L'Histoire du Dr J. Stevens (Partie 1) [vainqueur des WATTYS21... -Edité-]

Chapitre 44 : L'énergie rotationnelle (époque : 2022)

2022.

Le jeune scientifique est à l'heure, surement pour la première fois de sa vie. Même lors de la présentation de sa thèse de doctorat il n'avait pas réussi cet exploit. Il se tient debout, devant le projecteur. Une pile de classeurs et de livres est maladroitement posée sur la table. Le petit ordinateur blanc produit un fond sonore constant.

Les assistants sont là pour encadrer leur directeur de recherches qui, entre son allure désarticulée et ses odeurs de tabac et de café, n'offre pas la meilleure image commerciale. Fort heureusement, la science n'est pas un commerce.

Elle est le commerce.

- Pr Kitmacher Reeves et son équipe ont repris le projet de l'équipe de M. Safrane en 2016, soit depuis six ans maintenant, explique le Vice-Président à ses associés, après la courte présentation du contexte par K. Reeves qui ne s'est pas présenté.

- Poursuivez, jeune homme, propose A.A. Buore en s'étalant dans son fauteuil qui paraît toujours aussi disproportionné, même dans un bureau vice présidentiel.

Plusieurs collaborateurs sont présents aujourd'hui, dont A. Stare, évidemment.

- Nous reprendrons les moyens actuellement utilisés pour la télécommunication afin de transmettre l'énergie tirée des différentes orbites, annonce d'un trait le Pr K. Reeves. Son premier assistant s'empresse d'afficher des schémas simplistes sur l'écran principal. Voyez ici, nous allons utiliser l'énergie rotationnelle que les moteurs Stirlight permettent de stocker.

Le scientifique est fier de son travail, et de ce fait, il ne parvient pas à contenir ses idées.

- C'est une nouvelle technologie énergétique fantastique, au-delà de nos espérances. Au-delà même de ce que nous vous avancions. Nous vous présentions le projet comme la mise au point d'une technologie basée sur la captation des particules ioniques émises lors de la rotation sphérique de la Terre. Les fonds de la SBC et d'AN nous ont permis de racheter tous les projets les plus novateurs concernant l'énergie spatiale. L'accès au centre de recherches et à la logistique de la NASA fut également très précieux dans l'élaboration des différents tests. Nous avons enfin trouvé !

- Vous allez enfin comprendre pourquoi le Pr Newman nous était nécessaire, ajoute le Vice-Président en s'amusant.

- Absolument, même s'il est plus agréable de travailler avec sa secrétaire Estelle... supplémente K. Reeves, seul à ne pas remarquer l'ensemble des regards qui le considèrent à la suite de cette douteuse plaisanterie. Nous allons diffuser l'énergie captée par les satellites. Nous sommes parvenus à un prototype ingénieux qui émet et réceptionne le signal.

- Voici, Alfred, la revanche américaine de 1957, ricane A.Al. Buore.

- Comment cela ? interroge un des hommes d'affaire, pas le moins du monde amusé.

- Depuis le premier satellite artificiel, Spoutnik 1, lancé par l'ex-URSS, répond le Pr K. Reeves désabusé.

- Nous avons procédé à des tests exploratoires concluant dans le domaine des télécommunications intercontinentales avec la cinquième série de satellites du système « Intelsat ». A l'instar de la télécommunication, il est possible de couvrir énergétiquement plus de douze mille circuits, soit une grande partie de la surface du globe.

- Donc concrètement, comment allez-vous propager sur Terre l'énergie stockée ? demande A. Stare.

Le Pr. Reeves se gratte le front et s'interroge sur la manière de procéder. Pour un Professeur de ce niveau, il demeure délicat d'expliquer à de complets novices les rudiments des orbites spatiales.