- Chapitre VIII -

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彡 Jungwon 彡

Lorsque j'ouvre doucement les yeux de nouveau, c'est dans mon lit que je me réveille, et d'après les quelques rayons de soleil qui réussissent à filtrer au travers de mes volets et mes rideaux, le jour s'est déjà levé.

Je me relève avec précaution en position assise à cause de l'incident de la veille, mais cela semble inutile puisqu'aucune douleur ne fait son apparition dans ma boîte crânienne. Afin d'éviter que ce ne soit le cas dans quelques heures, je m'empresse d'avaler le comprimé et le verre d'eau que je trouve comme d'habitude posés sur ma table de chevet. Aujourd'hui cependant, il semblerait qu'un autre médicament soit nécessaire puisque je découvre une deuxième pillule sur le meuble. Je ne me fais donc pas prier et l'avale d'une traite.

En sortant dans le couloir, je remarque que la porte de la pièce d'en face, qui n'est autre que la chambre de Jake, est ouverte. Par curiosité, je regarde furtivement s'il est à l'intérieur, mais ce n'est pas le cas. Il a sûrement dû dormir dehors étant donné la douceur des nuits en cette saison.

Quand j'arrive dans le salon je n'y trouve pas âme qui vive et les volets sont d'ailleurs tous fermés, c'est pourquoi j'entreprends de les ouvrir. On dirait que, pour une fois, je suis le premier réveillé dans cette maison.

Je vais ensuite dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner, néanmoins, mon attention est très rapidement déviée de mon objectif initial pour s'orienter vers la pièce adjacente. Les événements d'hier soir me reviennent en tête et j'hésite à aller voir la salle à manger. Il est vrai que je n'ai pas bien compris ce qu'il s'est passé ni comment je me suis retrouvé dans mon lit ce matin. Serait-ce eux ? L'envie d'aller voir la pièce me ronge, comme si ce lieu pouvait me donner des réponses, cependant, j'ai du mal à ignorer cette petite voix qui me rappelle que je suis constamment épié.

Je croque une nouvelle fois dans la prune que j'ai commencé il y a quelques minutes et prends ma décision : j'ai tout de même besoin de comprendre.

Mine de rien, je m'approche de l'ouverture qui mène à la salle à manger. Une fois devant celle-ci, je scrute la pièce et découvre avec un certain trouble que rien ne laisse penser qu'il s'est passé quoi que ce soit dans cet endroit : la nappe est toujours aussi proprement blanche, les affaires de Ni-ki ne sont plus là, et enfin, il y a le bon nombre de chaises qui sont d'ailleurs toutes en bon état. Tout cela me fait douter des évènements et de ma mémoire. Est-ce réellement arrivé ? Aurais-je rêvé ?

Une présence dans mon dos me sort de mes pensées et je me retourne en sursaut.

Ce n'est autre que Ni-ki.

Directement mon regard se pose sur son pouce droit, celui qui saignait hier soir. J'y découvre une croûte marquant la présence d'une blessure, ce qui fait immédiatement disparaître mes doutes : tout était bien réel.

Je m'attarde légèrement sur les mains du maknae et remarque que sa peau n'est pas aussi lisse qu'elle le devrait. Effectivement, elle est parsemée d'égratignures plus ou moins vieilles d'après leur cicatrisation.

Je ne croyais pas le plus jeune d'entre nous aussi maladroit.

彡 Ni-Ki 彡

Je fixe Jungwon hyung et ce dernier semble le remarquer puisqu'il vient rapidement ancrer ses yeux dans les miens faisant ainsi rencontrer nos pupilles. Cette action anodine déclenche un léger frisson qui remonte ma colonne vertébrale, et puis tout d'un coup, la scène d'hier me revient à l'esprit.

Je revois mon aîné changer soudainement d'attitude sans aucune raison, sa respiration s'accélérant et devenant plus bruyante au fil des minutes. Je me souviens l'avoir vu, d'un geste maladroit, mettre sa tête entre ses mains avant d'exploser l'une des chaises au sol avec une puissance effarante. Je me remémore parfaitement la façon dont il s'est arrêté net ainsi que le passage où sa tête à lourdement, et sans aucune délicatesse, heurté la table. À ce moment là, je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait que je me suis, moi aussi, vu approcher dangereusement le mobilier tandis qu'un profond sommeil me gagnait. Je n'ai, d'ailleurs, même pas eu le temps de sentir l'impact, que je dormais déjà.

I-Lᴀɴᴅ [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant