Chapitre 4 (12)

52 9 53
                                    

Un instant plus tard, l'éclat dans les yeux de Remington avait disparut, mais je l'avais déjà perçu. Il eut l'air de le comprendre car il détourna le regard vers l'avant, et serra les mains contre le bois de son pupitre.

J'avais l'impression de sentir d'ici la moiteur de ses paumes.

Les autres étaient toujours en train d'émettre leurs hypothèses, mais je n'écoutais pas vraiment, trop concentrée sur ma prochaine phrase, ma nouvelle hypothèse.

Finalement quelqu'un m'appela et me tira de mon état de réflexion :

- Lyslas ? Tu ne dis plus rien ?

Encore une fois une pointe d'agacement me transperça. Encore et toujours à attendre mon opinion. Sous couvert de leur « confiance » ils étaient surtout trop contents de me laisser les responsabilités et s'appuyer sur moi.

Avant que je ne résolve les meurtres j'étais invisible, plutôt inintéressantes, et maintenant que je leur était utiles, j'étais un coffre au trésor, une héroïne au regard perçant, unique, spécial, et que sais-je d'autre.

J'ai lentement tourné les yeux vers Remington sans prononcer un mot. Il tenta de refuser de me le rendre, mais tout le monde était concentrée sur moi, et par conséquent, remarquait l'attention soudaine que je lui portais. Alors il me rendit mon regard.

Un petit moment j'ai maintenu le contact visuel, comme pour volontairement le punir, car il semblait très mal le supporter, puis je l'ai libéré en me retournant vers les autres pour conclure.

- Mizuki me semblait la plus suspect, puisqu'elle était juste à côté de Royale, et qu'elle ne verserait probablement pas une larme si nous mourrions tous. Mais finalement je crois que j'ai trouvé un coupable plus... évident.

Léo fit vite la connexion entre mon regard et ma dernière déclaration. Il s'exclama :

- Remington ? Non c'est impossible.

- Pourquoi pas, on a établie que le meurtrier n'avait pas besoin d'accéder aux cuisines 5 minutes en avance, donc c'est possible.


Répliqua Mizuki, trop contente de voir les accusations se détourner d'elle. Léo répliqua, à mon intention :

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Remington répondit à ma place :

- Parce que le poison était enfermé dans un placard auquel on avait pas accès. Et que je suis probablement le seul à pouvoir le crocheter.

J'ai rajouté :

- Et aussi parce que tu étais assez proche de Royale pour l'avoir empoisonné, sans compter le fait que tu aurais facilement pu profiter de la diversion de Violaine et Mizuki.

Randall intervint soudain :

- Il n'y aurait pas pu y avoir une clef tout simplement ?

- Peut-être, mais il n'y a pas que ça qui me fait accuser Remington. J'ai également eu une conversation très intéressante avec lui, peu de temps avant...

J'ai hésité une seconde sur quoi dire. Je devais prouver mon point de vue, mais je ne voulais pas inutilement exposer Léo. J'ai finis par choisir de dire :

- Il m'a manifesté sa peur de l'attachement lié au contexte de la tuerie. Quelque chose qui paraît innocent comme ça, mais qui pourrait très bien être lié au fait d'avoir prévu la mort des autres.

Remington se défendit d'un coup :

- Quoi? J'ai peur de voir des amis mourir et donc ça veut dire que j'ai prévu de les tuer !

Heart Of Despair (Danganronpa Fic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant