彡 Sunoo 彡
La tête de l'ours en peluche s'immobilise finalement sur le sol à l'autre bout de la pièce après l'avoir traversé à grande vitesse et avoir rencontré le mur me faisant face.
Je viens tout juste de l'arracher.
Enfin je ? Ce n'est pas moi. Ce n'est pas possible.... Pourquoi j'aurais fait ça ? Je tiens à lui. Je n'irais jamais détruire ce que je chéris surtout si c'est la seule chose qui me fait éprouver ce sentiment en ce moment. Ce n'est pas moi n'est-ce pas ?
Pourtant ce sont bien mes mains qui viennent de déchirer sans ménagement les coutures de la peluche pour la énième fois depuis trois jours.
En réalisant ça, l'appréhension d'empirer son état contre mon gré me fait précipitamment lâcher l'autre partie du corps que je tenais encore. Mes mains sont désormais tremblantes, secouées par des mouvements incontrôlables.
Avalant avec difficulté ma salive, je me risque à regarder mon oeuvre de désolation ne réalisant pas encore pleinement ce que je viens de faire. Mes yeux se figent immédiatement à la seconde où ils tombent sur la mousse sortant du corps décapité de l'ours.
- Vas-y continue. Tu fais du bon boulot.
À l'entente de ces deux petites phrases, je sens mon coeur s'arrêter. Deux simples phrases, susurrées à mon oreille par une voix que je ne connais que trop bien, une présence qui me suit en quasi permanence.
C'est encore lui.
Je n'ai jamais réussi à comprendre ce qu'il me racontait auparavant, mais aujourd'hui c'est différent. Ses mots résonnent encore très clairement dans ma boîte crânienne et mon coeur entame une course désespérée qui ne le fait qu'accélérer.
J'ai peur.
- Il faudrait penser à passer à tes petits camarades maintenant.
Il me terrifie.
Mais lui ça l'amuse : sans même le voir j'entends son sourire dans ses paroles.
- Ça serait le bon moment pour commencer, tu ne crois pas ?
Je ne sais pas quoi faire face à cette situation. Je suis totalement déboussolé, totalement effrayé. La peur dans son état le plus pur coule dans le moindre de mes vaisseaux sanguins. Je la sens me brûler de l'intérieur, me tordre les entrailles, me bloquer la gorge, tel le poison aux allures mortelles qu'elle est. Ma peur est si intense qu'elle rend le moment irréel : c'est tellement fort et soudain que je ne sais pas si c'est vraiment en train de m'arriver. Cela me semble inconcevable, tout droit sorti du plus affreux de mes cauchemars.
Je ne sais même pas ce qui me provoque une telle déferlante de cette émotion tétanisante. Depuis mon premier jour dans cette maison j'entends cette voix de manière assez régulière et après plusieurs semaines à vivre avec cette présence pesante, j'avais enfin réussi à plus ou moins m'y habituer. Mais aujourd'hui le fait de comprendre ses dires chamboule tous les efforts que j'avais fait jusqu'à présent pour m'adapter.
Un son court mais horriblement laid provenant du piano du salon arrive jusqu'à ma chambre, ajoutant une touche d'angoisse à mon être déjà bien secoué.
Je commence à avoir du mal à respirer.
- Le petit là... Jungwon, il n'a pas montré de signes de vie depuis ce matin.
Sa voix est plus proche de mes oreilles que précédemment. Alors que je ne pensais pas cela possible, mon cœur accélère encore plus, atteignant une allure bien trop insupportable pour moi.
VOUS LISEZ
I-Lᴀɴᴅ [EN PAUSE]
Fanfiction-ˋˏ ❈ ˎˊ- Sept garçons se réveillent un jour, enfermés dans un endroit qui leur est inconnu. N'ayant pratiquement aucun souvenir précédant leur sommeil, ils investissent les lieux et poursuivent leur vie. Mais depuis qu'ils sont ici des choses étran...