Erwan

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C'est juste un petit texte comme ça, inspiré des textes de @artsit  que l'on peut trouver sur "Pensador"

J'ai mit ce prénom parce que je l'aime bien ;) Ceci reste une fiction, même si c'est relativement court !



Erwan : Le lever de la vie



 Il était renfermé. Seul, il aimait la compagnie de l'obscurité. Préférant la solitude aux moqueries d'autrui, Erwan vagabondait à la recherche du crépuscule. Il ne savait pas vraiment pourquoi il était comme ça, mais cela lui plaisait. Le murmure des arbres, le chant des oiseaux, la rosée matinale... il adorait se réveiller à côté de ce sentiment de sécurité et de pureté. Seul sur un lit de mousse verte, il attendait que la nuit l'emporte. Fermant les yeux, juste le temps d'une mélodie, Erwan espérait que les étoiles s'emparent de son innocence.

 C'était ce qu'il me répétait sans cesse quand je lui posais la question de la raison de cet isolement. L'esprit un peu ailleurs, il ne se sentait pas à l'aise avec les jeunes de son âge. Erwan me contait qu'il se sentait différent, habité par un sentiment étrange qui le poussait à être reclus de la civilisation.

 Pourtant, moi, il me parlait. Erwan me disait que j'étais digne de confiance et, en ma compagnie, se sentait bien. Je ne l'avais jamais compris là-dessus mais j'acceptais ce compliment. Il faut dire que c'était ce fameux soir, fin novembre, où je l'avais approché pour la première fois. Il avait un calepin à la main et dessinait le lever de l'aurore.

 - Salut, que dessines-tu ? je lui avait demandé en toute curiosité.

 Il avait alors relevé la tête vers moi. En lâchant son crayon, il prit le temps de me détailler. Il me regardait comme si j'étais imaginaire, presque une hallucination. Je le surpris à se frotter les yeux une bonne dizaine de fois et soupirer à chaque nouvelle occasion. Il posait un regard curieux sur moi, comme s'il n'avait jamais connu la chance de voir un être humain autre qu'un insecte face à ses yeux qui avaient une teinte sombre. J'y avait lu beaucoup de tristesse, comme s'il se sentait abandonné, mais seulement le temps d'une fraction de secondes. Erwan avait cligné des yeux et cette lueur laissa place à un regard heureux. Je me rappelle m'être demandé si je n'avais pas rêvé. A peine avais-je eus le temps d'apercevoir ce signe de détresse qu'il eu été remplacé par une autre phase de lui-même.

 - Je trace le lever de la vie, avait-il répondu.

 J'avais alors sourit. J'avais aimé cette phrase. Pour moi, elle était magnifique et représentative de son dessin qu'il me mit sous les yeux.

 J'avais pris le temps de détailler son dessin comme une carte au trésor, comme si la carte était plus belle que le trésor de la fin. Son œuvre resta à jamais gravée dans ma mémoire. Les arabesques, les touches de couleur, chaude et froide, les annotations le long de la feuille... J'aimais tout, de cette association de couleur un peu osée à ce trait qui représentait la percé du soleil dans les ténèbres.

 C'était si beau, c'était le lever de la vie.

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