Chapitre 6

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Je sais que c'est mal, mais il le fallait, le cauchemar commence seulement que je n'en peux déjà plus.
Se tailler les veines est devenu ma porte de secours, ça me calme instantanément. La lame est ma seule amie à présent. Et je sais que je vais recommencer, quand on commence, il est difficile de s'arrêter.

Le réveil sonne comme tous les matins à 6 h 00, j'ai la boule au ventre, je ne veux pas y retourner, pourtant il le faut pour ne pas réveiller les soupçons. La première chose que je fais après m'être levée, c'est d'aller à la salle de bain, pour ouvrir la petite pharmacie et y sortir un désinfectant puis un nouveau pansement pour mes entailles. Je choisis soigneusement mes vêtements, afin qu'on ne puisse pas voir ce que je me suis affligée la veille.

Je descends lentement les escaliers, je jette un coup d'œil discrètement entre les garde-corps (ensemble constitué d'une main courante et de balustres, destiné à assurer une protection devant un vide) pour voir si ma mère est là.
La voie est libre, je vais donc pouvoir aller attendre mon bus sans prendre mon petit déjeuné.
Je me faufile dehors tout en fermant la porte en douceur puis je cours rejoindre mon arrêt.

****

Je regarde l'établissement depuis au moins 10 minutes, il faut que je me bouge si je ne veux pas rater le premier cours de la matinée.
En rentrant dans la classe je m'isole au fond pour être tranquille. J'essaie de me concentrer sur l'exercice donné par le professeur quand soudain je reçois une boule de papier sur ma table. Qui ça peut être ? je l'ouvre en espérant que ça ne soit pas ce que je pense, mais malheureusement si, c'est écrit "tu n'es vraiment qu'une salope".
Je balaye la classe d'un regard mais évidemment aucun ne s'est tourné vers moi. Mes yeux s'humidifie une nouvelle fois, mais il ne faut pas que je craque, pas devant eux, ça leur donnerait trop de satisfaction.

Durant le dernier cours de la matinée, la sonnerie retentit, je marche d'un pas décidé pour aller manger quelque chose, je commence quand même à avoir faim à force de ne rien avaler.
J'ai de la chance aujourd'hui, le repas est délicieux, je pose sur mon plateau une assiette remplit de frites avec un hamburger et en dessert je prends quelque chose de léger comme un yaourt au fromage blanc pour faire glisser le tout.
Je regarde en direction du réfectoire afin de trouver une place. Je m'installe près d'un groupe de garçons, super... je m'approche d'eux avec hésitation et m'assoie. Ils sont en train de me fixer et de se parler entre eux, lorsqu'un se décide à venir me parler.

- Salut ma belle !

- Euh... salut.

Il commence à poser une main sur ma cuisse.

- Euuh tu fais quoi là... ? dis-je paniqué

- Chut ma douce, tu vas adorer, je le sais.

Il commence à la monter petit à petit, tout en me chuchotant dans l'oreille des mots malsains. Je l'arrête d'un seul coup en lui prenant le poignet et en serrant dessus assez fort pour qu'il ne continu pas. Je pense qu'il a compris puisqu'il revient sagement à sa place.
Ce qu'il vient de se passer ma littéralement coupé l'appétit. Je cours en direction des toilettes afin de me réfugier dans l'une des cabines, je m'assis par terre, la tête entre les mains, pour essayer de reprendre mon calme.

En me relevant je sens mon téléphone vibrer plusieurs fois dans ma poche, signe que quelqu'un m'appelle, je regarde, je fus surprise de voir que c'est Logan mais à la fois heureuse, je décroche aussitôt :

- Logaaaaaan ! m'exclamé-je

- Salut Princesse ! comment tu vas ?

Entendre sa voix m'apaise.

Les larmes du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant