Chapitre 6

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La pupille qui scintille devant la Terre qui s'embrase.

Encore un matin où la musique à fond dans la salle de bain me réveille. Antide, déjà levée, avant moi, j'avoue que cela me choque un peu mais bon. Je descends les escaliers suivie de près par Princesse. Mathéo est parti vers 22h hier soir, et Antide a dut rentré vers 3h donc cela me rassure intérieurement. Alors que je passe devant la porte de la salle de bain, celle-ci s'ouvre, laissant s'enfuir une fumée provenant de ce qu'Antide a entre les lèvres. Je tousse en la voyant.

-Ça va Angela, fume un coup tu verras que ça n'a pas que du mauvais !

Je la repousse gentiment en me dirigeant vers la cuisine. Ma mère, habillée de manière extremement soutenue, se tient debout dans la cuisine, un chiot dans les bras, une clope à la main.

-Tu te lèves seulement mon ange, regardes moi la gâterie que je me suis permise.

En effet, je suis moi-même choquée quand je vois l'horloge annoncer les 13h. En même temps que ma mère me raconte que son petit tour à la SPA l'a obligé à revenir avec une boule de poil, elle me tend une cigarette.

-Vous m'incitez toutes à fumer dans cette maison.

Je soupire et prends une boite de gâteaux que je vais aller manger sur la terrasse.

La vue panoramique sur le jardin me fait remonter des souvenirs. La petite cabane que Papa nous avait construite quand nous étions petite et qu'a fini à finis brulée par une cigarette mal éteinte. Le parterre de fleurs de Maman, qu'elle a laissé en total abandon. À quel point nos parents étaient modèles... Et à quel point suis-je modèle moi ?

Malgré la soirée que j'ai passé avec Mathéo hier, je ne me sens plus pareille. Ce n'étais pas comme je le pensais. C'était spécial, pas bon, pas mauvais. Ce qui était mauvais c'est la manière dont il est parti si vite lorsque tout fut fini.


***


Je ne sais pas ce qui a pus mettre Angela de si mauvaise humeur. Elle est restée dans sa chambre toute l'après midi. En plus, elle s'est levée après midi, ce qui n'est pas habituel du tout.

Même si tout laissait à désirer qu'Angela avait ses jours avec et ses jours sans, je sentais la frustration qu'elle dégageait.

De mon côté, je crois que je vais arrêter le lycée. Ma mère n'en dira rien. Je n'aurai jamais voulu être déscolarisée comme les cas qu'on voit à la télé.

Le soleil se couche dehors,  les nuages semblent arriver du Nord. Un large pull noir, un maquillage dégoulinant des traces laissées par mes larmes, quelques nouvelles traces rouges sang sur le bras. Ma haine intérieure se venge contre l'amour que j'éprouve en ce moment. Ma voix qui tremble quand tout monte en pression, quand le sang coule. Sous les 19h qui sonnent, je fume une énième cigarette, le regard vide et pourtant, plein d'émotions que je ne sais même pas décrire. Mixtape dans la tête, j'invente des paroles que j'oublierai d'ici deux minutes.

Ma sœur arrive derrière moi, enroule ses bras autour de mon cou puis, d'un geste délicat, vient imbiber ses poumons de fumée en approchant ses lèvres de la cigarette. Moi qui voulait arrêter, maintenant qu'on est deux à fumer, je n'y arriverai pas.

-Crois pas, j'avais déjà fumé.

Elle s'assoie à côté de moi pendant que je la lui passe.

A & AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant