Chapitre 9

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Quelques jours avaient passés, quelques jours que Mikaela avait partagés avec Adriana, à la réserve, en ville, chez elle. Tout se passait bien, les filles s'entendaient parfaitement et avaient l'air d'avoir développé une certaine complicité. C'était quelque chose de très nouveau pour la brune qui ne connaissait que Neal et qui ne faisait d'ailleurs confiance qu'à lui. D'ailleurs, elle ne savait pas du tout comment son meilleur ami allait réagir à la nouvelle, lui qui avait l'air si réticent à ce qu'elle aille à la réserve quelques jours plus tôt. De ce qu'elle se souvenait il serait rentré dans un mois tout au plus.


- Tu veux faire quoi plus tard Mikaela ?

- J'aimerais bien devenir journaliste ou écrivaine et toi ?

- Je ne me suis jamais posé la question, je veux juste être utile à la réserve c'est tout


Adriana semblait faire passer la réserve avant son propre bonheur personnel et c'était quelque chose que la brune ne connaissait pas. Pour elle, comme son père lui avait appris, il fallait se faire passer en priorité sans pour autant dénigrer les autres. La brune partageait cet avis. Bien que penser aux autres personnes soit important, elle se disait que, si elle faisait quelque chose par rapport à d'autres personnes, au détriment de ce qu'elle voulait vraiment, alors elle finirait par détester ceux qui elle auront fait telle ou telle choisi. Mais elle n'avait pas eu envie de partager ça avec Adriana. Elle venait à peine de s'en faire une amie et elle ne voulait pas tout gâcher d'un coup en bafouant les principes les plus purs de l'amérindienne.


- Et s'il n'y avait pas la réserve, tu ferais quoi ?


La jeune femme aux cheveux de jais devait réfléchir pendant de longues minutes, comme si elle ne s'était jamais posée la moindre question sur ce qu'elle aimait personnellement.


- De ce que j'ai vu tu aimes bien dessiner non ?

- Oui c'est vrai mais... -avait balbutier Adriana en rougissant

- Il n'y a pas de mais ! Si c'est ce que tu aimes, autant t'y mettre à fond


Un froid s'était fait sentir dans la pièce et Mikaela avait immédiatement compris qu'elle n'aurait pas forcément du dire quelque chose comme ça. Adriana s'était relevée en disant à Mikaela qu'elle ne comprenait rien à la loyauté avant de partir sans laisser le temps à sa nouvelle amie le loisir de la rattraper. D'ailleurs, si elle l'avait fait, est-ce que ça aurait arrangé les choses ? Il ne restait plus que la brune dans sa chambre qui lui semblait bien triste à présent. Et cette étrange sensation qu'elle avait ressenti le premier jour où elle avait quitté la réserve lui était revenu une fois encore. D'ailleurs, à bien y réfléchir, elle apparaissait à chaque fois qu'Adriana n'était plus dans les parages.

La jeune femme avait laissé tomber l'idée de rattraper son amie, se disant qu'elle avait sans doute besoin d'espace. Elle la recontacterait d'elle-même. Ou du moins, c'était ce qu'espérait la brune. Mikaela s'était levée d'un bon en entendant la sonnette retentir dans la maison et, pensant que c'était Adriana, elle était descendue en trombe pour se retrouver finalement nez à nez avec le facteur qui lui donna un recommandé qu'elle devait signer avant d'ouvrir. La lettre provenait de l'Etat. Sans doute la réponse à sa demande d'âme soeur.

Ce qui était marqué sur le papier n'était pas bien réjouissant au final...


"Mademoiselle Mikaela West,

Nous avons bien reçu votre lettre nous faisant part de vos inquiétudes quant au manque d'information sur votre âme sœur. Nous n'avons toutefois fait aucune erreur. 

Ceci est extrêmement rare mais c'est quelque chose qui peut néanmoins arriver. Pour pouvoir en discuter de vive voix avec vous, nous vous prierons de bien vouloir vous rendre au poste de police le plus proche de chez vous.

Si nous n'avons pas de nouvelles de vous d'ici deux semaines nous serons dans l'obligation de venir vous chercher à votre domicile."


La jeune femme ne savait pas quoi faire. Elle n'arrivait même pas à réfléchir. De quoi voulaient-ils discuter ? Qu'est-ce qui était autant important et rare pour qu'ils veuillent une entrevue en face à face ?

Il y avait tellement de question sans réponse que la jeune femme avait fini par avoir mal à la tête et décida, finalement, d'aller s'allonger après avoir texter la nouvelle à son meilleur ami Neal qui devait rentrer dans quelques jours à peine.

La jeune fille décida néanmoins de laisser le courrier en évidence sur la table de la cuisine pour que sa mère puisse avoir le loisir de mettre son nez dedans quand elle serait rentrée. C'était ce qu'elle faisait le mieux de toute manière : se mêler de ce qui ne la regardait pas.

 C'était ce qu'elle faisait le mieux de toute manière : se mêler de ce qui ne la regardait pas

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Une lettre, un destin.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant