Tirs

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Kai se décida enfin à entrer dans la chambre après de longues minutes à hésiter derrière la porte. Hide était couchée sur le lit, des sanglots lui parvenaient à l'oreille. Était-il vraiment la cause de ses larmes ? Il s'approcha doucement d'elle et la regarda, elle ne semblait pas avoir remarquer sa présence, son corps frêle était secoué de soubresaut. Il monta sur le futon posé sur un support de bois noir lui même disposé sur un tatami qui recouvrait la totalité de la chambre, la couverture était défaite. Le brun se glissa sous elle. La jeune femme se laissa faire, posant sa tête contre le torse de son époux, se blottissant contre lui, profitant de sa chaleur qui lui avait tant manqué. Il tira la couverture sur eux. Elle lui semblait soudainement beaucoup plus paisible. ils restèrent là, en silence, écoutant la respiration de l'un et de l'autre, celle des jumeaux qui dormaient paisiblement dans leurs berceaux au pied du lit. 

Le brun caressa doucement les cheveux pâles de son épouse, posant son menton sur le sommet de son crâne. 

- Tu es importante pour moi Hide. . .

Elle se tourna face à lui, Kai était appuyé sur des coussins contre la tête de lit, mi allongé mi assis, et la regardait de ses pupilles d'or. Il retira son masque et prit délicatement son visage pour embrasser tendrement ses lèvres, essuyant des pouces les dernières larmes au coin de ses yeux. 

- Je t'ai négligé, cela est vrai, mais ça se reproduira plus. C'est pour ça que je viens te proposer une sortie, il y a un festival, aujourd'hui, ça te dirait d'y aller tous ensemble : Kiko, Kiyo, toi et moi ?

- Et Eri.

- Hide. 

- S'il te plaît Kai. Laisse-moi la voir et passer du temps avec elle. 

Il soupira, jouant avec l'une de ses mèches pâles puis finit par céder après un long moment de réflexion. Cela ne l'enchantait pas tellement mais au moins cela pouvait l'aider à garder les contrôle sur sa pièce maîtresse et ne pas attiser les soupçons de sa femme. Elle était bien trop fragile pour une séparation brutale, cela lui ferait trop de mal, la détruirais. Il y avait bien des personnes et des choses que Kai désirait anéantir mais pas son épouse, sans compter qu'il perdrait par la suite son bras droit s'il la faisait souffrir, cela était inconcevable, Hari était l'un de ses meilleurs pions. 

Le soir venu, ils enfilèrent leur kimono. Celui de Hide était rose pâle et bleu avec pour seul motif le Kamon du Shie Hassakai, représentant une fleur à huit pétales. Celui de Kai, noir avec le même motif blanc. Celui de Eri était fuchsia avec des fleurs jaunes, orange et violettes. La petite semblait si contente de sortir et que Hide s'occupe d'elle que sa mère retrouva son sourire. Elle attacha les petits dans la voiture, dans leur coque, puis Eri sur un siège avant de monter côté passager. Kai avait déjà pris place derrière le volant. La trajet se passa dans le calme. Il se gara sur la parking et ouvrit la porte à sa femme. Des kimonos défilaient et des lanternes ouvraient la route. Il déplia la poussette double et mit Kiko dedans tandis que Hide s'occupait de Kiyo. Le clair de lune découpait sa silhouette fine, tandis qu'elle levait leur fils, le portant à ses lèvres. Elle semblait si belle que ce serait presque un crime. Elle le mit dans la poussette. Eri était si excitée qu'elle sautait presque sur place mais se calma bien vite en croisant le regard du brun et alla s'accrocher au vêtement de Hide.

Ils déambulèrent dans les stands, des héros patrouillaient pour veiller à l'ordre public et à ce qu'il n'y ait aucun incident ou débordement. La petite fille, effrayée par tout cette foule, restait bien accrochée à sa mère tout en posant ses grand yeux d'enfants sur tous les stands. Elle posa ses pupilles sur une confiserie qui vendait des pommes d'amour devant lequel Hide s'arrêta, mais détourna aussitôt le regard vers le sol. 

- Eri ? l'appela doucement la jeune femme.

Celle-ci s'était mise à sa hauteur et lui tendit une pomme sur un bâton, le sourire de sa mère était aussi sucré que l'odeur du fruit, elle l'interrogea du regard, semblant douter que cela était pour elle. 

- Tiens, c'est pour toi, petit cœur, lui dit-elle.

Eri prit la friandise  d'une main hésitante, ses yeux allant de Kai à la sucrerie. Le brun regardait, on pouvait lire un certain agacement dans ses iris de miel mais il ne faisait rien, ne bougeait pas, bien que cela le démangeait. Elle croqua dans la pomme dont la saveur explosait dans sa bouche, le sucre du fruit se mêlant au caramel. Une douce chaleur envahit son cœur et elle se rappela. Elle se souvenait de l'amour des étreintes de sa mère, de l'odeur de sa peau pâle. Pour la féliciter, Hide lui avait si souvent donné un morceau de pomme, sachant que l'enfant adorait ça. La femme aux cheveux blancs s'était si souvent interposée entre Eri et Kai. Un grand sourire naquit sur les lèvres de la petite, elle tendit son délice à celle-ci pour qu'elle y goûte. La jeune femme lui sourit et prit une petite bouchée affichant une mine appréciatrice qui la fit rire, un des rares moment de joie que Eri appréciait tant. 

- Hide, on va louper le feu d'artifice.

Elle se leva. Ils allèrent trouver un espace de verdure pour s'y installer, dépliant la couverture qu'ils avaient emmené. La nuit était fraîche, heureusement les jumeaux étaient bien couverts. Kai s'était assis et son épouse colla son dos contre son torse leurs enfants sur elle, Eri s'était installée sagement dans un coin de la couverture puis. . . Un coup de feu, une balle sifflante près d'eux, des cris, en provenance d'un buisson.

Hide se pétrifia, tout comme le brun, la petite. 

- Eri ! A terre ! ordonna-t-il.

Il mit brusquement sa femme au sol, celle-ci protégeait du mieux qu'elle pouvait le petits qui s'étaient mis à hurler mais se cogna violement la tête sur le sol, ce qui l'assomma à moitié. Kai fouilla dans son kimono pour en sortir une arme à feu et tirer là d'où venait les tirs. Il vit une silhouette s'échapper des arbustes et courir dans la direction opposée. 

- Ne bougez pas. 

- Où vas-tu, Kai ?

- Découvrir, pourquoi et qui s'en prend à nous.

Il se leva et parti en filature en marmonnant "je savais que j'aurais dû demander à Chrono de patrouiller dans ce secteur". Les coups de feu résonnèrent un peu partout dans le festival de même que les cris et les pleurs. Toute tremblante, Eri alla se coller contre sa mère qui essayait de calmer Kiko et Kiyo. 

Une silhouette inconnue de femme fit soudainement irruption devant eux, parant une balle qui leur était destiné avec le fer de ses poignets. Dans l'obscurité, Hide ne put rien voir de leur mystérieuse sauveuse si ce n'était son bandana. . . 

Qui était donc celle qui leur avait évité un sort funeste ? Pourquoi les avait-elle sauvé ? 

Nos serments éternelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant