12° À nouveau seuls

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Tu erres un long moment dans les rues de la ville à la recherche d'un endroit où dormir. Tu essaies dans un immeuble abandonné mais des sans arbri y vivent déjà alors tu t'excuses et continues tes recherches. La pluie ne cesse pas. Il fait donc froid et humide. Tu es frigorifiée.

Après de nombreux échecs, tu abandonnes, prise par la fatigue. Il est tard dans la nuit et tu es seule dans les rues d'une cité alors il vaut mieux que tu ne tardes pas. Tu décides de sortir de la commune pour plus de sûreté et de rejoindre un endroit que tu connais plutôt bien. Tu marches sans t'arrêter, droit devant toi, en espérant ne pas t'être trompée de route puis arrives enfin à destination. C'est le fameux champ de pissenlits dans lequel tu t'étais arrêtée avec Cinq juste après votre retour.

C'est vide comme à son habitude. Tu es surprise de voir que même de nuit, l'endroit est sympathique.

Trempée, tu rejoins un arbre tout près du ruisseau et y grimpes difficilement. Tu installes Cinq sur la plus grosse branche en prenant soin de le caler de manière à ce qu'il ne tombe pas puis t'allonges à côté de lui. Tu le regardes pendant de longues minutes tout en repensant aux paroles de ta famille.

Ils ne voulaient plus de vous parce que vous ne leur avez pas dit toute la vérité? Mais eux aussi ça leur arrivait de mentir! Alors pourquoi ce serait différent avec vous? Le monde est parfois si cruel envers des gens si humbles...

Tu es plutôt confortablement placée ici mais la douleur de votre blessure est de plus en plus forte. Tu as l'impression qu'on te déchiquete le ventre. Tu voudrais hurler de douleur mais l'épuisement t'en empêche. Tu parviens enfin à t'endormir quelques heures seulement avant que le jour ne commence à pointer le bout de son nez.

Cette nuit, tu rêves de choses atroces. En réalité, ton rêve est complètement basé sur ta journée et il te fait revivre chaque mauvais instant. Tu es rassurée de sentir une main douce et tiède se poser sur ton ventre et enlacer avec délicatesse tes doigts. Tu te décontractes et passes le reste de ta nuit de façon plus paisible. Posée sur ton arbre, tu dors à point fermé.

Cinq: T/p! Aïe! Arrête! Lâche ma main!!

Tu te réveilles dans un bond. Le soleil est déjà haut dans le ciel et les oiseaux chantent. Il fait chaud, beaucoup plus chaud que la veille, et le vent est brulant. Tu dévisages ton frère, essayant de comprendre ce qui se passe.

Cinq: Lâche moi! Tu me fais mal!!

Tu regardes alors ta main, tenant la sienne. Elle est en feu, littéralement en feu.

Toi: Oh purée de pomme de terre.

Tu retires celle-ci aussi vite que possible et vérifies l'état de celle de Cinq pendant que les flammes s'éteignent. Sans surprise, elle est pleine de cloques. Numéro Cinq grimace de douleur et toi aussi, mais tu essaies de le cacher du mieux que tu peux.

Toi, paniquée: Ok. Euh... T'inquiète pas, ça va aller. Il faut juste... euh...

Cinq, souffrant: Juste?

Toi: On n'a qu'à la mettre dans l'eau!

Tu sautes de votre perchoir et, comme une otarie pourrait le faire, tu t'étales par terre. Tu as si mal que tu ne peux même pas crier. Tu te retournes sur le dos quand tu vois Cinq, pris encore plus de douleur, perdre l'équilibre et tomber directement sur toi. Il s'affale, le dos en direction du sol, sur ta poitrine. Vous hurlez sous le choc. La souffrance est forte, vous avez mal à la main, au dos et maintenant ici.

Toi, dans un soupire de souffrance: Décale toi tout de suite.

Il se laisse tomber au sol.

Cinq, de même: Quelle idée d'être une fille aussi?

Five and Five •Partie 2/2• "Comment ça s'est fini"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant