Une lettre, un destin.

Chapitre 2

Une semaine était passée après l'ouverture de la lettre et,après en avoir parlé à ma mère, j'avais décidé d'envoyer une lettre à l'État pour savoir pourquoi je n'avais pas d'âme sœur. Enfin, Sofia avait décidé d'envoyer une lettre. Je l'avais simplement écouter pour éviter une prise de tête inutile.

Bien que l'idée d'être bloqué avec quelqu'un que ne connais pas ne me plaît pas des masses, j'avoue être tout de même curieuse. Pourquoi il n'y avait aucun nom sur mon carton ? Est-ce que c'est normal ? Ou bien, est-ce que c'est même déjà arrivé ? 

Ma mère m'a fait beaucoup de reproches en apprenant que le carton était vierge. Elle m'a reproché le fait d'être asociale et introvertie. Ma mère appréciait Neal, bien sûr, mais elle ne supportait pas que ce soit mon seul ami. 

Dans sa jeunesse, elle était une personne dite populaire mais, malheureusement pour elle, je tiens de mon père. Et ce n'est pas ma faute si je suis comme ça. Elle devrait plutôt s'en prendre à la génétique. Depuis la mort de ce dernier, je me suis un peu plus renfermée. Après tout, avant ça, Sofia n'avait jamais été présente et, lui, étant militaire, n'était pas souvent à la maison. J'ai pris l'habitude de traîner chaque jour chez Neal jusqu'à ce quil ne tombe au combat et que ma mère devienne une horrible sangsue avec moi. Cette pensée me dégoûte. J'en ai marre ! Plus que marre ! Je rêve de partir loin d'ici, loin d'elle et de ses exigences à la con !

Anthony était un homme bienveillant et, malgré son absence physique il était toujours présent pour moi, sa petite étoile. Neal, m'a été d'une grande aide pendant cette épreuve, on partageait absolument tout ensemble. C'est la seule personne de mon entourage envers laquelle je ne me suis pas fermée. 

Allongée sur mon lit, journal en main, je me demande ce que je peux bien écrire étant donné la situation plutôt ironique si on prend en compte son aversion pour l'amour. La mine du stylo noir posé sur le papier vierge fini par bouger et les mots commencent à se succéder comme si je ne les commandaient pas. 

« Cher journal,

Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Même Neal une âme sœur ! Tu te rends compte ? Neal ! Il est plus asocial que moi... Et si ça nous séparait ? Si cette histoire creusait un fossé entre lui et moi ? Je te jure que je ne pourrais pas continuer sans lui, c'est impossible.

J'aurais préféré que ce soit moi son âme sœur, au moins j'aurais été sûre de jamais le perdre. Foutu état ! Tu vois, c'est toujours moi qui reste seule au final... Même s'il est encore présent pour l'instant, est-ce que je peux être sûre à 100% qu'il ne va pas finir par m'abandonner comme les autres ? Comme papa ?.."

Les larmes me montent aux yeux tant la situation me fait mal. Au fond de moi, je sait que jamais Neal ne me tournera le dos mais je ne sais pas comment sera son âme sœur et, peut-être que qu'elle serait jalouse et ne voudrait pas qu'il reste ami avec moi. Si c'est le cas, qui est-ce qu'il choisirait ? Son âme sœur ou sa meilleure amie ? En sachant qu'au fond, Neal est un grand romantique. Il aime les histoires d'amour, celles qui finissaient bien... Il est voué à avoir la plus belle histoire. Il le mérite amplement.

Roulant sur le lit pour me retrouver sur le dos, je ferme les yeux en soupirant. La lettre avait été envoyée il y avait maintenant trois jours et toujours aucune réponse. C'est peut-être mieux comme ça finalement, au moins je serais libre de faire ce que je veux même si, plus tard, je ne pourrais jamais être avec quelqu'un avec cette loi des âmes sœur. Je rigole à cette pensée. Qu'est-ce que ça peut faire au final ? Je suis bien mieux toute seule de toute manière !

Même si je m'habille de façon plutôt féminine, contrairement à ce que penses certains, je ne suis jamais sortie avec personne. Quand ils étaient plus jeunes, avant de savoir pour l'État,on s'étaient promis de se marier avec Neal. Mais bien sûr, on grandit, on se rend compte que le monde dans lequel on vit n'est pas celui où on peut faire ce que l'on veut. Alors on oublie certains rêves, certaines folies enfantines. On perd cette magie qu'on avait enfant et on la remplace par une aigreur insatiable.