Un nouveau départ

6 1 0
                                    

Sarah

~

Ça y est, j'avais pris ma décision. Je devais réintégrer ma brigade. Je voulais retourner sur le terrain et retrouver mon ancienne vie, mon ancienne équipe, mes anciennes marques, tout ce qui faisait ma vie avant cette sombre période. Rien ne pouvait me faire revenir en arrière. J'étais déterminée à retrouver tout cela. Je me levai précipitamment. Ma chaise manqua de tomber au sol. Je la rattrapai de justesse. Je me retournai face à mon bureau et pris les dossiers. Ensuite, j'allai reposer l'énorme pile de papiers dans les mains de la brune. La jeune secrétaire regarda longuement le paquet que je viens de lui remettre. Debout devant son amie, elle examina quelques secondes les papiers que je venais de lui donner. Prenant conscience de mon acte, elle releva ensuite ses yeux marrons foncés sur moi et me dévisagea. Elle était prête à me dire quelque chose, mais je l'en empêchai.

- Je suis désolée, mais tu vas devoir trouver quelqu'un d'autre pour classer ces putains de dossiers, je lui dis sèchement. J'en ai marre de faire le sale boulot des autres.

- Mais... Il s'agit d'une demande de Peterson lui-même, bredouilla-t-elle.

- Il trouvera un autre larbin pour faire le sale boulot.

Elle me lança un regard outré. Avant qu'elle ne dise un mot, je lui tournai le dos. Je ne lui donnai aucune autre explication et la laissai. Alors que je m'éloignai, je sentis son regard interrogateur dans mon dos. Mais je l'ignorai. Elle pouvait me fixer tant qu'elle voulait, je n'étais pas prête à changer d'avis. Un sentiment de légèreté s'emparait de moi, me faisant retrouver des sensations que je pensais avoir perdues à jamais. Le sourire aux lèvres, je me rendis rapidement au bureau de mon chef, laissant la secrétaire perplexe. Avec les années, je connaissais le chemin par cœur. J'arrivai donc au bureau de Peterson assez rapidement. Une jeune femme rousse était derrière son bureau. La secrétaire attitrée de mon chef me regarda longuement. Je lui demandai ensuite si Peterson était occupé.

- Le patron n'est pas dans la pièce, me répondit-elle. À vrai dire, il n'est pas encore arrivé, mais il ne saurait tarder. Vous pouvez tout de même entrer si vous le désirez. Il devrait arriver dans quelques minutes. Il va vous recevoir dans quelques instants.

Je la remerciai d'un mouvement de tête. Je ne pris pas la peine de toquer, vu qu'il n'y a personne. J'entrai ensuite dans le bureau. La pièce dans laquelle je mis les pieds était plutôt spacieuse. Le sol était recouvert d'une jolie moquette vert émeraude plutôt épaisse, ce qui faisait que je ne m'entendais même pas marcher. J'avais même l'impression de marcher sur un petit nuage. Le bureau était contre un des murs. Il était fait d'un bois très foncé, ce qui s'accordait bien avec la couleur de la moquette. Une bibliothèque était montée derrière. Il y avait plusieurs classeurs posés dedans. C'était sans doute d'autres dossiers, mais j'ignorais ce qu'ils contenaient. Les murs étaient d'un gris foncé. Quelques photos étaient accrochées dessus. Une baie vitrée faisait office de quatrième mur à la pièce. Elle longeait l'intégralité du mur de la pièce, laissant passer la lumière qui inondait la pièce, et offrait une vue splendide sur Dublin. Malgré le temps hivernal, j'aperçus les toits des maisons et des appartements. Au loin, je vis la baie dublinoise, ainsi que quelques bateaux qui quittaient le port. Sans doute allaient-ils pêcher.

Ma contemplation fut stoppée nette quand Peterson entra dans la pièce en recalant sa secrétaire à son bureau.

- Bon sang, laissez-moi le temps d'arriver, râla mon patron. Je n'ai aucune envie d'entendre votre voix nasillarde de bon matin. Revenez dans une heure.

Je me retournai vivement vers lui en l'entendant, surprise par son entrée impromptue. Il ne me regarda même pas et s'assit à son bureau. Mon chef était un homme d'une cinquantaine d'années environ. Il était grand et musclé, et possédait une calvitie qui le privait de ses cheveux sur le sommet du crâne. Son visage était carré et, malgré son âge, n'avait que peu de rides. Peterson n'avait toujours pas remarqué ma présence. Il feuilletait distraitement un dossier. Je toussais légèrement pour qu'il lève les yeux. Lorsqu'il m'entendit, il posa son regard sur moi.

Le prix de la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant