Chapitre 3 (3)

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Laver, et surtout sécher mon salon avait été un calvaire. Encore 5 jours s'étaient écoulés. Plus le temps passait, plus l'ambiance se faisait étrange.

D'un côté les gens devenaient de plus en plus concentrés sur le moment présent, les rendant plus spontanés, plus sincères aussi j'avais l'impression, mais d'un autre, je percevais au fond des regards cet éclat de détresse, la douleur de l'impuissance de sortir de cette situation. Une épée de Damoclès dont l'ombre sinistre planait toujours au dessus de nos têtes.

Il faisait moche dehors. Le temps s'était encore dégradé. Le temps en général avait tendance à changer souvent, alternant entre beau soleil et neige et vent, mais cela faisait déjà quelques jours que sortir était particulièrement pénible.

Je ne savais pas quand quelle région du monde nous nous trouvions, ma connaissance des constellations étant trop limitée pour reconnaître celles qui nous surplombaient. Quelque chose me disait que nous nous trouvions dans le nord, mais ça n'était pas très compliqué à supposer et je sais que plusieurs d'entre nous avait tiré les mêmes conclusions.

Normalement, nous devrions être quelque part en hiver, mais il faisait tout le temps si froid que la nuance entre début et milieu d'hiver était difficile. Sans le chauffage très efficace des chalets et le peu de distance à parcourir dehors (étant donné que notre station était plutôt resserrée et il ne fallait que quelques minutes pour le traverser de bout en bout) nous serions mort de froid depuis longtemps.

J'avais momentanément laisser mon violon de côté. À vrai dire, je procrastinais. Il était pratiquement terminé, mais je n'avais pas envie. Il aurait fallut passer à la suite, mais je continuais de peaufiner inutilement des détails. Tout le stress accumulé depuis mon arrivée ici m'avait poussé à faire un travail d'un qualité que j'atteignais rarement. Comme si la pression qui pesait sur moi avait fait naître de mes mains un diamant. 

Il me faudrait l'essayer pour pouvoir vraiment l'évaluer, mais je sentais au fond de moi que ça serait ma pièce la plus réussie et me remettre à un autre travail après serait compliqué.

C'est pour quoi j'avais commencé à demandé à mes amis de m'apprendre leur domaine d'expertise. Bien que je n'y connaisse rien, ni en coiffure, ni en lunetterie, ni en calligraphie, Axel Mélanie et Cassiopée se firent un plaisir de me transmettre leur savoir, en échange de quoi je faisais de même. Anoushka pouvait difficilement m'apprendre son ultime et n'avait pas l'air de vouloir le faire, mais elle écoutait les cours des autres. 

Cet échange de connaissance m'avait tant remonté le morale que je crois que j'étais devenu un des membres de notre groupe les plus jovial, aussi étonnant que cela puisse paraître venant de moi.

Nous étions dans le chalet principal, réunis autour d'une table basse à jouer aux cartes, et j'avais les doigts emberlificotés dans les cheveux d'Anoushka pendant que Cassiopée m'indiquait comment coiffer des cheveux bouclés quand Monokuma nous annonça la nouvelle.

- Le mauvais temps revient.

Anoushka haussa les épaules.

- Ça va, on a de quoi se mettre à l'abri.

Il continua :

- La dernière tempête de cette ampleur s'est finit en procès.

Axel, un peu tendu comme je pouvais le voir avec la forme de ses épaules, rétorqua :

- Les gens restant ici ne sont pas des meurtriers.

Monokuma laissa planer un silence un instant trop long pour que sa réponse soit innocente :

- Si vous le dites.

Un courant glacé me descendit l'échine. Heureusement Mélanie nous tira de l'ambiance pesante qui s'installait pernicieusement.

Heart Of Despair (Danganronpa Fic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant