Prologue

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La porte s'ouvrit, laissant place à une pièce bien trop connue. Une chambre. La chambre de son père. La chambre de Noah Stilinski. La main, tremblante, lâchant finalement la poignée de la porte. Stiles parcourut du regard la chambre de son père et avança jusqu'au lit. Il ne pouvait pas le faire. Il ne pouvait pas rester ici. Alors qu'il allait faire demi tour, sortir de la pièce, ses yeux s'accrochèrent à une lettre, laissée sur le bureau. Une lettre, avec son nom dessus. Le jeune homme reconnut sans grand mal l'écriture de son père et s'approcha sans s'en rendre compte. Regardant un long moment la lettre, Stiles finit par la prendre dans ses mains et l'ouvrit.

" Stiles,

Si tu te retrouves avec cette lettre dans les mains, cela ne peut signifier que deux choses. Soit -et je l'espère de tout mon cœur- tu as atteint ta majorité et je t'ai remis cette lettre le jour de ton anniversaire, soit je ne suis plus de ce monde. S'il se trouve que la deuxième situation est celle dans laquelle tu te trouves, lis bien ceci : ce n'est pas de ta faute. Quoi que tu puisses te dire pour affirmer le contraire, ce n'est pas le cas. Je te connais Stiles, ne te blâme pas pour cela. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Ne te renferme pas, continue de vivre ta vie, après tout, elle n'attend que toi.

La raison pour laquelle tu te retrouves en possession de cette lettre n'est pas anodine et j'espère de tout cœur que tu ne me détestera pas pour t'avoir caché cela. Il faut que tu saches que je t'ai toujours aimé et que c'est toujours le cas, où que je sois. Tu es mon fils. Tu l'as toujours été et tu le seras toujours.
La chose que je vais t'avouer n'est pas simple à dire, car je sais à quel point cela pourrait changer notre relation, la façon dont tu me regardes. Et cela me fait atrocement peur. Mais je suis conscient que je n'ai pas le droit de te cacher une telle chose. Que ce n'est pas à moi de décider à ta place.

Je ne suis pas ton père biologique.

Lorsque j'ai rencontré ta mère pour la première fois, nous ne savions pas encore qu'elle était enceinte. Tu peux imaginer à quel point cette nouvelle nous a surpris, nous ne nous connaissions que depuis quelques mois quand nous l'avons appris. Cependant, étrangement aussi, cette nouvelle à été la chose qui nous a le plus rapproché. Tu ne peux imaginer à quel point nous étions heureux, et un peu effrayés il faut l'avouer, de savoir que tu allais bientôt faire partie à part entière de notre vie.

Peu avant ta naissance, ta mère et moi nous étions mis d'accord pour contacter ton père biologique. Il avait laissé un numéro de téléphone à Claudia, nous l'avons donc appelé. Cependant, les choses ne se sont pas passées comme nous l'aurions voulu, tu t'en doutes.

Ce n'était pas ton père que nous avons eu au téléphone mais son père, ton grand-père donc. Celui-ci n'avait pas eu l'air d'apprécier la nouvelle, loin de là. Il nous a bien fait comprendre de ne pas les recontacter. Jeunes et quelque peu naïfs que nous étions, nous l'avons écouté. Je me rends compte aujourd'hui que c'était peut être une erreur. Peut-être aurions nous dû insister ? Je ne sais pas. Ces questions ne changeront de toute façon rien, nous n'avons rien dit, nous n'avons plus rappeler après.

Maintenant, je ne peux que supposer, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que ton père biologique ne sait rien à propos de ton existence. J'ai pensé, plusieurs fois, à l'appeler, mais je n'en ai jamais eu le courage. Aussi égoïste que cela soit, je ne voulais pas que l'on me prive de toi et puis, après la mort de ta mère, il était simplement hors de question de détruire une fois de plus, un des piliers de ta vie.

Je suis conscient qu'une telle révélation peut susciter bien différentes émotions et je ne sais pas quelle sera la tienne au moment où j'écris cette lettre. Cependant, j'ose espérer qu'un jour, tu trouveras le courage, la force, de me pardonner, de t'avoir cacher tout cela. De t'avoir enlevé une partie de ta vie que tu méritais de connaître, d'avoir usurper le rôle qui revenait à un autre.
Curieux que tu es, je sais que tu vas vouloir faire des recherches sur ton père biologique, je vais donc essayer de te faciliter la tâche en te donnant son nom : Dean Winchester. C'est malheureusement la seule information que j'ai, le numéro de téléphone que nous avions n'est plus attribué à qui que ce soit.

Même si je ne suis pas ton vrai père, sache que je t'ai aimé comme tel. Tu as toujours été mon fils et tu le seras toujours.
                                                          
Ton père, Noah."

Stiles lisait et relisait cette phrase, en boucle. Je ne suis pas ton père biologique. Comment avait-il pu lui cacher quelque chose comme ça ? Comment avait-il pu ne pas lui dire qu'il n'était pas son père. Il lui avait caché ça toute sa vie. Je ne suis pas ton père biologique. Ce n'était pas une information que l'on écrivait dans une lettre. Stiles n'arrivait plus à penser clairement. En entrant dans cette chambre, il avait été loin de se douter de cette situation. Je ne suis pas ton père biologique. Comment pouvait-on faire ça à un enfant ? Comment avait-il pu lui annoncer ça dans une lettre. Il était mort. Je ne suis pas ton père biologique. Il était mort et c'était à Stiles de se débrouiller, trouver un sens à toute cette histoire. Il voulait juste qu'on le laisse tranquille. Qu'on le laisse souffler, respirer. Il ne voulait pas qu'on lui annonce que son père n'était pas son père et que son réel père n'avait strictement aucune idée de son existence. Il ne le voulait pas. Je ne suis pas ton père biologique. Serrant la lettre dans ses mains, Stiles sortit finalement de la pièce, pas sûr d'y retourner de sitôt.

Je ne suis pas ton père biologique.

AN UNEXPECTED NEWS • ˢᵗⁱˡᵉˢ ʷⁱⁿᶜʰᵉˢᵗᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant