La haine de la peine

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La haine de la peine


J'te jure, je suis énervée. J'en ai marre que ce soit à chaque fois la même chose. De belles paroles, de magnifiques illusions, et tout s'effondre encore plus vite qu'un château de cartes. Si je suis ta reine, tu seras le trône sur lequel je me vengerai. Y'a du soleil dehors, mais j'préfère rester dans le noir. Parce que je passe mon temps à faire ça : fuir. J'ai tendance à faire comme rien ne m'atteignait, parce que c'est plus simple ainsi. En faisant croire que tout va bien, j'ai au moins cette certitude que je ne verserai pas de larmes. Du moins, pas devant vous.

Mais j'en ai marre de pleurer. Je n'ai fait que ça. J'ai tellement laissé ces pleurs couler que des creux se sont formés sur mes joues, des creux que je suis la seule à voir. Je cache mes cicatrices, je camouffle ma peine, je porte un masque pour empêcher la douleur de venir à nouveau à ma rencontre. J'ai besoin d'être seule. Enfin, ça, c'est ce que j'dis...

Je hais la colère. Je la hais parce qu'elle nous pousse parfois à faire ou dire des choses que nous regrettons. Puis, vient alors là la fierté. Cette chose débile qui nous empêche parfois de nous rendre compte des choses. La colère est un sentiment terrible. Il nous donne l'illusion qu'on peut tout vaincre, mais c'est faux. Ce n'est que temporaire. Comme tout dans la vie.

J'ai envie de tout fracasser autour de moi, je crève de vouloir me jeter au fond d'un gouffre et d'y rester jusqu'à la fin. Je hais les sentiments. J'aimerai tellement qu'ils disparaissent. J'ai réussi à le faire, à un moment, mais ces connards sont finalement revenus, au détour d'une conversation ou deux échangées. Je n'aime pas la proportion que l'amour et la haine peuvent prendre. Parce que l'un ne va pas sans l'autre, et il est aussi facile d'aimer que de haïr. Et même si je n'aime pas l'illusion qu'est la colère, souvent je choisi de lui faire confiance.

Je ne sais même pas quoi faire. Garder encore et encore le silence ou m'affirmer ? Parce qu'honnêtement, j'sais même pas si le dire changera quelque chose. Et même, je ne suis même pas certaine de vouloir le savoir. J'en ai marre, d'être si indécise. Pourtant, c'est la seule part de vérité en moi qui ne change pas.

J'te jure,je suis à deux doigts de craquer.

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