Espoirs, doutes, et te voilà

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Dans cette histoire, tu t'appelles Hope. Tu décides d'être un espoir, un nouveau début, une nouvelle chance. Donc, Hope te convient. Tu trouves ça un peu banal, peut-être même cliché. Non, totalement cliché en fait. Mais tu choisis de faire avec. Pour une fois que tu peux choisir, tu te dis que Hope est parfait. Et là, tu penses que c'est bien long, tout ça, pour un simple prénom. Mais ce prénom sera celui de cette histoire.

Tu ne cesse d'écouter cette musique, ces changements qui vont bercer la suite de ton existence. Des fois – souvent, même – tu ne te demandes pas si tu devrais faire comme si rien ne s'était passé, puis tu te souviens ensuite que tu as déjà essayé et que tu n'y arrives pas. Du tout. Et tu te hais, souvent. Et tu pleures, parfois. Et tu ignores, tout le temps. Parce que c'est plus simple ainsi, tu te dis faire comme eux, comme ces gens qui t'ont blessé.

Et là, tu commences à te demander si tu ne devrais pas effacer cette dernière ligne. Et là, non. Tu te dis que, merde ! qui s'en fout ? Absolument tout le monde. Et bordel, ils ne comprennent pas ! Tu parles de quoi ? Seulement toi le sait, et tu espères que seulement quelques indices seront parsemés dans cette lecture.

La musique que tu écoutes en ce moment fait bouger tes orteils, tu aimes le son, tu aimes les paroles. Des paroles tristes, évidement. Puis elle devient positive. Gaie. Joyeuse. Tu t'y ressens, quelque part, ou du moins tu aimes le dire. Tu ne sais pas trop quoi dire, tu regardes tes mains se frotter l'une contre l'autre dans un tic de bonheur. Encore un indice.

Tu as peur. Peur de savoir où cela finira. A jamais sur ton ordinateur ? Dans ton disque dur ? Ou bien sur les rayons d'une librairie ? Non. Oui. Tu n'en sais rien. C'est bien ton genre, ça, de vouloir partager ta vie avec les autres, même si tu essaies d'y changer. Tu es loin d'être parfaite, mais tu aimes te penser différente. Tu aimerais tellement être différente.

Tu viens d'entendre le mot « cerne ». Et là, tu te dis que les tiennes sont tenaces, mais tu les couvre pour éviter les questions. Tu aimerais dire que tu dors bien, tous les soirs, mais tu ne peux pas dire que tu dors mal. Ça dépend. Tout comme ta vie. Tu dis des choses, tu en fais, et il y en a que tu regrettes. Il y a aussi ces choses que tu changes pour penser que ça y changera, puis tu regrette de l'avoir fait. A quoi ça sert ? A rien. Ça prouve encore une fois que tu es trop gentille, et c'est un défaut. Tes pensées accablantes le sont aussi. Elles t'obnubilent, t'assassinent, te hantent jour comme nuit. Tu aimes voir la vie en noir, mais en même temps tu te dis que c'est ça, la vraie vie.

Tes espoirs sont en train de tomber au fond du trou, Hope, et tu te questionne encore sur ce prénom bien trop joyeux. Tu réfléchis, et pense que Hopeless serait bien mieux adaptée à la situation. Et encore une fois, tu doutes. Au final, tu te dis que, pour changer, même si tu veux écrire pour une fois, une touche d'espoir, de bonheur, peut faire du bien. Tu te questionne sur la musique qui défile. Tu entends « aimer », et là encore ton cœur en prend un coup. Tu te sens seule, souvent non aimé, les gens ont besoin de te faire leurs preuves tous les jours, mais tu sais que ce sera toujours ainsi à cause de ce que tu crus il y a quelques années. Les gens ne comprennent pas. Et puis, à force, tu as appris à ne plus demander à chercher à te comprendre. D'une certaine manière, tu aimes garder cette part de mystère chez toi, l'évoquer sans que l'on puisse réellement comprendre tout ce qu'il en est dans ton cerveau.

Le bruit de tes doigts sur le clavier, et tu te dis que tu devrais arrêter. Puis, tu penses à la suite. Tu hésites. Tu appréhendes. Tu te demandes si c'est vraiment ce que tu veux. Tu veux écrire « réellement ». Tu aimes que tout soit parfait, sans faute, bien aligné, mais ce n'est pas ainsi dans ta vie. Ni même ce qu'il y a autour de toi. En fait, tu aimes que les mots soient parfaits, tu aimes donner l'impression que c'est vraiment toi, sur le papier. Et ça l'est.

Tu décides d'arrêter là. Tu te questionnes sur la forme que va bien pouvoir prendre ce texte. Tu te demande si tu fais vraiment bien de laisser ça tel quel, de vouloir à tout prix le partager. Enfin, tu te dis que ça ne peut pas faire de mal. Tu aimes la personne que tu aimerais devenir, même si tu as du mal. Il n'y a plus de haine, seulement de l'espoir.

Tu souris, et tu aimes vraiment ça, tu en as marre des larmes, juste pour te dire avoir pleuré. En fait, tu n'en parles pas. Parce qu'au final, tu t'en fou, et tu te dis que personne ne va croire que tu t'en fous vu que tu l'écris. Mais en fait tu te rends compte que tu ne dis rien, tu as juste envie d'écrire ce qu'il te passe par la tête. Tu mets en avant tes blessures, mais tu décides d'y inscrire aussi tes bonheurs, et tu penses alors à beaucoup de choses qui te rendent heureuse. Tu parleras de tout, mais à ta manière seulement. Tu t'interdis de t'y obliger. Tu décides d'écrire uniquement si tu le veux, et merde à ceux qui ne l'entendent pas ainsi. Ce n'est pas pour divertir, c'est pour parler de la vie.

Dans cette histoire, tu seras Hope.

Mon RantBook |Fin de l'aventure|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant