Ses dernières semaines avaient été comme une semaine en enfer. Elle avait enchainé des journées de travail à rallonge, des entrainements intensifs, autant en tant qu'élève que prof au dojo, et s'obstinait à vouloir s'occuper de la maison en rentrant le soir. Atsumu avait été absent pendant une longue période pour ses matchs de volley et elle s'était mise en tête de rendre son retour au domicile familial parfais, ce qui fut le cas. Leurs retrouvailles, leur soirée à deux, leur confession. Tout avait été merveilleux. Jusqu'à sa chute dans les escaliers. Elle avait forcé, autant sur son mental que son corps, et les répercutions avait fini par pointer le bout de leur nez. Elle avait été transportée en urgence à l'hôpital et s'était retrouvée allongée sur un brancard, dans une salle blanche, une jambe surélevée et dans le plâtre. Atsumu assis à ses côtés attendait les derniers résultats d'analyses. Il avait eu envie de lui crier dessus à la minute ou le médecin lui avait annoncé le mot « surmenage » mais s'était rétractée au dernier moment. Elle avait fait ça pour lui aussi, quand il n'était pas là, c'était elle qui gérait tout à la maison. Il ne pouvait que l'en remercier. Il était nerveux. Il espérait sincèrement qu'elle ne s'était pas, par la même occasion, faite une commotion cérébrale.
Main dans la main, ils entendirent quelqu'un frapper à la porte et crispèrent instinctivement leur doigt en voyant le docteur entrer. Le professionnel de santé les fixa tour à tour avant de prendre la parole dans le plus grand des calmes. Annoncer des mauvaises nouvelles devait faire partie de son quotidien.
- Madame Miya, Monsieur Miya, je vais tout de suite vous rassurer, il n'y aucun risque de traumatisme ou de mort imminente.
Les deux amants se décrispèrent à l'annonce du médecin. Les dernières heures avaient été pour eux psychologiquement épuisante et le poids qui tomba de leur épaule donna l'impression immédiate de flotter.
- Mais.
- « Mais » ? Commença Hana inquiète.
- Comment ça « mais » ? Continua Atsumu, bien pire qu'elle.
- Mon devoir est de vous informer et de vous préparer. Toute vos analyses sont bonnes, vous êtes en parfaite santé. Cela aurait pu être bien plus dramatique.
Hana et Atsumu se lancèrent un regard discret sans réellement comprendre les paroles du médecin, qui avait l'air d'être en train de leur faire une sorte de remontrance médicale. Elle devait se reposer, manger correctement, avoir une bonne hygiène de vie. Elle n'avait jamais aimé qu'on lui dise quoi faire et encore moins qu'on la juge. En plus de ça, il ne leur avait toujours pas dit quel était le problème et son irritation grandissante, visible, suffit à convaincre Atsumu de ne parler sous aucun prétexte.
- Venez en au fait docteur, il s'agit de ma santé alors s'il vous plait ne tournez pas autour du pot.
- En réalité, il ne s'agit pas que de votre santé madame. Vous êtes enceinte de trois mois.
Le silence s'installa dans la petite chambre d'hôpital. Entre le médecin immobile, qui semblait attendre une réaction, Atsumu qui semblait ne pas comprendre le sens des paroles, et Hana qui avait perdu tout son souffle de vie en un mot, autant dire que la nouvelle avait eu l'effet d'une bombe. La jeune femme, cligna des yeux plusieurs fois. Elle n'avait pas été malade, ressentit aucune douleur particulière, n'avait pas spécialement d'envie et son humeur avait toujours été plus ou moins changeante depuis son adolescence, alors elle avait préféré ne pas s'y fier.
- Vous êtes en train de me dire que je vais devoir gérer un deuxième enfant à la maison ?
- Comment ça un deuxième enfant ? S'offusqua Atsumu.
- Toutes mes félicitations.
- Mais docteur ! J'ai une jambe cassée !
- Et pour cela que vous serez suivi attentivement. En attendant, je vais vous laisser discuter entre vous, et je repasserai vous voir en fin de journée.
Le médecin salua le couple et quitta la pièce pour les laisser, comme convenu, seuls. Ils restèrent silencieux un moment, se contentant de se fixer avec, pour la jeune femme, une pointe d'appréhension. Atsumu glissa un doigt sur l'annulaire de sa moitié, ou l'alliance de leur mariage se trouvait, et afficha une moue plus qu'enjoué.
- Non Atsumu.
- Je n'ai encore rien dit.
- Je ne l'appellerais ni Marin, ni Marine.
Comme simple réponse, il grimaça de déception. L'idée était pourtant bonne. Ils s'étaient rencontrés dans l'eau après tout.
FIN
VOUS LISEZ
Monstre Marin [Atsumu x OC]
Fiksi PenggemarIl se considérait comme une victime, elle aussi. Il avait un fort caractère, elle aussi. Il allait finir par tomber amoureux, elle aussi... Jamais il n'aurait cru tomber amoureux d'une fille, au mauvais caractère, capable de lui casser les deux ja...