L'accident - Minho (1/?)

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-Foutue souche de...

-Ton langage jeune fille, chantonna Zart tout en donnant un coup de machette dans la fameuse souche.

Malgré mes 5 mois passés au Bloc, et mes multiples sessions de dé-racinage d'arbres, je n'avais toujours pas acquis la patience requise pour ce genre d'activité, et finissais donc toujours par jurer au bout de 10 minutes de travail. Et comme à chaque fois, mon meilleur ami prenait un malin plaisir à me remettre à ma place du fait de son rôle de maton au sein des sarcleurs.

Je grognais de mécontentement, ce qui fit pouffer de rire le garçon.

-J'adore la tête que tu fais dans ces moments là, vraiment un réel plaisir !

-Et pour moi ces moments là sont une vraie torture, répondis-je en abattant mon outils le plus fort possible sur le bois.

-Eh calme toi, manquerait plus que tu me coupes en deux si tu rates ta cible.

-Oh mais j'en serais ravie.

Je mentais, évidemment. Malgré ses petites piques (le pire étant qu'il connaissait ma grande susceptibilité et donc qu'il s'en amusait), j'adorais Zart. Il avait été mon tout premier ami ici, mais également un des premier à ne pas me rabaisser dû à mon sexe.

Être la seule fille au Bloc comptait beaucoup plus de contraintes que d'avantage, il faut bien l'avouer.

Je continuais à travailler sous l'habituel soleil de plomb du Bloc (car ici le temps ne changeait jamais), re-faisant les mêmes gestes constamment : prendre de l'élan, abattre la machette sur les racines de la souche, tirer (de toutes mes forces) pour libérer l'outil, et recommencer, inlassablement.

J'en étais à mon 74ème coup, et la journée allait se terminer quand Zart lâcha un cri de surprise mélangé à de la terreur pur. Je n'eu même pas le temps de lever les yeux pour comprendre ce qui l'avait effrayé à ce point que la douleur irradia dans mon bras gauche. Et ce fut mon tour d'hurler.

Le maton venait de me faire une énorme entaille sur le bras avec sa machette. Je le compris lorsque je vis l'arme ensanglanté tomber par terre après qu'il l'ait lâché.

Ma vue se brouilla, et je me sentis tomber moi aussi, ou plutôt, j'étais indiscutablement (effrayé par la longueur de ce mot et) attirée par le sol. Mais je m'évanouis avant de savoir si j'avais réussi à atteindre ce dernier.

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Je me réveillais en gémissant de douleur. C'est d'ailleurs cette même douleur qui me rappela les derniers évènements, et donc la balafre que j'avais maintenant au bras gauche. J'essayai d'ignorer l'horrible sensation, et tentai, pour me changer les idées, d'imaginer ce que je verrai lorsque je lèverai mes paupières.

Je me doutais bien que je devais être à l'infirmerie, sur un des deux lits de camps de la petite salle, et seule. Enfin, non, pas si seule car j'entendais le bruit d'une respiration sur ma gauche. Surement Clint ou Jeff qui était resté en observation. Ils m'avaient d'ailleurs bandé le bras gauche, chose dont je me suis rendu compte en sentant le tissu rêche sur ma peau nue. Je ne vais pas m'en plaindre, ils m'ont à tous les coup sauver d'une amputation du bras à la machette. Après tout ils sont medjacks, ils savent quoi faire dans ce genre de situation. Et il devait aussi être la nuit, car il régnait un silence inhabituel au sein du Bloc, seulement ponctué par quelques bruits nocturnes.

Lorsqu'il me sembla ne plus avoir aucun échappatoire, je me décidai enfin à ouvrir les yeux sur le monde extérieur. Et presque tout ce que j'avais imaginé était vrai. Presque.

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