Je suis très heureux de vous partager cette collection de poèmes, qui, je l'espère, fera danser vos esprits ! Vous y trouverez réflexions sur thèmes variés, sensations, mes joies, mes peines, le tout arrosé de jeux de mots et de sonorités colorées.
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Convoqué malgré moi dans l'arène sinistre, Les poignets menottés, l'esprit à l'infortune. On me lit le pamphlet: Règle numéro une, Il y a ceux qui font, et ceux qui administrent.
– Si tu as bien compris, hoche dix fois la tête, Puis, avec ce stylo, pose tes initiales Au bas de ce papier, nommé contrat social: Règle numéro deux: Ta vie on te l'achète.
Allez ! Souris un peu, on prendra soin de toi. Belle carrière et femmes, un enfant en santé, Sable au bout des orteils, deux semaines en été; Ne nous questionne pas: règle numéro trois.
Si tu peux, fais fortune et affiche tes sommes. Rien n'attire l'humain, comme un porte-feuille plein. Idolâtre les marques tel un chapelain; Règle numéro quatre: Cher ami, consomme.
Ne t'éduque pas trop; un peu, pour l'apparence: Un diplôme en carton, à l'université. D'un trop grand sens critique, on serait embêté. Règle numéro cinq: Préfère l'ignorance.
Regarde bien tes traits, comme un jeune Narcisse. Ces traîtres délimitent, soulignent et secouent. Les pigments et les genres : haït les coup par coup Lorsqu'ils sont différents: règle numéro six.
Règle numéro sept: Pense avec ton phallus. On a parlé de traits, traitons ici de courbes. Les standards de beauté, pour toi mon petit fourbe, Nous les imposerons à Marie et à Luce.
Les petites contrées, enchaînées au treillis, Nous prendrons leurs ressources, ternirons leur éclat. Larmes de crocodiles, qui nous amènent à la Règle numéro huit: Naît dans le bon pays.
Envoie cent-vingt dollars, fais donc la bonne action, Puis retourne à ta vie, la conscience auditée. Réclame-les aux fisc, tu l'as bien mérité. Règle numéro neuf: Monnaie ta compassion.
Travaille, travaille, bourrine comme un chien ! Avec un peu de chance, tu prendras ta retraite. On bâtit ton horaire en dixième réglette. Capitalisme oblige: Ton temps nous appartient.
Voilà, vaillant champion ! Maintenant tu connais, Ces dix brèves maximes qui t'offriront secours, Dans ce pénitencier où tu vivras tes jours Jugé comme tu l'es, pour crime d'être né.
