Chapitre 14

0 0 0
                                    

ALARIC


Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent. Me huer à s'en décoller les poumons. C'est pas ça qui m'arrêtera. Je leur souri même, leur montrant que ça ne m'atteint pas leurs conneries. Et leurs putains d'affiches ! Qu'ils aillent se faire foutre.

Mon regard est froid. Je suis concentré. J'ai déjà mon protège dent dans la bouche. Mes gants s'entrechoquent une fois, deux fois, trois fois. Je regarde mon adversaire se pavaner, les bras levés.

Mes sourcils se froncent en remarquant qu'il ne boite plus. Est-ce que c'était une feinte ? Non. J'ai regardé le résumé de son combat de la veille. Il s'est salement blessé. C'est impossible que ce soit déjà guéri.


***


Les coups fusent. Les cris s'intensifient. J'essaye de le tenir à distance le plus possible. Le fatiguer. C'est ça mon but pour le moment. Mais il a l'air en transe, rien ne lui fait mal. Rien ne semble l'épuiser.

Mes coups le touchent plusieurs fois. Un crochet du droit, un direct, un autre. Il envoi un direct. Je sais qu'il va faire très mal vu la puissance qu'il a mis dans son coup. Je décide de l'absorber. J'accompagne son coup pour atténuer l'impact avant d'envoyer un uppercut qu'il esquive avec brio.

Je ne suis pas bloqué mais pourtant, mentalement, j'ai l'impression de l'être. Il ne semble pas faiblir. Il est enragé. Je dégouline de sueur, lui aussi d'ailleurs.

Absorbé dans mes pensées je remarque que trop tard qu'il m'a bloqué dans le coin. Je relève ma garde, essayant d'esquiver comme je peux mais il ne ralenti pas ses coups. A aucun moment. Il ne me laisse pas une seconde de répit.

Je fini par réussir à me dégager sans comprendre comment et attaque. Mais alors que j'envoi un direct, je ne remarque pas son poing. Un uppercut.





MIKAELA




Neal est absorbé, il hurle à chaque coup que Javier met à Bottinelli. Il n'a pas l'air bien. Il a l'air à bout. Son regard est moins confiant qu'en début de combat.

Je le voit s'effondrer sur le ring. Raide. L'arbitre s'approche et tape au sol, comptant à l'envers. Alaric fini par bouger et se redresse sur ses coudes. Il lui faut quelques secondes pour revenir à lui.

A peine debout il se prend un coup. Javier la envoyé avec une rage incroyable. Ma main se met automatiquement devant ma bouche devant la violence du coup. J'ai envie d'y mettre fin. J'ai l'impression qu'il va le tuer.

Alaric retombe et, cette fois, il ne se relève pas avant la fin du décompte. Il a perdu.

Tout le monde hurle de joie. Ils crient en cœur le nom de Javier, encore et encore. Je ne quitte pas Bottinelli des yeux. J'attends de voir s'il va se relever. Et c'est ce qu'il faut au bout de quelques minutes.

L'arbitre leur prend les poignets et lève le bras de Javier en signe de victoire. La joie explose littéralement dans la salle tandis qu'Alaric a la tête relevée mais la mâchoire contractée.

Il se dégage de la prise de l'arbitre avant de s'adosser contre les cordes et d'enlever son protège dent. Ce qui semble être son entraîneur vient lui donner de l'eau qu'il accepte avec plaisir.

Les rounds ont été plus violents les uns que les autres. Je n'aime pas ça. Ou du moins, pas le voir en vrai. Je trouve que c'est moins horrible à voir derrière mon écran.



- Je vais faire signer ça ! Je reviens ! Me crie Neal pour essayer de se faire entendre malgré le bruit.


Je me contente de hocher la tête comme simple réponse. Je savais qu'il allait faire ça. Le contraire m'aurait étonné. Je regarde autour de moi avant d'arrêter mon regard sur Bottinelli toujours sur le ring. On dirait qu'il s'imprègne de quelque chose. Mais je ne saurais pas dire de quoi.

C'est quand je fais un pas en avant que je sens qu'on me bouscule. Fort. Trop fort. Je tombe en avant et me tord la cheville au passage. Je grimace, tenant cette dernière dans ma main. Merde ! Le juron passe mes lèvres tandis que je regarde ma cheville.

Une voix forte, agressive me sort de mon état absent.


- EXCUSE-TOI TOUT DE SUITE CONNARD ! hurle Bottinelli qui est descendu du ring.

Quand je tourne la tête, il tient l'homme par le col et ne le quitte pas du regard. Je vois l'homme rigoler avant qu'il ne le plaque violemment contre le mur.
Un peu trop fort si j'en crois le bruit sourd que j'ai entendu malgré les cris incessants des fans de Javier.

Bottinelli n'a vraiment pas l'air de rire, il me fait presque peur. Je n'aime pas ceux qui lèvent la voix. Encore moins quand ils ont cette expression mauvaise sur le visage.

On dirait qu'il serait prêt à le tuer. Ma cheville me lance, me faisant grimacer plus d'une fois pendant que j'essaye de me redresser. Je dois faire quelque chose. Je ne sais pas de quoi il est capable et même pas pourquoi il prend ma défense mais, bien que je n'aime pas ça, je dois dire que j'apprécie le geste.

- TU AS TROIS SECONDES AVANT QUE JE NE T'ARRACHE LA TETE !

- Arrêtez ! C'est rien ! Je lui crie ça aussi fort que possible, d'une voix presque suppliante.

- UN


Malgré le fait que je n'aime pas ce genre de violence, mon regard semble captivé par la scène. Je n'arrive pas à détourner mes yeux. Je réussi à me relever tant bien que mal.


- DEUX


J'espère qu'il va s'excuser. Je regarde l'homme, hochant la tête. Comme pour lui dire de capituler. Je ne sais pas s'il serait capable de vraiment lui faire du mal mais... C'est un boxeur après tout. Et avec sa défaite...


- TR..


Je ferme rapidement les yeux, détournant mon visage. Je ne veux pas voir ça. Mais j'entends l'homme hurler à plein poumons.


- C'EST BON ! Je suis désolé ! Je suis désolé ! Lâchez moi !


Je soupire de soulagement. Mais je ne peux pas rester là une seconde de plus. Je me contente de partir. Je vais attendre Neal dehors.



ALARIC



Je vois rouge. Je ne supporte pas ce genre de connard. Je le lâche brutalement. Le poussant un peu avant de me retourner vers cette fille. Elle n'est plus là. Putain ! Ca lui aurait arraché la gueule de me remercier ?

Pourquoi je m'en suis mêlé déjà ? Ca me regarde pas ! Fais chier !


***


- Ecoute, je sais que ça comptait pour toi Ric mais tu sera prêt pour le prochain d'accord ?


Non, tu ne sais rien. Ta gueule. Ta gueule.


- TA GUEULE LOGAN !


Le silence se fait radicalement dans le vestiaire. Putain. Enfin du calme. J'en ai marre. Il ne me répond pas et se contente de quitter la pièce. Il sait très bien quand il doit répliquer et quand il doit la fermer. Je m'étais promis de réussir. Promis de gagner.

Il doit être tellement déçu... Pardon papa. Je ne suis pas à la hauteur.


 Je ne suis pas à la hauteur

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Une lettre, un destin.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant