Amélia Shadow - Tome 2 - Sombre Etreinte

Chapitre 29

- Amélia, tu t'es endormie toute habillée.

La voix de ma mère me tira de mon sommeil profond et sans images. Je me sentais encore fatiguée mais tout de même reposée. Etrange sensation. Elle posa sa main sur mon bras, toujours enroulé dans mon blouson. J'ouvris difficilement les yeux pour voir ma mère se tenir debout devant mon lit. Elle était baignée de lumière. Le soleil avait décidé de s'infiltrer par flot dans ma chambre. Il devait être suffisamment tard pour que la lumière pénètre ainsi.

- Bonjour maman.

- Tu me fais une petite place ?

Je me poussai afin de lui laisser de quoi s'assoir et elle ne se fit pas prier.

- Je suis désolée de te réveiller mais il est déjà tard et une... je ne sais pas ce qu'elle est pour toi maintenant.

De qui parlait-elle ? De Mégane ? De Kate ? Non impossible. Alors qui ?

- Je ne comprends pas, lui dis-je en fronçant les sourcils.

- Jennie est venue tout à l'heure.

- Jennie Apewat ?

- Elle-même. Je ne suis pas sûre de comprendre. Tu l'apprécies maintenant ? Elle est ton amie ?

- Ne poussons pas. Qu'est-ce qu'elle voulait ?

- Que tu regardes ton téléphone. Elle ne m'en a pas dit plus.

Je pris mon téléphone sur ma table de chevet. Quand je l'apportai à ma seconde main je me rendis compte qu'elle tenait elle aussi un téléphone. Celui d'Hélèna que j'avais retrouvé la veille. Je me mis soudainement à paniquer. Que devais-je en faire ? Enfin plutôt comment faire sans que ma mère ne le voie ? Mon cerveau fraichement sortit de ma somnolence n'était pas encore bien actif. Du coup je ne fis rien et elle s'en aperçue.

- Amélia ? Qu'est-ce que tu tiens la ?

- Euh... ce n'est...

Elle le prit délicatement de ma main. Je le laissai s'échapper accompagné de toute ma volonté. Elle le tourna un court instant dans sa main.

- Depuis quand tu as le téléphone portable de ta sœur ?

- Depuis hier soir.

- Tu nous as menti.

- Oui maman. Oui je vous ai menti.

Je me redressai pour m'asseoir.

- Je vous ai menti par ce que je ne voulais pas que vous le donniez à la police. Je voulais avant tout faire mes propres recherches, avoir mes propres informations. Tu sais que je n'accorde aucun crédit à leur enquête.

- Et tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

- Non, seulement un message en brouillon qui m'était adressé.

Ma mère soupira. Je m'attendais à ce qu'elle me dispute mais elle n'en fit rien. A la place elle posa une main derrière son dos et une autre sur son ventre. Ce que j'avais pris pour un soupir n'en était pas un. Elle inspirait profondément et soufflait lentement. Son visage était crispé. Je me levai pour m'accroupir devant elle, une main sur son genou l'autre sur sa main.

- Maman ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai, par moments, quelques contractions.

- Quoi ?! Il faut aller à l'hôpital !