L'Histoire du Dr J. Stevens (Partie 1) [vainqueur des WATTYS21... -Edité-]

Chapitre 23 : Hart Bietez sur le coup... (époque : 2021)

               Dans le bureau vice-présidentiel au soir de la médiation, Arnold Al. Buore Jr. est installé dans son large fauteuil en cuir. Après une matinée passée dans ce cagibi juridictionnel, il avait besoin de retrouver ses repères. Un large bureau dans un large local, voilà de bons repères. Le cigare dans la main gauche et les lunettes tournoyant dans la main droite, il discute paisiblement avec ses associés.

De temps à autre, son chien tente de s'immiscer dans la discussion. Il est toujours là dans les moments importants. Face à ses deux amis, A. Al. Buore est plein d'assurance. Alfred Stare Sr. dialogue avec son fidèle conseiller, un grand homme en noir aux joues creusées bien connu de tous les contractants de la Société Apple Newton. A. Stare prend la parole :

- Le « Ryan Air » n'était donc pas présent.

- Comme convenu, dit A. Buore.

- Cette stratégie était la bonne, c'est une personnalité en rupture, poursuit le conseiller. Si on lui avait demandé de se retirer, il se serait battu contre vents et marrées.

- Oui, Maitre Ronald Ryer est un homme têtu. Il était certain qu'une tentative de corruption l'amènerait à se retirer, commente A. Buore.

- Et Henry a tenu son rôle à la perfection selon vos dires. Tout s'est déroulé pour le mieux donc, confirme A. Stare, ravi.

- Je tiens aussi à vous féliciter pour l'effet porté à l'encontre de Stanley Hall, poursuit le Vice-Président. Ce british négligé est décidemment facile à impressionner.

- Tout le mérite revient à mon humble conseiller.

- De nos jours, être homme d'affaires devient plus facile qu'être boulanger, considère tranquillement A. Buore. La politique n'a plus rien de semblable avec celle d'autrefois. Les gens sont encore plus corruptibles et prévisibles. A Rome au moins, il fallait parfois en venir au sang. Désormais, la seule évocation du rouge suffit, du sang, du rouge à lèvres comme du vin d'ailleurs.

- Mais si cela fut si simple, pourquoi avoir négocié une telle somme ? interroge le conseiller.

A. Al. Buore et A. Stare se regardent discrètement. L'un et l'autre connaissent les rouages du métier. Ils en sont tellement imprégnés qu'ils en oublient que certains ne le sont pas.

- La négociation n'est qu'un apaisement pour les médias, répond le Vice-Président.

- Nous ne paierons rien. Nous n'avons pas d'argent à perdre dans ces chamailleries, ajoute A. Stare.

- Le montant de l'accord était donc un chèque en blanc ? questionne le conseiller. A. Stare sourit.

- Vous connaissez votre rôle, soupire A. Stare. Je pense qu'il est inutile de circonscrire votre domaine de compétences.

- Nous ne vous oublierons pas, cher conseiller, dit la voix grave d'A. Buore. Le politique a un bras long et un bras court. Le long sert à prendre et arrive partout, tandis que le bras court sert à donner, toutefois il n'atteint que les plus proches. Voici ce que nous a appris notre cher Silone dans Le Pain et le vin.

A. Buore conduit ses convives dans un bref moment de méditation, avant qu'il ne le rompe lui-même.

- A ce propos... On m'a de nouveau fait part de la fuite. J'ai envoyé le meilleur homme qu'on m'ait conseillé pour régler ce problème.

- De qui s'agit-il ? dit intrigué A. Stare.

- Un ancien membre des forces armées japonaises, certes toxicomane, mais néanmoins précis. Il pratique les contrats depuis de nombreuses années, j'aime me fier à l'expérience dans ces cas ci.

- Nous nous occuperons quant à nous de la S.F.E.N., répond en retour A. Stare. Je prends en charge la dissolution de leur entité juridique, mon conseiller s'occupe des membres. Alfred Stare Sr regarde son conseiller qui lui répond :

- On m'a garanti que Hart Bietez était sur le coup.

Un sourire monte aux lèvres des trois hommes.

Aparté X : Principes de base de l'alimentation énergétique des satellites

K.R., Ingénieur. Assistant universitaire, Recherche des énergies aérospatiales.

(78e-79e ère de la famille d'Eli).