Chapitre 5

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– Oh, ma fille qui me demande de l'aide, c'est une nouveauté. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu t'es enfin décidée à quitter ton mari et à revenir vivre à la maison avec tes deux enfants ?

La moutarde était montée au nez de Lucy, elle voyait rouge.

– Non mais JE RÊVE ! Je viens pour passer les fêtes de Noël, et le premier truc que tu me demandes c'est ça ! Tu sais, que je ne sais pas ce qui me retient de rentrer à la maison !

– Peut-être parce que les enfants nous voient tellement peu souvent, puisque tu refuses de venir nous voir, qu'ils t'en voudraient si vous ne veniez pas !

Elle fut choquée de ce qu'elle venait d'entendre.

– Je rêve ou tu es en train de me faire du chantage ?!

– Bien sûr que non, c'est juste une constatation !

Zen !!! Zen !! Zen ! Si je m'énerve il s'en fera une joie, je ne vais... Je ne vais pas lui donner ce plaisir-là !

– Je vois... ! Bon, j'aurais besoin qu'une voiture vienne nous chercher avec deux hommes ; l'un qui ramènera les enfants avec la voiture et l'autre qui reste avec moi.

Un silence de quelques secondes se fit comprendre, avant que le père ne reprit la parole. Lucy en conclut qu'il était en train de donner ses instructions au personnel.

Malgré le fait que son père lui en veuille pour beaucoup de choses, qu'il n'hésitait pas à lui dire clairement, quand il s'agissait de ses petits-enfants, il était prêt à tout sans rechigner.

– Il te faudra autre chose ? demanda-t-il de sa voix la plus calme.

– Non c'est bon, je te remercie. Cette dernière partie brûla intérieurement la gorge de Lucy. Depuis ce qui s'était passé, elle refusait catégoriquement de remercier son père de quelque manière que ce soit, mais là il s'agissait des enfants, c'était autre chose.

Malheureusement Jude l'avait compris, et ne put s'empêcher de lâcher un petit rire. Ce que Lucy entendit et qui la frustra encore, d'avoir fait cette demande.

Passons ! ce qui est fait est fait !

– Quand la voiture pourra-t-elle être là ?!

La réponse ne fut pas immédiate, Lucy en conclut que ça allait être long.

– En temps normal, vis-à-vis du lieu où vous vous trouvez il faudrait deux bonnes heures, mais avec cette neige peut-être plus... Honnêtement, compte deux heures trente minutes maximum, et tu auras ce que tu as demandé.

– Très bien !

– Les chambres des enfants sont déjà prêtes et la vôtre à ton conjoint et à toi aussi !

Aie... Comment lui dire ?

Si elle lui disait maintenant, il s'en ferait une telle joie, même s'il devait être au courant... Vu que lors de son anniversaire Nashi avait appelé ses grands-parents pour leur apprendre la bonne nouvelle. Pour Layla c'en était une de bonne nouvelle, enfin, que son mari accepterait le père de ses petits-enfants. Alors qu'en réalité ça n'avait pas été le cas, quand Jude apprit la nouvelle, il la considéra comme la plus mauvaise chose. D'abord parce qu'ils ne vivaient pas dans le même monde, ensuite parce qu'il ne voyait ses petits-enfants qu'une fois par an, et si c'était pour que les fêtes soient gâchées à cause de lui ça n'en valait pas la peine.

Ça, même sans que personne ne le lui dise, Lucy le savait pertinemment. Mais elle ne pouvait rien redire à cela, elle n'avait en rien le droit de lui faire de reproches. Même si Jude ne le montrait pas, ce n'était pas le genre de personne à exprimer ses sentiments, le départ de Lucy lui avait fait beaucoup de mal. Pour lui, sa fille était trop jeune... Trop jeune pour quitter la maison, trop jeune pour être en couple, trop jeune pour fonder une famille, trop jeune pour prendre, selon lui, ses décisions toute seule. Mais elle était quand même partie, et aujourd'hui elle disait que c'était la meilleure décision de sa vie.

A Sens UniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant