Imagines en tous genres

Souvenirs... - Salim Condo (5/5)

Commande sur l'univers de "La Quête d'Ewilan" pour @CJ-Robin

PS: les • suivis d'un nom (Manon ou Salim) préviennent de quel point de vue vous êtes

**********

• Manon

-Pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai fait ça...

Ça y est, ma panique a atteint un point de non retour, j'en suis arrivée à me parler à moi même pour avoir été aussi bête. Salim va arriver d'un instant à l'autre et je n'ai aucune idée de ce que je vais lui dire.

J'angoisse.

Comment va-t-il réagir ?

J'ai peur. J'ai terriblement peur, presque autant que lorsque je me suis retrouvée face à ce Ts'lich de 2 mètres de haut et ses deux longues lames vertes.

Je tourne en rond tout en me rongeant les ongles tandis que le soleil se couche tranquillement derrière les montagnes enneigées. Mes pieds se stoppent juste en face de l'astre solaire, et comme souvent, mon regard se perd dans les couleurs du ciel. Le rose, jaune et bleu qui se mélangent apaisent mon esprit, me permettant de faire le tri dans toutes les pensées qui encombrent mon cerveau. Je décide de me concentrer sur celle-ci : Pour une fois dans ma vie, je vais me battre pour moi, mes émotions, mon bonheur (j'avoue que l'expression « me battre » est un peu forte mais je m'en fiche).

Je commence à respirer lentement pour me calmer, le regard toujours ancré dans le ciel aux teintes magiques qui s'étend autour de moi.

Je ne sais pas combien de minutes passent, mais soudain, j'entend une voix derrière moi qui me fait sourire et sursauter au même moment.

-Cool spot.

-Bordel de m... ! M'indignai-je, ce qui fait pouffer Salim.

Je le détaille, et remarque qu'il ne porte qu'une simple tunique noire avec un pantalon en toile brun. C'est drôle de le voir comme ça, sans son habituel attirail de marchombre.

Je me demande s'il se dit la même chose actuellement, en me voyant dans ce qui me fait office de pyjama, et non ma combinaison de frontalière habituelle.

Nos regards se croisent, et c'est comme si un lien invisible nous retenait, nous empêchait de détourner les yeux l'un de l'autre. Comme avec mes paysages, je me perds dans le brun sombre de ses prunelles. Je m'y noies, y plonge avec un plaisir beaucoup trop grand.

Mais je ne suis pas ici pour ça, je le sais très bien. Et puis, ce n'est pas comme si je pouvais vraiment restée là à le regarder toute ma vie !

J'inspire un grand coup et...

-J'avais un truc à te dire...

-Je voulais t'avouer quelque chose...

On se regarde en fronçant les sourcils, puis éclatons de rire après cette prise de parole simultanée.

-Les femmes d'abords, me propose le jeune homme en faisant une semi-révérence assez bancale (c'est un fait : il n'a jamais été vraiment doué pour les courbettes).

J'acquiesce.

Une nouvelle vague de courage s'abat sur moi. Je sers les poings, mon regard croise alors le sien.

Ça y est.

Je vais le faire.

J'inspire difficilement.

-Bon, alors, si je t'ai fait venir c'est que... enfin je devais te parler de quelque chose d'assez important pour moi, et... bref ce que je veux dire... on se connait depuis un petit moment toi et moi, et, tu sais lorsque deux personnes passent... beaucoup de temps ensemble c'est assez... enfin... m'embourbais-je, mon cœur battant de plus en plus vite à mesure que les sourcils du jeune homme se froncent face à mon monologue inutile.