Les larmes du silence

Chapitre 34

Point de vu d'Ethan

Mes parents ont tellement hontes de moi qu'ils n'ont même pas voulu m'accompagner au commissariat. Ils m'ont insultés de fils indigne et gâté. La faute à qui ?

Ils n'ont jamais été présents pour moi, quand j'étais petit, c'est la gouvernante de la maison qui s'occupait de moi et encore aujourd'hui, je suis très proche d'elle, je l'a considère comme ma deuxième mère. Je sais qu'ils font tout ça en partie pour que je ne manque de rien et pourtant il me manque bien quelque chose, l'amour de mes parents.

Je n'ai même pas un seul souvenir heureux avec eux, je ne fête pas Noël et durant mes anniversaires ils ne sont pas là non plus. Je crois qu'ils aiment leur travail plus que moi et parfois je me demande pourquoi ils ont voulu un enfant si ce n'est pas pour s'en occuper...

J'ai aperçu Blake sortir du bâtiment, j'imagine qu'elle a été convoquée pour la même raison que moi. Il est temps pour moi d'assumer mes actes, j'inspire profondément avant de rentrer à l'intérieur de la bâtisse.

- « Bonjour, tu es Ethan ? Suis-moi.

Je le suis en silence.

- Tu sais pourquoi tu es ici ? Demande t-il

- Oui, j'ai filmé le viol de Camélia Vrest et je l'ai posté sur les réseaux, du coup elle a porté plainte. Mais je ne l'ai pas insulté ou harcelé...

- Non mais c'est de ta faute par contre si on l'harcèle et qu'elle vie un enfer. Ce qui lui est arrivé est horrible et les coupables vont payer. Si tu me donnes des noms, j'allégerai ta peine.

- Est-ce que je peux avoir du temps pour y réfléchir s'il vous plaît ?

- Oui bien-sûr, je te donne 48 heures mais pas plus. Au delà, tu devras payer ta peine dans son intégralité, c'est compris ?

- Oui, merci monsieur...

- Tu peux t'en aller, j'attends ton coup de fil.

Je disparais sans un mot.

*****

Depuis que je suis aller au commissariat, je guette par ma fenêtre si je ne vois pas Malo, je sais qu'il va être contacté sous peu, étant donné que Blake et Ethan on déjà été convoqué, ça va être à son tour. Je n'ai qu'une hâte, qu'il se retrouve derrière les barreaux pour que je puisse retrouver une vie sereine, si on en oublie les autres harceleurs mais lui c'est différent, il me terrifie.

Je sens mon téléphone vibrer, c'est un message de ma mère qui me demande si je pourrais aller à la boulangerie chercher du pain pour ce soir, sachant qu'il est déjà 17h30, ça m'inquiète un peu de sortir dans ces heures-là, sachant que la nuit commence déjà à tomber... Mais d'un côté je me dis que je ne risque rien car elle se trouve juste à 5 minutes de chez moi.

J'enfile de nouveau ma veste et mes chaussures, je descends jusqu'au salon, ma mère me passe un peu de monnaie. Je sors de la baraque sans leur adresser un regard, comme d'habitude.

Je me retrouve sur le perron de la maison, je regarde attentivement à gauche et à droite si il n'y a personne. C'était calme, un peu trop même.

J'ouvre le garage et prends mon vélo, ça ira plus vite avec. Je me dirige vers la boulangerie. Une fois arrivée, j'entre, je prends une baguette de pain et repars directement, je ne veux pas m'attarder plus longtemps.

Sur la route, j'aperçois une voiture noire me suivre, ses plein phares m'empêchent de bien voir, je m'arrête alors sur le bas côté pour le laisser passer. Il se gare aussitôt devant moi.

Un homme assez grand et carré, sort de la voiture et se dirige vers moi, je reconnais mon interlocuteur au son de sa voix et tout mon corps se met à trembler.

- Salut Camélia, dit-il d'une voix rauque

Je n'arrive pas à sortir le moindre son de ma bouche, il me tétanise complètement.

- Devine qui j'ai eu au téléphone ? J'étais très surpris et surtout très en colère...

Il s'approche dangereusement de moi. Il saisit ma mâchoire avec sa main et la resserre un peu plus dessus.

- Tu sais, je n'aime pas trop les balances... Alors voilà ce qu'on va faire, tu vas retirer ta plainte, dire que tu t'es trompée de personne, sinon je m'en prendrai à ton petit ami Logan puis à tes parents. C'est clair ?

Voyant que je ne réagis pas, il élève le ton de sa voix.

- EST-CE QUE C'EST CLAIR BORDEL ?!

J'hôche la tête difficilement et ayant les larmes aux yeux.

- Bah tu vois, ce n'était pas si compliqué. Oh et une dernière chose...

Il sort de sa poche un couteau papillon et vient crever les pneus de mon vélo. Il s'approche de nouveau vers moi, il pose la lame contre ma joue, ma respiration s'accélère peu à peu.

- Tu as vraiment intérêt à le faire Cam, je ne plaisante pas.

Puis il repart dans sa voiture et disparaît dans la nuit. Je m'effondre par terre en larmes et totalement apeurée.
Je me ressaisis après quelques minutes, je me relève difficilement, je prends mon vélo et le fait rouler à côté de moi.

En arrivant chez moi, je le range dans mon garage et pénètre dans la maison. Je dépose le pain sur la table à manger et me précipite dans ma chambre.

- Merci ma puce... me lance ma mère

Je claque la porte derrière moi et colle mon dos contre celle-ci. J'étais complètement sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Je ne savais plus ce que je devais faire, si il s'en prendrait vraiment à mes proches ou non...
Il faut que j'appelle demain le lieutenant Fitzgerald, savoir si ils vont l'arrêter rapidement et je prendrai une décision selon sa réponse.

*****

Le lendemain matin, je n'ai pas dormi de la nuit, quand je fermais les yeux, je le voyais me menacer encore et encore avec son couteau. Je prends mon téléphone portable et saisi le numéro du commissariat.

- Oui bonjour, c'est Camélia j'aimerai parler au lieutenant Fitzgerald s'il vous plaît.

- Bonjour Camélia ! Que me vaut cet appelle ?

- Bonjour... Je me demandais, ça va prendre combien de temps pour arrêter Malo ?

- Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ? Demande t-il inquiet

- Non non, mentais-je, c'est juste une simple question.

- Et bien il ne sera pas arrêté directement, il y aura un procès, ça peut durer un petit temps.

- Je vois... Mais euh...

- Oui ?

- À vrai dire c'est assez délicat...

- Allez-y dites moi. Dit-il

- Voilà, en fait, j'ai tout inventé, il n'a absolument rien fait, je voulais juste attirer l'attention sur moi, je suis vraiment désolée...

Il eu un long silence.

- Notre temps est précieux Mlle Vrest. Vous retirez donc votre plainte ?

- Oui et j'en suis vraiment désolée dis-je confuse, je retire ma plainte contre Malo. »

Je ne pouvais pas me permettre de le laisser faire du mal à mon copain, mes parents... Je préfère que ça soit moi qui souffre qu'eux. Je ne me l'aurai jamais pardonné si il leur arrivait malheur. Mon téléphone s'est mit à sonner pour m'annoncer un message, je l'ouvre.

Inconnu : Bon choix, tu as fait ce qu'il fallait, à la prochaine Camélia. :)