Amélia Shadow - Tome 2 - Sombre Etreinte

Chapitre 36

Je passai en première et me faufilai au travers du trou fait par Zack dans le grillage. Je me déplaçai rapidement et silencieusement. Mes pieds nus, sur le bitume froid, ne laissai aucun son se former et j'en étais très satisfaite. A demi accroupi je me faufilai derrière les poubelles, il ne fallait pas être vues. Mia me rattrapa et me rejoignis dans ma cachette de fortune. Nous échangeâmes un regard et je tendis l'oreille. Aucun bruit ne semblait parvenir derrière la porte qui se trouvait maintenue entrouverte par une pierre.

- Allons-y, glissai-je dans l'esprit de Mia.

- Amélia, regarde.

Elle m'indiqua quelque chose de son doigt qui se trouvait près de mon pied. Je baissai les yeux pour remarquer une seringue. Je la pris et la fis tourner de mes doigts. Une odeur étrange émanait d'elle et je me rendis compte que cette même odeur planait dans l'air. Un sac poubelle se trouvait non loin, je l'ouvris délicatement pour constater que d'autres seringues s'y trouvaient ainsi que divers flacons et emballages. La première chose à laquelle je pensais fut qu'il s'agissait de drogues. Je ne savais pas ce qu'ils trafiquaient là-dedans mais j'étais sûre de ne pas vouloir qu'on injecte quoi que ce soit de similaire dans le corps de Mégane. Nous devions faire vite. Je reportai mon regard sur Mia et elle comprit, elle me fit un signe de tête et se dirigea sans plus attendre vers la porte. Je la suivis, elle l'ouvrit, jeta un coup d'œil et me fit signe. Personne. Nous pénétrâmes dans le bâtiment. Nous remontâmes le couloir aux aguets et sur la pointe des pieds. Sur notre droite se trouvait quelques portes, l'une indiquait les toilettes, une autre les vestiaires et la dernière restait mystérieuse. Sur notre gauche se trouvait un grand laboratoire, nous pouvions le voir au travers des verrières qui parcouraient la longueur du couloir. Plusieurs paillasses, au nombre de six, pour faire des analyses se trouvaient au centre de la pièce. Dans le reste de celle-ci se trouvait diverses machines scientifiques qui devaient sans nul doute permettre une grande capacité de recherche. Des armoires frigorifiques se tenait le long d'un mur. Il était évident que le contenu des seringues trouvées dehors provenait de ce laboratoire ou tout du moins était analysé ici même. Une chose m'interpella. Aucun scientifique n'était en vue, peut-être qu'ils étaient en congés. Nous continuâmes d'avancer lorsque nous entendîmes des éclats de voix. Des pas frappèrent le sol et se dirigeaient vers nous. Je me mis en position de combat, un pied légèrement derrière moi et la garde bien montée. J'étais prête à en découdre. Une porte s'ouvrit. Une main me saisit le bras et me tira à l'intérieur d'une pièce non découverte. Mia referma la porte derrière nous.

- Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandai-je en chuchotant.

- Pas encore, répondit-elle tout bas.

J'entendis deux voix d'hommes passer devant la porte et se diriger vers la sortie, vers leurs lieux de pause. Une troisième voix se fit entendre dans notre dos.

- Mais qu'est-ce que...

Nous nous retournâmes et Mia ne perdit pas une seconde. Elle se précipita vers la femme, sauta gracieusement et puissamment par-dessus son bureau pour atterrir derrière elle. Elle lui colla une main sur sa bouche pour la réduire au silence, elle plaça son avant-bras sur son cou pour la maintenir dans sa chaise. La femme se débattit quelques rares secondes avant de se rendre compte que c'était inutile. Nous nous trouvions donc dans un bureau en son centre les deux femmes et derrière elles des étagères pleines de documents. Je prêtai attention à la femme que tenait Mia, son visage me disait quelque chose. Mais se fut le regard qu'elle m'adressa qui me permit de la remettre.

- Madame Crétou, dis-je en m'avançai vers elle.

- Tu la connais ? Me demanda Mia.

- Oui elle travaille aux archives de la mairie elle m'a donné les informations que je cherchais sur le bar où se trouvait Hélèna le soir où elle a disparue.