Nos serments éternels

Retourneur de temps

Tout était en proie aux flammes, leur clarté infernale dessinait les cheveux mi-longs et verts de la mystérieuse femme. Trois autres silhouettes se dessinaient en face. Hide sortant la tête de derrière la femme reconnut les emblèmes d'un clan ennemi. 

- Les huit dragons, murmura-t-elle. 

- Ils n'ont pas l'air très commode vos amis ! fit l'inconnue.

Elle éclata de rire, Hide écarquilla les yeux. Était-elle folle ? 

- Ne vous en faites pas je vais vous en débarrasser ! 

Elle semblait irradier la joie et la bonne humeur même alors qu'elle était en première ligne, face à la mort. Le sol tremblait sous eux, Hide serra ses enfants contre elle, le téléphone de Kai était sur la couverture, le sien était resté au Quartier Général. La femme se battait au corps à corps mais le nombre d'ennemis augmentait considérablement. La mère supposa, vu sa maitrise du combat, que l'inconnue devait être une héroïne, elle ne connaissait pas suffisamment les héros pour deviner l'identité de celle-ci mais, elle n'allait pas tenir longtemps face à des combattants aussi acharnés. Il lui fallait de l'aide, elle prit le téléphone de son époux et appela son frère. Le brun sera sûrement fâché mais ils risquaient tous d'y passer, les enfants, l'héroïne et elle. Il répondit dès la première sonnerie.

- Hari. . . J'ai besoin de toi.

"Hide ? Tout va-"

Le yakuza fut coupé par le bruit d'une balle qui frôla la joue de sa cadette qui lâcha un petit cri.

"J'arrive tout de suite avec les gars."

- Qu'est-ce que je fais, j'ai les petits et Eri, Kai est partit traquer les membres, une héroïne. . .

"Ne panique pas d'accord, laisse la pro faire en attendant que j'arrive, protégez-vous toi et les enfants et Eri."

- Comment ? 

La panique se faisait entendre dans la voix de la plus jeune qui semblait complétement déboussolée et perdue, ne sachant que faire, pétrifiée par la peur. 

"Avec ton alter . . ."

- Non ! Je refuse de l'utiliser ! 

"Hide, calme-toi."

Elle entendit les ordres que Hari donnait aux yakuzas du clan, des hommes courant partout dans la base et s'armant. Tandis que l'héroïne continuait à se battre blessée et que les enfants, Eri y compris, pleuraient. Elle ne pouvait pas rester sans rien faire, mais en même temps, il se produisait toujours des accidents plus ou moins mortel lorsqu'elle utilisait son alter. 

"Hide, tu peux le faire. Visualise un cercle dont tu serais le centre."

Elle tenta mais n'y parvint pas, elle regarda autour d'elle pour essayer de trouver un repère, elle se précipita au centre de la couverture, entraînant les enfants. Ce sera plus facile. Une volée de flammes manqua de peu Eri.

- Mama ! Pleura le petite fille, effrayée.

- Hari, aide-moi, le supplia-t-elle.

"Je fais ce que je peux."

- Oui, excuse-moi.

Il inspira un bon coup avant de reprendre la parole.

"Ok. Fais le vide dans ton esprit, concentre-toi sur ma voix et tout ira bien."

Bien que tremblante, elle acquiesça. Elle était effrayée pour ses enfants, pour cette femme qui bravement s'interposait entre eux et les huit dragons, pour les protéger, alors qu'elle ne les connaissait pas. Elle devait faire quelque chose.

- D'accord.

"Bien. Pose ta main sur le sol. Ne bouges surtout pas et imagine que tu es le centre d'une horloge."

Elle sentit une douce chaleur parcourir son corps, elle entendit le tic tac d'une horloge qui se dessina sur le sol, sous elle.

- J'y arrive, fit-elle, joyeuse.

"Bien. Garde ta concentration et écoute-moi attentivement, je n'aurais plus aucun souvenir de cette conversation après et toi aussi. Tu vas remonter à l'heure de votre départ. Tu placeras un mot dans ma poche indiquant l'heure et le lieu de l'attaque. Tu n'auras que trente secondes après tu ne pourras plus le faire et nous arriverons trop tard. Fais attention, tu ne dois pas être vu par toi ou quelqu'un d'autre et on ne sait pas ce que ce changement pourra provoquer. Le temps ne plaisante pas."

- Je sais.

Elle rassembla toute son énergie, les aiguilles de l'horloge lumineuse tournèrent à l'envers, elle les bloqua sur l'heure convenue. Le décor disparut autour d'elle pour dessiner le salon du quartier général. C'était une sensation désagréable. Elle se précipita sur la table et renversa tout pour trouver un morceau de papier pour marquer : "Festival, 21h, pelouse, buisson, feu d'artifice, 8 dragons, danger mort"

Elle courut dans le couloir, heureusement son corps astral ne faisait pas de bruit. Elle trouva son frère fermant la porte, son horloge interne lui disait qu'il restait cinq secondes, la panique monta. Cinq. Elle mettait un pied dans le corridor. Quatre. Son frère fermait derrière eux. Trois. Elle se cacha dans son dos. Deux. Il commençait à se tourner et elle dû copier le moindre de ses mouvement pour ne pas qu'il la voit, de même que le yakuza qui arrivait en face. Un. Elle sentait son cœur battre la chamade. Elle tendit la main pour mettre le mot dans sa poche et. . . Zéro.

 Elle se fit aspirer dans une sorte de vortex avec un brusque retour à la réalité. Elle semblait complétement perdue, ne savant plus où elle était ni ce qu'elle avait fait depuis une heure. Elle était debout sur une couverture et quelque chose perfora son abdomen, elle cria de douleur et tomba à genoux, posant une main sur son ventre, une jeune femme aux cheveux verts se retourna brusquement criant quelque chose qu'elle ne put entendre tant ses sens étaient embrouillés.

 L'héroïne se fit violement éjecter du combat par un homme en imperméable blanc, elle valsa jusqu'à s'écraser dans un buisson. 

Hide regarda ses mains, tremblante. Elles étaient rouges. Vermeille comme le sang. 

Eri poussa un cri d'horreur en voyant sa mère chuter sur le sol, tâchant le tissus de son kimono et du plaid de liquide écarlate. Dans la cohue, la petite fille se fit bousculer elle aussi, se cognant brutalement la tête contre une pierre. Elle se mit à pleurer, se tenant le front. 

La femme au bandana, reprenant conscience, se jeta sur les jumeaux qui hurlaient, et fit bouclier de son corps dans lequel vint se loger quelque chose de pointu qui déchira sa chair, elle serra les dents, s'efforçant de garder son sourire et de ne pas transparaître sa souffrance. Poussa alors de terre des piques de pierre qui empalèrent amis comme ennemis, c'était impossible de distinguer les alliés des adversaires dans la confusion, puis. . . plus rien. Silence macabre. Odeurs de sangs et de cendres. Relent sépulcral que laisse les cadavres.