Chapitre 6 (8)

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Personne ne répondit à ça, mais j'ai senti quelques frissons parcourir notre maigre assistance. Moi, en toute honnêteté je m'en fichais bien mal puisque j'étais déterminée à mettre fin à tout ça. Plus besoin de chauffage pour les morts.

Violaine lança le débat en s'adressant à moi :

- Tu as mené l'enquête, est-ce que tu as une idée ?

J'ai calculé mon expression, bien que j'ai naturellement l'air assez sérieuse et endeuillée pour ne pas avoir à faire un gros effort. Il fallait que je sois attentive à ne pas paraître trop sûre de moi, pas trop pressée, tout en finissant petit à petit par devenir de plus en plus assurée, de plus en plus accusatrice.

Tout ce dont je suis sûre, c'est que l'essence qui a servie à allumer le feu ont été placé dans la station, vers 22h, dans une caisse fermée. Tout à été fait pour que les autres ne trouvent pas la caisse et ne la mette pas en sécurité avant le meurtre. C'était une attaque ciblée pour faire craquer quelqu'un.

Ils se regardent les uns les autres, hésitants. Ils savent tous individuellement qu'ils nous pas vu les bidons, sauf Remington, et Cassiopée. Qui d'ailleurs n'a pas trop de mal à avoir l'air innocente, aussi bouleversée, larmoyante et effrayée qu'elle est naturellement, meurtre ou pas.

Si j'avais su, que je me retrouverais à cacher un tueur. Programmer ma mort et celle de trois autres personnes.

J'avais longuement hésité à en parler à Royale. Elle ne serait pas exécutée. j'avais peur qu'elle ne s'en prenne à Cassiopée une fois que nous serons tous morts. Mais j'avais aussi peur qu'elle n'accepte pas notre mensonge si je lui disais la vérité maintenant. Alors j'avais écrit une lettre, que j'avais donné à Cassiopée, qu'elle pourrait faire lire à Royale après, en espérant que ça suffise.

Je ne comprenais pas trop pourquoi je me sentais si... si bien ? À l'idée de mettre fin à cette putain de blague, à l'idée de sauver quelqu'un. Au lieu de tous nous condamner les uns après les autres.

Le seul point noir était la honte qui rongeait l'arrière de mon esprit à l'idée de condamner des innocents.

Ils m'en voudront certainement.

Mais bon. Ils seraient morts eux-aussi, de toute façon.

On allait tous mourir à ce rythme.

Il n'y avait pas de solution à ce putain de jeu.

- Seul Remington a avoué les avoir vu, mais le meurtrier pourrait très bien mentir alors...

Remington s'empressa de se défendre :

- Je les ai aperçu mais même si j'avais voulu je n'aurais jamais pu y accéder de toute manière !

Comme des regards suspicieux c'étaient tournés vers lui, il continua :

- La boite étaient fermés avec un cadenas à chiffre, ce n'est pas quelque chose que je peux crocheter avec une de mes clefs.

- Tu t'y connais en cadenas tout court, ça aurait probablement été possible... Et Monokuma aurait pu donner le code à n'importe qui...

Fit remarquer Violaine un peu à contre-coeur. J'ai demandé (bien que je l'avais déjà fait en privé), pour que les autres l'entendent aussi :

- Tu ne nous en a pas parlé... pourquoi ?

- Tu sais pourquoi, je te l'ai expliqué ! Il était tard, je pensais que c'était fermé, je n'allais pas faire du porte à porte pour vous dire "attention il y a une caisse d'essence là-bas"

Heart Of Despair (Danganronpa Fic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant