Souvenirs... - Salim Condo (2/5)

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Commande sur l'univers de "La Quête d'Ewilan" pour CJ-Robin

PS: les • suivis d'un nom (Manon ou Salim) préviennent de quel point de vue vous êtes

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Salim

Ça y est, je ne les vois plus. Même les longs cheveux noirs de Manon ont disparu de mon champ de vision. Je souris en revoyant sa tête rejetée en arrière alors qu'elle galopait, un air épanoui peint sur ses traits.

J'aurais bien participer à la course moi aussi, mais je ne suis pas vraiment d'humeur aujourd'hui. C'est peut-être cet endroit et les souvenirs qu'il m'amène, mais je me sens en connexion avec la nature qui m'entoure. La paix que m'apporte la neige immaculée et le paysage de forêt infini dépasse tout ce que j'ai pu ressentir jusque là.

Mon âme se nourrit de la beauté du territoire sauvage du Nord de Gwendalavir. Et quand je dis « mon âme », je sous-entends celle du loup qui sommeil au fond de mon coeur, cette partie de moi que j'ai découverte ici même.

C'est comme si je n'étais jamais parti.

Sauf que ce n'est pas le cas, et les souvenirs qui m'assaille sont la preuve que beaucoup de choses ont changé depuis ma dernière visite...

Actuellement, je m'occupe de la viande de siffleur dans un coin du camp sous un arbre à l'écorce grise et aux feuilles plus grandes que ma tête. C'est Bjorn qui m'a assigné cette tâche parce que ce soir, le chevalier s'est de lui-même mis aux commandes pour nous préparer ce qu'il qualifie d'un « festin comme vous n'en avez jamais manger ! », en récompense pour la fin de notre quête (et son bon plaisir). Devant son air déterminé et son soudain (et inattendu) pic d'autorité, tous le reste de la troupe (même le général Til'Illan) a décidé de le laisser faire, suivant ses ordres sans discuter.

Enfin sauf pour moi. En même temps ce crétin musclé et sadique m'a évidemment désigné pour m'occuper de la pire chose, c'est à dire « la viande qui put la mort ». Et je peux témoigner : c'est vraiment la pire odeur que j'ai jamais senti. Mais mes plaintes n'ont visiblement pas eu l'impact désiré puisque le crétin en question m'a juste ignoré et laissé là avec ses morceaux de viande à l'odeur infâme.

Je ne sais pas combien de temps je pourrai encore tenir avec cette effluve horrible qui viens m'agresser le pif, me dis-je.

La silhouette du chevalier servant ayant disparu de mon champ de vision depuis un petit moment et l'air ambiant commençant à me faire suffoquer, je décide finalement de délaisser ma tâche 5 minutes pour aller marcher. Posant mes outils et la nourriture sur un petit tissu au pied de l'arbre, je m'éloigne de l'autre côté du camp, restant dans l'ombre des arbres histoire que l'on ne me repère pas (je me doute bien qu'Ellana ou Siam ne perdront pas une seule opportunité de me dénoncer).

Au bout d'un petit moment, ma respiration s'apaise au son des feuilles dansant sous la poussée du vent. À ce bruit se mélangent ceux des animaux sauvages, allant des chants d'oiseaux aux cris d'un lapin tapi dans les buissons voisins.

Je tourne la tête et Manon rentre dans mon champ de vision.

Sourire.

La jeune frontalière se trouve actuellement à la corvée de bois avec Siam, et rigole devant une grimace que lui fait son amie.

J'adore son rire. Il transpire la joie et le bonheur. C'est magique.

Je crois que je pourrais rester des heures comme ça à la regarder vivre, juste observer ces petits moments de vie qui la rendent si heureuse, mais si je veux survivre jusqu'à demain je pense que je ferrais mieux de retourner à ma tâche ou sinon Bjorn me t...

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