Chapitre 3 (2)

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Le dîner s'était passé sans remous, pas de bagarre ou de dispute, comme tous les jours depuis la mort d'Aimana et Mike. Cela faisait maintenant 3 semaines. J'avais repris l'habitude de passer certaines soirée avec Anoushka, mais désormais elle venait parfois nous rejoindre avec mes autres amis. Jusqu'ici ça n'avait posé aucun problème et même si elle ne parlait pas beaucoup et qu'Axel, mauvais perdant qu'il était, restait persuadé qu'elle trichait aux cartes, elle semblait s'entendre convenablement avec les autres.

Ce dernier semblait aller de mieux en mieux. Il avait finalement décidé de rien dire à Mélanie et de tourner la page en silence. Il nous avait confié qu'il jugeait que se confesser serait poser un poids inutiles sur les épaules de Mélanie et ne lui apporterait aucun soulagement.

Cette dernière aussi allait bien, coupant son temps en deux entre nous et Violaine.

Violaine qui s'était d'ailleurs calmé, moins extravagante et moins assurée, elle était plus à l'écoute. Elle était d'ailleurs venu me présenter des excuses – probablement parce que Mélanie l'y avait poussé – qui m'avait parut plutôt sincères bien que difficiles à prononcer.

Ce matin, je me suis levée du mauvais pied. J'avais à peine dormis, mon sommeil encore encombrée de cauchemars, et la veille j'avais été très insatisfaite de mon travail. Je trouvais aussi que mes progrès en tricot – mon dernier hobbie adopté – stagnaient et la frustration que cela me procurait me rendait grognon.

Je suis sortie de chez moi, frissonnant dans le froid glacial de notre station perdue, évitant de trop ouvrir mes pensée au futur et notre situation. Il avait neigé et tout était recouvert d'une épaisse couche scintillante. Les chemins étaient à peine praticable.

J'ai continué tant bien que mal mon chemin. La seule chose qui me faisait tenir bon était de m'enfermer dans une bulle de présent et faire l'autruche sur le reste. Je crois bien que la plupart des autres en faisant de même d'ailleurs. Il nous restait environ 2 semaines de nourriture, et les jours passaient beaucoup plus vite qu'on ne le souhaiterait.

Je suis rentrée dans le chalet de restauration, m'attendant à y trouver mon groupe habituel, car en général à cette heure-ci c'est là que je les trouvais. J'aimais arriver en dernière, les laissant d'abord discuter entre et se réveiller un peu. En plus cela me stressait toujours horriblement d'arriver en avance, si les autres n'étaient pas là, j'arrivais à me persuader que je m'étais trompé d'endroit ou de jours.

Toutefois, le spectacle qui m'attendait n'étais pas celui que je pensais trouver. Pas d'Axel, ni de Cassiopée, ni même de Mélanie, mais une Violaine qui sirotait bruyamment une tasse de café les sourcils fortement froncés.

J'ai hésité à rentrer plus. Malgré la pression qui était redescendu et ses excuses, je n'étais toujours pas très à l'aise à proximité de l'ultime tatoueuse.

Mais celle-ci ne me laissa pas le choix, me fixant droit dans les yeux. Je me suis un peu figé, et le silence perdura plusieurs seconde de silence seulement perturbé par la gorgée bruyante de Violaine.

Soudain, après s'être regardé dans le blanc des yeux trente interminables secondes, celle-ci tira la chaise à côté d'elle, faisant racler ses pieds sur le carrelage blanc de la salle et me fit une petite invitation de la tête. 

J'aurais bien aimé faire demi-tour et sortir, car je n'étais franchement pas d'humeur pour ça, mais le froid qui me chatouillait la nuque derrière, plus la faim qui me tordait l'estomac et la mollesse de mes jambes qui ne demandaient qu'à s'assoir me firent céder.

Avec méfiance, je me suis rapprochée de sa table et me suis assise du bout des fesses sur le siège qu'elle m'offrait. Puis elle versa une grande rasade de café bien noir dans une tasse supplémentaire qui attendait sur la table. J'ai remarqué qu'effectivement la table semblait couverte de couverts et autres éléments communs d'un petit-déjeuner pour deux personnes et non pas une seule comme Violaine l'était. Et à moins qu'elle ait prévu mon arrivée, ce qui me semblait quelque peu improbable, elle attendait quelqu'un d'autre, ou ce quelqu'un d'autre était partis.

Heart Of Despair (Danganronpa Fic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant