MANI
« Nous avons retrouvé la reine et le prince, Majesté. »
Les dernières lueurs du Soleil avaient déjà disparu, lorsque le garde vint lui annoncer la nouvelle.
« Je veux les voir ! » exigea-t-il.
Il tenta de se lever, mais la douleur de sa jambe l'obligea à rester assis.
« Ne faites pas de stupides efforts, Majesté ! » suggéra Ôlho, qui se tenait à ses côtés.
Mani grimaça de douleur durant une seconde.
« Ils sont ma seule famille ...! dit-il avec ardeur. Je veux les voir...! Argh ! »
Miséricorde ! pensa-t-il. Encore ces maudits élancements.
« Vos désirs sont des ordres, mon roi, concéda Ôlho. Mais, pour la paix de tous, ne faites rien qui puisse empirer votre état.
— Rrrr ! s'agaça le jeune souverain. Où sont-ils ?
— Dans une tente pas loin d'ici, Majesté, répondit le guerrier.
— Vous avez osé laisser votre reine et votre futur roi dans une vulgaire tente ? » vociféra-t-il.
Moins la douleur était supportable, plus Mani était de mauvaise humeur.
« Mais... Votre Grâce... brédouilla le guérrier. La tente est gardée... Par une dizaine de guérriers...
— Voyons mon roi, intervint Ôlho. Ne soyez pas si capricieux envers vos sujets. »
Non mais...! voulut-il cracher. Comment ce "presque Griot" osait le traiter de "capricieux" ? Il avait déjà assez supporté les manques de respect des membres du Conseil des Sages pour qu'un "presque Griot" vienne s'ajouter à la liste. « Tâchez d'être un bon roi » lui avait sussuré le Griot. Il se dit donc de se montrer aussi avenant que possible.
« Miséricorde ! jura-t-il. Êtes-vous en train de dire qu'il est capricieux de désirer le confort de ma bien-aimée reine ?
— Ça ne l'aurait pas été, si la Tempête Rouge avait pris soin d'également emporter nos lits et nos maisons avec nous. » répliqua Ôlho avec un soupçon de sarcasme.
Mani se ravisa dans le silence.
« Excusez-moi... J'ai l'esprit embrouillé.
— Cela se comprend, répondit Ôlho. Nous avons tous l'esprit embrouillé. »
Il se tourna ensuite vers le guérrier et dit :
« Une civière, pour le roi.
— Tout d' suite, Griot ! » s'exécuta-t-il.
Ôlho scruta le sombre ciel étoilé du soir, alors que le guerrier se hâtait.
« Je porte une affection particulière à cette lune. Dommage que la reine Naara ne soit pas de mon avis.
— Comment se porte elle ? s'enquit le jeune roi.
— Inconsolable. Elle fait son deuil, comme tout le monde. »
Tout le monde sauf moi... Heureusement.
« Elle affirme avec je ne sais quelle certitude que seulement six de ses soeurs ont survécu, continua le Griot.
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LE SECRET DE L'OMBRE
FantasyFort fort longtemps avant l'arrivée des hommes sur terre, des créatures inconnues du monde actuel peuplaient le continent africain. Des êtres aussi effarants qu'intimidants. Laissez-vous guider dans le sombre récit de leur disparition soudaine, et d...