant