Abruti ! [Kiribaku]

20- Il faut qu'on parle

Assis contre le canapé, la tête posée sur le torse de Shin, je faisais le point sur ma vie.

Enfin j'essayais.

L'image de Sero ne cessait d'obstruer mes pensées.

Je leva les yeux vers le violet qui caressai mes cheveux.

- Shinso, je peux te poser une question ?

- C'est ce que tu viens de faire mais oui va y.

Je pouffa, amusé.

Depuis quelques temps, Shinso s'essayait à l'humour.
Et ça ne lui allait pas trop mal.

- C'est à propos de ma relation, je suis perdu et je ne sais pas vraiment quoi faire. Tu aurais un conseil à me donner ?

Il sourit et planta ses orbes d'un violet profond dans les miennes.

- Je regrette mais je doute que mon avis ne soit très objectif.

Je m'empourpra légèrement.

En effet il m'avait fait sa déclaration il y a de cela une semaine et devant ma gêne, il m'avait dit qu'il attendrai, le temps que je puisse sereinement prendre une décision réfléchie.

Et l'idée ne m'avait pas déplue.

Après tout, Shin était l'archétype du petit ami parfait.

Il était doux, gentil, attentionné, affectueux et me traitait comme la personne la plus importante à ses yeux, toujours plein de petites attentions à mon égard.

Il est vrai qu'il n'était pas désagréable d'avoir une personne comme cela à mes côtés.

Mais à chaque fois que j'envisageais cette relation, mon esprit me rappelait que cela ne serait pas saint.

La dernière chose que je voulais était bien de lui briser le cœur en se servant de lui comme d'un pansement pour oublier Sero.

Il ne méritait pas ça. Il était trop gentil pour mériter un traitement pareil.

Je me refusait à gâché notre relation parce que mon cœur avait besoin de réconfort dans les bras de quelqu'un.

Mais je ne pouvais pas ignorer le fait que Shinso me plaisait aussi beaucoup.

Quel horrible casse-tête.

- Kam- Oh, désolée de déranger.

La voix du noireau eu pour effet de me lever, le regard fébrile.

Il était en face de moi, ses cheveux noirs étaient attachés en un chignon fait à la va-vite et son corps été couvert par un t-shirt ample et un jogging gris.

Il avait l'air désolé.

- Je repasserai.
- Attend.

Non.
Non.

Il ne pouvait pas juste réapparaître dans ma vie et encore la quitter sans me donner la moindre explication.

Je veux des réponses.

- Nous avons besoin de parler toi et moi.
- D'accord. Mais ton petit ami n'y voit pas d'inconvénient ?

Cette phrase me transperça le cœur.

Comment ?
Comment pourrait-il prononcer ses mots avec autant de calme ?

J'avais pourtant partager une partie de ma vie avec lui . Il ne pouvait pas juste faire comme si rien ne s'était passé.

Shinso se leva à son tour, fronçant un peu les sourcils.

- Si tu ne le fais pas encore pleurer, c'est d'accord.