- Chapitre III -

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彡 Jake 彡

Cela fait maintenant plusieurs heures que nous avons émergés de notre sommeil. Nous avons tous fait le tour de cette maison, y compris Sunoo après un peu de repos. Il ne nous reste plus que la pièce derrière la porte qui nous intriguait, Jungwon et moi, il y a de cela quelques heures.

Nous nous tenons tous les sept dans l'espèce de petit salon du deuxième étage qui se trouve en face de ma chambre, et je sens bien que tout le monde hésite à s'avancer dans le couloir afin d'aller ouvrir cette porte. Pourtant, l'étrange sensation qui émanait de cet endroit s'est dissipée.

Alors que je m'apprête à m'avancer dans la direction de cette pièce, Sunghoon me devance et se plante devant elle. Il reste immobile le temps de quelques secondes, puis pose d'un mouvement décidé sa main sur la poignée avant d'ouvrir finalement la porte qui proteste en grinçant. Nous nous rapprochons tous de lui et je constate qu'elle donne sur des escaliers.

Un à un, sans plus aucune once de doute, nous montons les marches. Une fois en haut, un immense grenier rempli de tout un tas de choses s'offre à nous.

Chacun explore le lieu de son côté, découvrant les affaires stockées ici. Des poupées, des peluches, des chaises, des livres, des jouets pour enfants, et j'en passe... La diversité d'affaires présentes dans ce grenier est impressionnante.

Je cherche, sans vraiment savoir pourquoi, ce qui aurait pu déclencher l'étrange sensation de tout à l'heure, mais rien ne retient mon attention. Tout est parfaitement normal.

De ce que j'observe les autres non plus ne remarquent rien et font simplement le tour de la pièce.

彡 Jungwon 彡

Nous descendons les escaliers. Nous avons fini d'inspecter la dernière pièce de cette maison. Sunoo a ramené un ours en peluche de cet endroit. C'est le seul qui a prit quelque chose.

Plus nous descendons les marches, plus une odeur de nourriture emplit l'air. En arrivant dans le salon, il est maintenant clair que cette odeur vient de la salle à manger et quand nous entrons, tous les sept, dans cette dernière, nous découvrons la table dressée et couverte d'assiettes remplies de nourriture.

La vues de ces plats me fait prendre conscience que mon estomac est vide et qu'il crie famine alors je m'avance sans me poser de questions vers une place et m'y installe. Il n'y a personne d'autre dans cet endroit donc tout cela est forcément pour nous.

Les autres me regardent faire sans bouger.

- Comment tu sais quelle place prendre ?

Cette soudaine question de Sunghoon me fait réaliser que chaque assiette comporte un plat différent. Je ne sais trop quoi répondre...

- Je suis simplement allé vers celle qui m'attirait instinctivement. Je n'ai pas réfléchi.

Ils acquiescent et s'installent en imitant ma façon de faire puis nous commençons à manger dans le seul bruit de l'entrechoquement de nos couverts.

Pour ma part, mon plat se compose d'une viande saignante, que je suppose être un steak, ainsi qu'une portion de riz.

Après le dîner, Sunghoon et Sunoo prennent eux-mêmes l'initiative de faire la vaisselle pendant que nous autres errons dans la bâtisse.

J'observe pendant tout un moment les différents livres présents dans la bibliothèque du salon puis décide de monter dans ma chambre.

Une fois la porte de cette dernière refermée derrière moi ma vision se trouble et la fatigue s'empare de mon corps. Alors, sans prendre le temps de me changer, je me couche sur mon lit et ne prends pas non plus le temps de me glisser sous la couette avant que le sommeil ne m'emporte.

+*゚+ *゚+ *゚+

Le piquotement du soleil sur ma peau me réveille. Quand j'entrouve les yeux je remarque qu'hier je n'ai pas eu la force de fermer les volets d'où l'affluence de lumière. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais les oiseaux chantent déjà à pleins poumons dehors.

Dehors.... L'extérieur... Nous n'avons pas encore exploré cet endroit.

Suite à ces quelques réflexions, j'entreprends de me lever mais une vive douleur me traverse la boîte crânienne, ce qui me stoppe dans mon élan. Je prend ma tête entre mes mains en espérant que cela change quelque chose, ce qui n'est pas le cas : j'ai l'impression que quelqu'un me fracasse l'intérieur du crâne avec une massue.

Je passe quelques minutes dans cette position puis fait une autre tentative qui se trouve être concluante malgré la douleur toujours présente. Ce n'est qu'une fois debout que je remarque sur ma table de chevet un verre d'eau, avec à ses côtés un médicament. J'avale le comprimé mécaniquement et descend en direction de la cuisine puisqu'il s'avère que j'ai faim.

Sur le court trajet je croise Sunghoon, affalé sur le canapé. Son visage est ravagé par la fatigue. Il y a aussi Jay qui est debout devant la porte d'entrée et qui semble perdu dans ses pensées.

Je n'y prête pas vraiment attention et continue mon chemin jusqu'à la cuisine où je retrouve les autres qui finissent de manger : je suis encore le dernier levé.

Je m'attable avec eux et mange dans le silence.

Avant la fin de mon repas je remarque que mes maux de tête ont disparu.

彡 Heeseung 彡

Assis à la table de la cuisine j'observe Jay : il se tient devant la porte d'entrée de la bâtisse depuis au moins vingt bonnes minutes.

Distrait, je ne me rends même pas compte que je viens de lâcher la cuillère qui se tenait dans ma main droite, et seul le bruit du choc contre le sol me sort de mes pensées. Je me penche automatiquement pour la ramasser et en me relevant je remarque que Jay n'est plus là, laissant derrière lui la porte claquer dans un bruit sourd.

Presque aussitôt après, je me lève de ma chaise et dépose mes couverts sales dans l'évier pour ainsi suivre ses pas.

À l'extérieur, le soleil m'éblouit. J'ai besoin de quelques minutes avant de pouvoir me remettre en marche avec une vision plus nette.

Quand cela va un peu mieux, je commence par prendre connaissance de ce nouveau décor. Je me trouve actuellement sur le perron de la demeure et, devant moi, trois marches se présentent donnant sur la cour enherbée qui est entourée par un muret de pierre. Il y a aussi quelques fleurs par-ci par-là dont le soleil fait ressortir les vives couleurs. Cet espace est fermé par un portail en bois dont la porte est ouverte.

Jay est déjà passé par là.

Je fixe l'horizon qui se trouve être uniquement composé de tons jaunes et verts. Parmi ces teintes se distingue un point noir en mouvement. C'est lui.

Je passe à mon tour le portail et à peine est-ce fait que la vue du paysage que j'observais depuis le perron se concrétise : des champs à perte de vue. Je remarque également que le point noir mouvant est désormais immobile.

Alors sans perdre une seconde, mais aussi sans bien comprendre pourquoi, je m'élance en courant vers Jay, tout en ignorant les plantes que je piétine ainsi que l'air qui me fouette le visage.

Après plusieurs minutes de course effrénée, j'arrive enfin à sa hauteur. Je suis essoufflé et mon coeur cogne douloureusement dans ma poitrine suite à cet effort physique soudain.

Malgré l'importante distance que nous avons parcourue, le paysage est toujours le même. Pourtant Jay n'a pas l'air d'avoir envie de s'aventurer plus loin, même si son regard planté sur l'horizon me donne l'impression inverse.

Alors pourquoi s'est-il arrêté à cet endroit précis ?

Pour essayer de comprendre je regarde dans la même direction que lui, cependant, tout ce que je vois ce sont des plantes qui ondulent sous la légère brise.

Sans que je ne m'y attende, il tend sa main devant lui et elle heurte quelque chose. Ce choc laisse entendre un léger crépitement puis l'horizon se trouble le temps d'à peine une demi-seconde.

C'est alors que je comprends : de toute évidence il voudrait aller plus loin mais cette nature qui nous fait face est seulement factice, ce ne sont que des écrans. Une illusion parfaite.

Date de publication : 9 octobre 2021.

I-Lᴀɴᴅ [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant