ꕥ Trois heures, cinquante-deux minutes et trente-cinq secondes ꕥ

ꕥ The yule ball ꕥ

25 décembre 1994 | 20h08

Elle entra dans la salle avec un grand sourire collé sur le visage. À son bras, le jeune homme appartenant à l'institution de Durmstrang se réjouissait d'avoir la plus belle jeune fille à son bras. La belle robe rose mouvait en même temps qu'elle avançait. Moulant ses formes souvent cachées, elle tenait fermement la main de son cavalier. Mais malgré tout le stress accumulé par le début de la soirée, ses yeux noisette pétillaient toujours de joie. Quelques boucles brunes lui chatouillèrent le cou alors qu'elle arriva enfin au milieu de la piste de danse. Viktor lui fit un sourire rassurant alors qu'il mit une main sur sa taille. Elle déposa sa main fine sur sa large épaule alors que la foule les regarda attentivement. Elle détestait lorsque l'attention était dirigée sur elle. Même son pire ennemi qui généralement ne manquait pas une occasion de lui lancer une pique glaçante ne dit rien face à la beauté timide de la brunette. La première note joua alors que son partenaire la fit danser. Leurs corps toujours en coordination.

20h49

Elle avait enchaîné plusieurs danses avec ce Viktor. Il l'avait rendu joyeuse, la faisant tantôt tourner dans ses bras pendant une valse jusqu'à sautiller ensemble sur une musique un peu plus active, du genre Pop, en présence des The Weird Sisters. Alors que son partenaire lui dit qu'il allait chercher des boissons pour eux, Hermione se dirigea vers ses deux meilleurs amis. Ron était assis, boudeur, une boisson à peine alcoolisée dans les mains. À côté, Harry mangeait des bouchées aux champignons. Elle tourbillonna quelques fois, faisant tourner sa belle robe avant de s'asseoir à côté d'eux.

— Belle soirée, non?

Elle détailla alors sa propre soirée, décrivant son émerveillement et quand elle leur demanda comment était la leurs, ils répondirent une phrase du genre :

— Bof...

Face à leurs mauvaises humeurs, son sourire fendit un peu. Elle se tourna alors vers les sœurs Patil qui étaient assises et qui jugeaient toutes les robes des filles présentes dans la salle. Elles commentaient au moment même que les filles de Beauxbatôns avaient pratiquement la même robe bleu pâle. Hermione leur souhaita une bonne soirée, triste qu'elle ne puisse pas passer un bon moment en dansant romantiquement avec leurs partenaires.

— Merci Hermione. Passe une bonne soirée aussi. En passant, tu es ravissante dans cette robe. Le rose est définitivement ta couleur, dit Padma.

Elle fut alors ravie quand Viktor revint avec un shirley temple pour elle et un verre de bière-au-beurre pour lui. Elle avala à grande gorgée le breuvage avant de repartir sur la piste de danse avec son partenaire.

21h27

Elle vit les sœurs Patil laisser Harry et Ron et triste pour eux, elle eut envie d'y aller. Sa décision fut prise quand Viktor la lâcha pour une danse avec une fille de Serdaigle. Mais au dernier moment, Neville, timide, lui présenta sa main pour danser. Elle accepta avec plaisir et retomba une nouvelle fois dans la musique pour une valse. Plus loin, Ginny dansait étonnamment avec Blaise Zabini, le vil Serpentard.

21h42

Elle approcha ses deux amis alors d'un pas ferme. Après quelques autres danses qu'elle ne put pas refuser à certains garçons de toutes les maisons — sauf Serpentard — qui la trouvait étonnamment belle ce soir, et que Viktor se soit excusé pour partir danser avec une autre de ses admiratrices. Elle se surprit avec la pensée que Neville avait vraiment bien dansé, bien entraîner, et que Ginny était chanceuse qu'il soit son cavalier pour le bal d'hiver. Face aux deux, elle posa alors une question qui lui démanchait la gorge toute la soirée, lui laissant un goût amer. Surtout que Ron l'avait ignoré presque toute la soirée.

— Qu'est-ce qu'il vous prend?

— Rien, grogna Ron.

— Mais voyons! Quelle bonne blague.

Il lui lança un regard mauvais avant d'ouvrir la bouche. La réponse de Ron claqua alors dans l'air. Glaciale, dure et sèche.

— Mêle-toi dont de tes affaires, espèce de Sang-de-Bourbe.

Harry fit surpris avant de prendre un air froid et de se reculer de son ami. Prenant sa chaise, il partit loin du rouquin, la faisant racler sur le sol. Même Malfoy qui passait par là pour prendre une bière-au-beurre sembla surpris. Il n'aurait pas gâché la soirée de la jeune femme tant elle était belle. Les larmes aux yeux, la fille essaya de lui trouver une excuse qui pourrait expliquer son comportement. Elle pourra ensuite le pardonner et leur amitié continuerait. Après tout, Ronald n'avait jamais été tendre avec ses mots, ainsi leurs disputes étaient fréquentes, mais il finissait toujours par venir s'excuser quelques jours plus tard. Rien n'y fit cependant.

— Ro- Ronald? Que dis-tu? Peut-être as-tu pris un peu trop de boisson-

— Non, cracha-t-il pratiquement. Je veux juste que tu me fiches la paix. Est-ce si dure à comprendre?

Elle ne put rien répondre. Cette fois-ci, c'était vrai. Son cœur était brisé, meurtrit et piétiné. L'amitié des deux étaient définitivement détruite peu importe ce que le roux ferrait pour la réparer. Elle partit à la course, sanglotant et personne ne put rire de cette scène. Même pas les Sang-Pur de Serpentard qui riaient souvent de son statut de sang. Quelques personnes autour de Ronald secouèrent la tête, désespérer et déçu et un certain blond platine partit pour suivre à la course la brunette. Ronald ignora tous les commentaires désobligeants sur lui, ne retournant pas ou dirais-je jamais sur sa décision. Son amour pour elle brisa pour toujours leur amitié, à lui Harry et Hermione et sa confiance en soi. Mais peu importe ce qu'il ferrait, il ne pourra jamais retourner dans le passé pour réparer ses erreurs.

02 mai 2002 | 14h18

Son regard se vira immédiatement sur elle quand elle entra dans la pièce. Malgré les années passées, elle était toujours aussi belle. Les mêmes yeux pétillants et le même sourire rayonnant malgré la touche de fatigue qu'on lisait dans son visage. Mais cette fatigue n'était sûrement pas pour la déplaire. Non. La main sur son ventre et l'air attendrit de son mari montrait à quel point ils étaient ravis de la nouvelle récente. Ronald Bilius Weasley se resservit un verre de Whisky Pur feu pour la quatrième fois de la soirée. Maudit soit Hermione Granger. Maudit soit son mari et maudit soit la journée annuelle des survivants de guerre. Effectivement, après l'événement du bal d'hiver, Harry suivit Hermione, déçu par le comportement de son ami. Son amitié pour la jeune femme était trop forte pour la laisser tomber. Les deux attendirent alors patiemment que le roux présente ses excuses à la brunette, mais elles ne vinrent jamais. Le trio d'or se changea alors en duo d'or et ils en vécurent très bien. Les deux, gardant une relation de frère et sœur, réussirent même quelques années plus tard à vaincre le mage noir, Voldemort. L'intelligence d'Hermione combinée au courage et à la détermination de Harry faisait clairement le poids contre le seigneur des ténèbres. Sans compter qu'ils avaient une chose qu'il n'avait pas : l'amour. Enfin bref, une fois la guerre terminée, une réunion de leur promotion se passait chaque année et il était cordialement invité. Cordialement, oui. La bonne blague. Il y venait tout le temps, mais Ronald Weasley était une coquille vide. Suite aux années passées, il avait perdu beaucoup de poids. De plus, de gros cernes violets s'étendaient sous ses yeux, comme pour afficher ses longues nuits d'insomnies. Une journaliste aborda le couple tendance et Ron ferma les yeux comme pour ne pas entendre ce qui allait suivre. L'horrible conversation. Le pire dans tout cela, c'est le fait qu'elle l'aurait peut-être pardonné. Il avait juste à s'excuser, mais il ne l'avait pas fait. La jeune femme était d'une bonté folle. Elle avait même pardonné son pire ennemi et où cela l'avait conduite?

— Alors, Madame Malfoy, nous avons entendu que vous attendiez un petit garçon. Est-ce vrai?
— Cela et bien évidement exact. Drago et moi attendons un heureux événement en novembre prochain.

Une nausée lui tordit alors agressivement le ventre alors que le peu de nourriture qu'il avait englouti aujourd'hui voulu sortir de sa bouche. Il jeta nonchalamment son Whisky sur un plateau vide et s'éloigna rapidement de la pièce, ses talons claquant sur le vieux sol poussiéreux.