Chaos

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Avant la guerre je me demandais souvent comment j'allais mourir, cette question m'obsédé même à une époque. Une vie est tellement fragile, tout peut basculer en une fraction de seconde, je l'ai toujours su et ce qui m'effrayait le plus. Mais lorsque je suis rentrée dans la résistance cette question a fini de m'obséder, ou alors je l'ai rangé très profondément dans mon esprit. Je savais que la mort me guettait à chaque coin de rue, à chaque intervention, à chaque seconde de ma vie et je dois avouer que c'est qui la rendait plus palpitante. L'endroit ou la façon dont j'allais mourir m'importait peu aujourd'hui, je voulais seulement être entouré de ceux que j'aime, pourtant la plus part ne sont plus de ce monde aujourd'hui.

Alejandro me tient le bras fermement ce qui me permet de rester accroché à la réalité. Nous courrons à toute vitesse dans les escaliers parmi la foule de soldats et de femmes qui courent aux aussi. Des cris, des pleurs, arrivent à mes oreilles et quand je regarde autour de moi je ne vois qu'une masse de jeunes filles terrifiés et paniqués. La majorité d'entre elles n'ont jamais vu l'horreur de la guerre en face, elles ont seulement été kidnapper dans les villages où elles se cachaient et envoyé ici. Elles n'ont pour la majorité pas eut à se battre, elles n'ont jamais tenu une arme entre leurs mains et elles n'ont jamais eut a tirer sur cette arme pour sauver leurs peaux. Moi j'ai du faire toutes ses choses qui me semblait impassable il y a quelques années et c'est pour cela que je ne suis pas effrayé, parce que je sais que si la vie veut nous faucher alors elle le fera et je ne pourrais rien faire contre

-Ils font qu'on aille plus vite, me chuchote Alejandro

-Il faut trouver Lara, répondis-je

-Elle doit être avec Emich, on les retrouvera dans les camions

-Non tu ne comprends pas

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que celui resserre sa poigne autour de mon bras

-Putin Serena c'est pas le moment de me casser les couilles alors tu fermes ta grande boca et tu me suis

Au moment où j'allais rétorquer une insulte qu'il allait surement me faire regretter d'avoir sorti un grand bruit sourd et assourdissant retenti de nouveau. merde, une autre bombe

Nous arrivons à toute vitesse au rez-de-chaussée puis nous dirigeons une immense porte en métal que je n'avais jamais remarqué jusqu'à présent. Un immense escalier en colimaçon se trouve derrière la porte. Tout le monde se précipite à l'intérieur, les soldats poussant tous le monde pour sauver leurs peaux, les femmes hurlants écrasées par les pieds des hommes qui leurs marchent dessus. Je me cramponne fortement à Alejandro, si je tombe, je n'arriverais pas à me relever avec toute cette masse de gens.

un autre bruit assourdissant

-Ils se rapprochent, me dit Alejandro d'un air grave

-Ils seront là d'une minute à l'autre

-Je sais, me répond-t-il l'air grave

Les bombardiers ne laisseront pas de rescapé, ce n'est pas le but de leurs missions. Nous parvenons avec difficultés à arriver en bas de cet escaliers interminable, nous nous retrouvons dans un immense garage remplie de bus, d'ancien bus scolaire surement. Chaque soldat se dirige avec sa dame de compagnie si elle ne s'est pas perdu en chemin dans un bus comme si ils savaient exactement dans lequel ils devaient aller. Alejandro se dirige vers l'avant dernier à toute allure en me tirant le bras.

-Serena! j'entend mon prénom au loin

Je me retourne, observe partout autour de moi, mais ne trouve pas d'où vient cette voix.

-Serena ici, répète la voix féminine

Je la vois enfin, Lara, elle s'apprête à monter dans le troisième bus et me fait signe de la main. Mon instinct me dit d'aller la rejoindre et c'est exactement ce que je fais mais un bras me tire en arrière pour m'en empêcher

Dame de compagnie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant