Chapitre 3 (6)

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Les yeux fixés sur mes pieds, mes mains posées sur mon pupitre. J'ai attendu que tout le monde prenne sa place dans notre cercle de jugement, l'arène de mort devant nous. Le temps me paraissait au ralentis. 

Monokuma nous toisait en silence depuis son perchoir. J'ai levé les yeux vers lui, sa tête bougea doucement dans ma direction pour me rendre mon regard. Il n'y avait pas une once de vie dans cette machine. Soudain je me suis sentie terriblement seule, un frisson me parcourut, et j'ai serré mes poings sur le bois vernis.

Quand tout le monde fut installé, il commença, calmement :

- Le procès du meurtre de Mélanie peut commencer.

Un long silence suivit. Personne ne décrocha un mot. Le temps s'étira interminablement pendant une très longue minute.

- S'il n'y a pas débat nous pouvons voter tout de s-

- C'est Violaine.

Mizuki, sa voix grave et râpeuse comme du papier verre claqua dans l'air suspendu et trancha la pression insupportable de la pièce, comme un couteau brûlant perçant dans un bloc de glace.

J'ai vu Violaine, les épaules abattue, le feu en elle presque éteint, se tendre dans un geste contradictoire de résignation et d'indignation mêlées.

Elle n'y croyait plus.

Mais moi je croyais encore en son innocence. Malgré tout, malgré le fait qu'elle était comme le disait Axel, brusque et vulgaire. Elle avait bon coeur, j'avais pris du temps à le percevoir mais j'en était sûre.

Randall, bien qu'à contre-coeur, ajouta :

- Soyons réaliste, Mizuki a raison. Personne d'autre n'aurait pu commettre ce meurtre.

J'ai déglutit et j'ai pris mon courage à deux mains, avant de me jeter dans le débat :

- Non je ne suis pas d'accord. Le meurtrier s'est contenté d'un coup, puis il est partit sans finir le travail. Et Violaine vous avais rejoins.

- Elle aurait eut le temps...


Commença Remington. Léo me jeta un coup d'oeil avant de prendre mon parti :

- Lyslas a raison, Violaine n'aurait pas tuer Mélanie, encore moins dans ce contexte.

- Pourquoi ? Au contraire ça fait parfaitement sens !

Dit Mizuki avec hargne.

- Violaine est impulsive, vous l'avez tous vu, elle nous l'a montré. Après la dispute elle s'est mise en colère, s'est dit que finalement elle n'avait pas d'ami ici, ou n'importe quoi d'autre. Elle a assommé Mélanie, mais a été prise de remord, de peur ou bien elle a n'a pas pu finir le travail, elle s'est enfuie et a dit aux autres qu'étant donné la dispute, il ne valait mieux pas venir voir. Comme ça personne ne viendrait au secours de sa victime.

Mizuki continua son histoire :

- Et puis peut-être s'est-elle dit : « le destin décidera, si elle survit, je me battrais, si elle meurt, je sortirais » peut-être ces cernes sous ces yeux sont le résultats de la culpabilité qui a creusé son chemin dans son crâne. Ou peut-être que c'est l'excitation de sortir d'ici en laissant 10 mort derrière elle-

Remington l'interrompit :

- Tu vas trop loin Mizuki.

Elle haussa les sourcils et lâcha un rire plein d'amertume. Une amertume que je n'avais jamais vu quitter la démineuse depuis notre arrivée. Elle semblait toujours en vouloir au monde entier.

Heart Of Despair (Danganronpa Fic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant