Acrobate

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Mot tiré au hasard, 45 minutes d'écriture. Signalez moi si je fais des fautes d'orthographes :)

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« Tous les jours, que dis-je, tous les soirs, je venais dans l'espoir que tu me remarques. Tous les soirs à la représentation de dix-neuf heures, j'étais présent parmi les gens. Tu voltigeais dans les airs avec une grâce sans pareille et moi je n'étais qu'un simple spectateur. Ton costume à paillette te faisais briller de milles feux, comme une étoile. Une fois tu as croisé mon regard. Tu avais les yeux marrons, la couleur la plus banale et pourtant pour moi ces yeux étaient uniques. Ce n'étais qu'un court instant, peut-être une, deux secondes et pourtant j'ai eu le temps d'imaginer tout ce que j'aurais voulu te dire, te déclarer mes sentiments. Mais je n'étais qu'un inconnu parmi tant d'autre et toi tu étais une étoile. Cependant toutes les étoiles finissent par s'éteindre un jour ou l'autre et tu n'as pas été une exception à mon plus grand désarrois. Ton numéro a été remplacé par un cracheur de feu minable. Qu'avait-il de plus que toi ? Rien. Ils t'ont mis à la porte et oublié, toi qui faisait pourtant la tête d'affiche dans les rues. Tu as été jeté injustement, tout le monde ne sait même plus qui tu es. Seulement moi je sais qui tu es. Ou plutôt qui tu as été. Tu as été cet acrobate que la foule acclamais lorsque tu faisais du trapèze. Tu t'élançais dans le vide sans une once de peur, seul ou avec ta partenaire. Vous vous entendiez plutôt bien d'ailleurs. J'ai entendu dire que c'était en réalité ta compagne. Écrire ces mots me font me sentir plus insignifiant que je ne le suis déjà. « Ta compagne ». Tu étais marié, tu avais deux beaux enfants une fille et un garçon, plus âgé. Ils sont beaux. Normal puisque tu es leur père et que ta compagne est magnifique. Je ne sais pas si je suis heureux pour toi ou triste de voir que tu ne seras jamais à moi. Que tu ne m'auras jamais regardé plus trois secondes. Alors que je connais tout de toi. Ta petite fossette qui se creuse à droite lorsque tu souris, ton grain de beauté sous ton sourcil gauche et même la petite cicatrice que tu as sur la joue. Je te connais par cœur, je connais tes habitudes, tes petites manies. Celle de toujours lécher ton index avant de tourner la page de ton journal Le Times que tu reçois chaque matins sur ton pallier à neuf heure précise. Cette autre habitude que tu as de passer une main dans tes cheveux d'ébènes lorsque tu es anxieux. Mais toi tu ne sais rien de moi. Tu vis ta vie sans même savoir que j'existe alors que je ne pourrais me passer de toi. Je voues mon existence entière à t'admirer, ou que tu sois. Il m'est peut être arrivé plusieurs fois de rentrer chez toi afin de pouvoir m'imprégner de ton odeur. Cette odeur de pin mélangé à un peu de transpiration. Tu es comme une drogue je ne supporterais pas de te perdre. C'est pour cette raison que j'ai du faire le nécessaire. Ta femme n'étais pas une bonne épouse. Elle te trompait. Elle commérait à ton sujet. C'était une vraie vipère, et les vipères je les tranches en deux. Je ne veux pas te faire de mal simplement te protéger de toutes les choses qui te nuisent. Je suis ton admirateur secret. Celui qui te dépose tes fleurs préférée sur ton palier et qui te regarde les découvrir chaque matin avec étonnement. Tu ouvres la portes et baisse les yeux. Tu scrute à gauche et à droite dans l'espoir de voir la personne qui les mets devant ta porte tous les jours puis tu les ramasses. Seulement au début tu les mettais dans un vase et puis au fur et à mesure, par lassitude je suppose, tu les as mis directement à la poubelle. C'est pour cela que j'ai décidé de t'écrire cette lettre. Pour que tu vois à quel point tu comptes pour moi. Je pourrai te rendre tellement heureux. Je sais exactement ce que tu aimes et ce que tu détestes. Je prendrais soin de toi je te le promet parce que je t'aime. »

Tu relèves les yeux et ton regard a changé. Est-ce de la peur ? Mais non, tu ne dois pas avoir peur. Je suis ton âme sœur, je t'aime. Non, reviens ! Qu'est-ce que tu fais ? S'il te plaît tu es tout ce que j'ai ne me force pas à... Non pose ce couteau ! Bon, tu l'auras voulu. Tu seras avec moi pour toujours, sur l'étagère au dessus de ma cheminée, dans ton urne funéraire.

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Mon premier texte, je crois que je suis partie un peu loin sachant que le mot était acrobate.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant