Antide et Angela. Des sœurs jumelles comme les plus banales des sœurs jumelles, enfin à quelques mots près.
Antide et Angela s'adoraient et pourtant, ni l'une ni l'autre n'assumait sa sœur jumelle. Elles vivaient comme deux sœurs entre les murs de leur maison mais passé le seuil de leur porte, les deux filles jouaient les inconnues. Depuis leur entrée en 6e, Antide et Angela jouaient un rôle. Et aujourd'hui qu'elles arrivaient en terminale, les sœurs ne s'étaient jamais fait démasquées. Cette idée qu'avait eu Angela n'étant à la base qu'un essai, prit de l'ampleur et finit par être leur quotidien.
Il est vrai que les deux sœurs faisaient tout pour ne pas se ressembler. Elles avaient pourtant les mêmes traits de visage, la même corpulence et les mêmes formes rebondies l'une et l'autre. Elles jouaient donc sur leurs personnalités et leur visage.
Angela, la plus calme et la plus travailleuse. Des cheveux blonds, presque blancs, qui lui arrivaient au niveau de la poitrine et qu'elle laissait volontairement sous leur charme naturel, de belles boucles anglaises. Elle se laissait tenter par une touche de maquillage, afin de faire rougir ses joues, éclaircir ses beaux yeux noirs et amener à l'avant son sourire d'ange. Elle sentait toujours la vanille ou bien la fleur de cerisier, et son visage pourtant plus enfantin que celui de sa sœur, laissait paraître la fille timide et innocente qu'elle est.
De son côté, Antide gardait le traditionnel noir comme couleur fétiche, alors que sa sœur optait pour des couleurs pâles le plus souvent. Elle s'amusait avec ses tenues noircies au delà de la limite du raisonnable, ses cheveux longs jusqu'au dessus du bassin qu'elle avait teint en noirs, qu'elle s'amusait à lisser tout les matins et son maquillage sombre qui mettait en valeur ses magnifiques yeux bleus d'un clair hypnotisant. Les bijoux qu'elle portait étaient le plus souvent bien voyants, ses nombreux piercings aux oreilles et ses bagues toutes aussi belles les unes que les autres étaient mis en avant d'une manière ou d'une autre sur sa peau particulièrement pâle.
Leurs parents étant absents la plupart du temps, les filles prenaient un plaisir incomparable à se jouer d'elle-même. Elles ne se ressemblaient pas et ne voulaient pas se ressembler. Elles vivaient ainsi et comptaient vivre de cette manière encore bien longtemps.
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A & A
Romance"La métaphore du monde est finalement le fruit du démon, recueillit dans les mains de l'ange. C'est un mal et un bien. Une douleur et une aise. Un sourire et un pleur. Une goutte de sang puis un bonheur éternel, croit-on. Car l'un va toujours avec l...