Chapitre 7 - Photographie

1.1K 88 294
                                    

À peine sortie, je me retrouvais déjà trempée et les cheveux dégoulinants. Mes vêtements me collaient à la peau, me faisant encore plus ressentir la froideur des rafales qui venaient me frapper presque à même la peau. Un nouveau coup de tonnerre surgit, me faisant sursauter par sa forte puissance. Il fallait que je me dépêche de rentrer pour éviter d'attraper froid. Je n'avais qu'une envie, c'était de vite prendre une bonne douche bien chaude avant de m'emmitoufler dans mon lit bien confortable qui n'attendait que moi.

Je commençais à accélérer sérieusement le pas, dans l'espoir d'écourter la torture que j'étais en train de subir. Mon corps tremblait sans que je ne puisse le contrôler, et je ne sentais plus aucun de mes doigts. Mes pieds baignaient dans mes chaussures qui avaient pris l'eau faisant que je le ressentais un peu plus à chacun de mes pas et qui rendait ma démarche assez malhabile.

Au loin, dans la faible lumière que diffusaient tant bien que mal les lampadaires, j'aperçu une silhouette adossée à un mur tagué. Il était étrange qu'une personne soit dehors avec ce temps, d'autant plus à une heure aussi tardive, ou matinale selon le point de vue. De plus, je n'avais d'autre choix que de passer par cet endroit. Le second trajet supposait de rebrousser chemin et allait me rallonger mon trajet d'une bonne dizaine de minutes, chose que je ne souhaitais pour rien au monde à la vue de ce que je subissais en l'instant présent. Je pris une profonde bouffée d'air et je passais à côté de cet individu sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Malgré la forte pluie, je n'en aucune peine à entendre une voix provenant de derrière moi. Elle me glaça aussitôt le sang.

- Tu n'as rien raconté, j'espère ?

C'était un timbre grave et il n'était pas difficile se deviner les mauvaises intentions qui s'y cachaient avec une telle intonation. Et puis, il fallait dire que je la reconnue aussitôt. Cette voix appartenait à la silhouette massive contre laquelle je m'étais distraitement cognée quelques heures plus tôt en apercevant des activités pas vraiment licites au sein du bar.

Je me figeais aussitôt, n'osant plus bouger et laissant la pluie diluvienne m'arroser abondamment. J'osais à peine respirer, comme si j'espérais au fond de moi qu'il allait m'oublier ou que j'allais disparaître comme par magie en agissant de la sorte. Je sentis l'homme s'approcher d'un pas lent et calculé pour me contourner et se placer en face de moi.

- Hé, m'apostropha t-il. Regarde-moi quand je te parle.

Mes yeux se levèrent doucement et rencontrèrent ceux de cet homme qui n'avait vraiment rien de bienveillant. Et je pourrai presque affirmer que ce que j'avais vécu tout à l'heure était presque de la rigolade comparé à maintenant. Il me fixait d'un regard mauvais, ses traits durs étaient figés sur ma personne, me détaillant sans vergogne. Je ne répondis rien, me contenant de subir ce qu'il voulait faire, pour le moment. La situation était encore sous contrôle, je ne voulais pas l'envenimer inutilement.

- Réponds à ma question.

- Je n'ai rien dit.

- Qu'est ce qui me le prouve ?

Il s'avança de plus en plus près de moi, et je reculais à la même vitesse que lui par réflexe. Des ombres surgirent des côtés, et je pus constater qu'il n'était visiblement pas venu seul. Se mettre à plusieurs sur une femme, voilà le genre d'individu qui devait déborder de courage, soupirais-je intérieurement. Mon instinct me disait que j'étais désormais dans de sales draps.

Mais comment avais-je fait pour me retrouver dans une telle situation ? Je voulais simplement travailler pour gagner ma vie et me changer les idées. Voilà où ça m'avait mené ! Dès mon premier jour en plus ! Pourtant, je n'avais rien fait de mal, hormis les tâches que l'on m'avait confiées. J'avais respecté la demande de ce type louche, mais il continuait à me tanner malgré cela.

Un peu de couleur | Kakashi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant