Five and Five •Partie 2/2• "Comment ça s'est fini"

14° Pour T/p

Tu te réveilles tranquillement, comme un jour tout à fait normal, ce qui est absolument anormal pour un numéro cinq.

Sortie d'un rêve assez spécial, tu mets du temps à te rendre compte de l'état et l'endroit où tu es. Tu sens le soleil brûlant taper sur ton crâne, tu entends les cris des perroquets et les bruits des singes se balançant au bout de leur branche. Une humidité fraîche et agréable règne autour de toi. Tu te sens étrangement bien.

Ta nuit, ou du moins le temps que tu as passé à dormir, a été animée par un enchaînement de ce que l'on peut appeler des rêves. Ceux-ci ressemblaient plutôt à des souvenirs ou à une reproduction presque à l'identique des événements marquants qui se sont déroulés dans la semaine que tu viens de passer. Tu as revu la répugnante tête de ton petit frère, le numéro deux, les visages terrifiés de tes frères séquestrés, leurs jugements injustes face aux révélations que tu leur as fait et tant d'autres infimes détails troublants que tu n'as pas pu t'empêcher de visionner en boucle. Le plus étonnant de tout ça est le passage des quelques derniers jours que tu as essayé d'esquiver et qui a refait apparition soudainement pendant la nuit comme un feuilleton qui passe et repasse suite à un problème technique. Tu as fait un blocage dessus et, sans trop d'exagération, tu as passé plus de vingt minutes sur cet instant, ce moment incompréhensible et pourtant si bon. Tu as eu le temps d'observer chaque trait du visage de Numéro Cinq, chaque petit indice qui aurait pu être laissé... Tu as complètement beugée devant cette scène, juste après que Diego est prononcé ces mots, Cinq t'a regardée avec tellement de culpabilité... Et puis, c'est sans compter les paroles que tu as sorti sans même réfléchir, des mots qui sont partis seuls et que tu n'as pas pu retenir. "Il agit". Que voulais-tu dire par là? Voulais-tu faire comprendre à Numéro Cinq quelque chose ou avais-tu juste dit ça sans arrière-pensée? Telle est la question qui a tourné et tourné encore dans ta tête.

Ta conscience te revient peu à peu et tu parviens à placer une première réflexion dans ton esprit: Où suis-je?

Le semblant de toit est fait de rondins de bois gravés avec attention et dont l'écorce est toujours accrochée. Une plante grimpante qu'il t'est impossible de nommer, parcourt les murs, se répendant sur tout l'espace. L'odeur est exquise. Les parfums de plusieurs fleurs se mélangent en un combos exotique sublime.

Tu te redresses pour prendre le temps d'étudier la pièce où tu te trouves.

Une large fenêtre, étonnamment sans vitre, éclaire le sol et fait apparaître un paysage extraordinaire. Les arbres d'une jungle rayonnante et les milliers de couleurs qui ressortent des fruits, bourgeons, animaux et fleurs te parviennent comme un bouffée de vitalité. Les volatiles aux mille couleurs flottent dans les airs, au-dessus de la sime des feuillus verts éclatants. Tu n'as jamais vu un panorama de la sorte.

Tu inspectes alors les alentours pour y découvrir de beaux meubles, certainement faits mains, en un bois toujours aussi particulier que tu ne reconnais pas. Tu découvres aussi des aménagements magnifiques en bambou, jamais tu ne te serais doutée que des choses aussi ravissantes pouvaient exister.

Il y a plusieurs peintures de plusieurs animaux différents accrochés sur les murs. Elles ont été peintes si précisément, l'artiste qui les as dessinées doit être excellent.

Tu perçois un petit miroir pendu le loin d'un rondin, un tapis au sol en liane ou un végétal qui y ressemble, une lampe à huile, des bocaux de bourgeons ou de plantes qui sont disposés un peu de partout et qui embaument l'air, et deux lits, notamment celui dans lequel tu te trouves actuellement.

Les draps sont "normaux". Ils sont d'un blanc éclatant et sentent les fleurs tropicales.

Pour avoir dormie dedans, tu confirmes que le matelas est confortable et les oreillers de même. La couverture est fraîche et tu sens au bout de tes pieds nus la douceur de celle-ci. C'est si bon de sommeiller dans un lit si parfait.