L'appel mysterieux

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Sarah

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Cette matinée était horriblement longue et ennuyeuse. Certes, j'avais réussi à récupérer ma place au sein de ma brigade, mais j'allais désormais être sous les ordres d'un misogyne sexiste qui ne raterait pas une occasion pour me rabaisser. Je voyais déjà le tableau d'ici : des remarques sexistes d'un côté, des regards remplis de sous entendu de l'autre. Ça n'allait pas être une partie de plaisir. Je le sentais. Mais bon, à quoi bon se plaindre de toute façon. Aller voir le chef Peterson pour lui dire mon point de vue alors qu'il adulait McNealy pour son professionnalisme sans faille n'aurait pas été judicieux. Loin de là. Il fallait que je prenne sur moi. Je ne devais pas céder à cette irrésistible envie de dire le fond de ma pensée. Je savais pertinemment que si je le faisais, tous mes efforts pour en arriver là seraient détruits. J'allais me battre et montrer à tout le monde que je méritais de nouveau ma place de meneuse de brigade inégalée. Mais en attendant, c'était une sorte de retour à la case départ pour moi. J'étais de nouveau assise à mon bureau, le même que je venais juste de vider. Et je m'ennuyais à mourir. Je n'avais rien à faire et j'attendais patiemment que quelqu'un aie besoin de moi. J'avais beau être revenue au sein de la brigade, d'après McNealy nous n'avions pas d'interventions de prévue dans les jours qui viennent. Il n'y avait ni rapport, ni enquête également. Et cet imbécile n'avait rien trouvé de mieux que de m'assigner à ce bureau aujourd'hui, même si nous n'avions aucune mission. Alors il fallait que je trouve de quoi m'occuper en attendant. Mais rien ne me venait et je m'ennuyais comme un rat mort. Je jouais alors distraitement avec un stylo pour faire passer le temps.

Je commençais sérieusement à en avoir marre. Cela faisait un moment que je restais sur cette chaise plus que inconfortable à ne rien faire. Je commençais à avoir le corps tout ankylosé à force de ne pas bouger. Je me levai et je me dirigeai vers le labo de Nico. Peut-être que je pouvais être utile là-bas ? Sinon je passerai le temps à regarder ce qu'il faisait, ça m'occuperait comme ça. Alors que je quittais ma chaise, mon téléphone se mit à sonner. J'avais oublié que je l'avais laissé dessus. Je le croyais dans ma poche. Je revins devant et je le pris. Lorsque je décrochai, la voix me parut familière.

- Sarah ? Entendis-je au bout de la ligne.

Je reconnus la voix de la secrétaire de Peterson. Qu'est-ce qu'elle me voulait encore celle-là ?

- C'est moi. Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai un appel te concernant. Tu peux venir tout de suite s'il te plaît ? Me demanda la petite voix fluette de la secrétaire.

Je n'eus pas le temps de protester que j'entendis le bip sonore indiquant la fin de la transmission. Je soupirai. Si je comprenais bien, je n'avais pas vraiment le choix. Je me dépêchai de rejoindre le bureau de la secrétaire. Une fois devant, la jeune rousse me tendit le combiné. Je le pris, intriguée, et le porta à mon oreille. En fond sonore, des gens se mettaient à parler, des sirènes à hurler au loin et aussi des gens à s'exclamer de partout. On se croirait sur une scène de crime ou bien post-apocalyptique. Je fronçai les sourcils en entendant ça. Qui pouvait bien m'appeler de cet endroit étrange ? Je questionnai la secrétaire des yeux, mais elle haussa les épaules en signe d'incompréhension.

- Allo, répondis-je encore plus intriguée. Qui est à l'appareil ?

- Bonjour madame, ici le docteur Andrew McFinn du Rotunda Hospital de Dublin. J'ai demandé à parler à l'agent Sarah Fri ... Fran ... mince. L'agent Sarah Frograson. Je crois que c'est cela. Est-ce bien vous ?

Irritée par l'écorchement vulgaire de mon nom de famille, je ne pris même pas le temps d'être polie ni de chercher à savoir pourquoi l'hôpital voulait me parler.

Le prix de la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant