Crybaby

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Il y a cette haine en moi, une haine que je suis incapable d'expliquer. J'ai à la fois envie de tout casser et à la fois ce besoin de pleurer à l'ombre des regards. La vérité est que je ne sais plus qui je suis, comment je dois faire, comment j'aurai pu être si cela n'avait pas eu lieu. Je suis heureuse, pourtant, je le suis vraiment, mais y'a cette petite voix dans la tête qui me tente à l'idée de tout plaquer. Et ça me déchire de l'intérieur, parce que je n'en ai pas envie. Cette voix agit comme une pulsion. Tel un début février, la haine grandit quand les pleurs se taisent.

Je m'en veux. Je ne devrai pas, mais je m'en veux. J'en veux à cette ancienne moi qui ne comprenait rien du bonheur, et aujourd'hui que je connais le bonheur, je ne comprends pas pourquoi cette pulsion est toujours là, ou disons plutôt, pourquoi elle revient. Je n'ai pas envie d'être à nouveau cette fille aux mille secrets, qui pleure seule dans sa chambre en pensant que le monde la hait. Je ne veux plus être cette fille qui m'apparait à la fois comme une amie et une étrangère. Alors, j'ai peur. Les traumatismes me hantent, mais petit à petit, je les éliminerai. Je ne veux pas que ce soit ça qui me définisse, je ne veux pas l'étiquette de la victime, l'étiquette de la fille qui a été trop naïve. L'erreur est humaine, et la faute pardonnable.

Je ne veux pas quitter la vie, cette vie encore moins. Alors pourquoi certaines mauvaises habitudes tentent de venir me hanter ? Je les hais ! Je ne veux pas ! Je suis seule maîtresse de mon corps et de mon cœur. Donc, je les repousse du mieux que je peux. J'y arrive, grâce à ce que l'on m'a dit certes, mais surtout grâce à lui. La seule raison de mon existence, la seule raison pour laquelle je m'imagine un avenir.

Je veux tout avec lui. Je lui donne mon cœur et mon corps autant que j'en suis physiquement et psychologiquement possible. Je brise toutes mes barrières, il est mon souffle, cet amour est mon oxygène. Je veux tout avec lui, la famille, le fruit de notre amour. Je veux sentir cette partie de nous dans mon ventre. Et je sais que tout ça deviendra réel. Dans quelques années, ce sera seulement lui, moi et notre fruit d'amour. Seul lui et moi, et notre famille future comptent.

J'ignore si j'aime ou non ma famille actuelle. Je pense que oui, seulement trop de choses restent dans le noir et cela me brise le cœur. Ces non-dits, qui, même prononcés dans le plus grand silence, ne restent jamais bien longtemps. Je préfère, et de loin, l'idée d'avoir ma propre famille. On dit que l'on peut choisir sa famille, alors je sais déjà quelle est la mienne, et nous sommes pour le moment deux. La famille doit résider dans l'amour, alors nous sommes deux, deux amoureux pour qui la vie en vaut le coup. Je veux vivre pour lui, avec lui.

Seul cet amour compte. Et plus je l'écris, plus l'évidence me frappe : le bonheur se trouve juste ici. Et si je dois me battre contre cette maudite voix, ces mauvaises habitudes, je le ferai. Je le ferai parce que maintenant que je connais le bonheur, je veux le garder. Il est le seul pour qui je vis, le seul à qui je pense du matin au soir, et du soir au matin. J'ai enfin cette évidence d'avoir trouvé la personne avec qui je passerai le reste de ma vie.

Alors à cette foutue dépression, je t'ai vaincue une fois, difficilement certes, mais je l'ai fait. Mais maintenant, maintenant tout est plus facile, parce que contrairement au vent de février, je ne suis plus seule, et je le sais. Peut-être aurai-je besoin d'autres types de soutiens, de médicaments, mais tant que je l'ai lui, vaincre cela sera bien plus simple. Car, je le sais, et il me le dit, il est là pour moi. Je pourrai traverser les étoiles avec lui, je pourrai passer des heures à essuyer ses magnifiques larmes de bonheur, regarder son sourire quand il me regarde, l'écouter me parler de tout et de rien pendant des heures. Ma plus belle sensation est d'être dans ses bras. C'est le seul endroit au monde où je veux être, le seul endroit au monde où je me sens réellement bien. La dépression ne pourra jamais battre cette bulle de bonheur.

Je vais la combattre. Je ne veux pas de ce souvenir de février à jamais dans ma vie. Je prefère ce mois d'avril, ce 16 avril, puis ce 20 avril. Tous les jours qui les précèdent, et même ceux d'avant, quand il est entré dans ma vie, sont des jours de bonheur. J'aime, et je suis aimée en retour. Et ça, c'est plus fort que toutes les envies que peut avoir cette dépression. Je décide qu'elle ne fera pas partie de moi, je vais la battre, on va la battre. Pour l'amour.

Car l'amour est mon havre de paix.

Et mes larmes deviendront joie.

Mon RantBook |Fin de l'aventure|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant